L'alliance des trois - Autre monde T. 01

de Maxime Chattam
Série : Autre monde
Le Livre de poche, 2008
451 pages, 13,95 $

Pourquoi ce livre

Parce que Maxime Chattam bien sûr...

Résumé 

Personne ne l'a vue venir. La Grande Tempête : un ouragan de vent et de neige qui plonge le pays dans l'obscurité et l'effroi. D'étranges éclairs bleus rampent le long des immeubles, à la recherche de leurs proies, qu’ils tuent ou transforment... Après leur passage, Matt et Tobias se retrouvent sur une Terre ravagée, différente. Désormais seuls, ils vont devoir s’organiser. Pour comprendre. Pour survivre... à cet Autre-Monde.

L'histoire sans la révéler 

On suit Matt et son ami Tobias dans leurs péripéties suite à la grande tempête qui a transformé à tout jamais la planète, le plus grand changement étant la disparition des adultes (du moins en grande partie, les survivants étant soit méchants - les cyniks - soit des montres - les gloutons). Matt étant un sujet d'intérêt pour deux entités aux pouvoirs énormes, il partira à la recherche de la vérité aidé de son ami et d'une nouvelle alliée, Ambre. 

Ce que j'en pense

Je l'ai lu d'une traite, comme la majorité des livres de Chattam d'ailleurs. Il a le chic pour nous plonger dans son monde et nous tenir éveillés tard la nuit ! C'est une histoire qui s'adresse à un public jeune, ce qui fait que le ton est moins noir que dans ses thrillers. Pour autant, les adultes s'y retrouvent grâce au style nerveux, aux chapitres courts et aux rebondissements si présents chez Chattam. Soyons clair, c'est classé dans SF & Fantasy, ce n'est donc pas "sérieux", ni noir comme un bon polar, mais pour les amateurs de ce genre, c'est très bon. 

Ce que j'ai moins aimé : le ton un peu moralisateur qui nous explique que ce sont nos exagérations qui ont poussé la terre à se défendre et à créer cette tempête. Il semble que ce sujet, que l'on retrouve dans la théorie Gaia soit cher à l'auteur et les partisans de l'écologie seront ravis du ton du livre ! Pour ma part, j'aime moins les leçons de moral, même si je suis d'accord avec l'auteur et que la tournure des évènements semble méritée. 

Bref

J'attends avec impatience d'avoir la suite, car c'est une série qui doit s'étaler sur 7 livres (oui, ça fait long, mais après Harry Potter, plus rien ne me fait peur !) Il reste pas mal d'énigmes à résoudre et Chattam est très fort quand il s'agit de créer du suspens. De plus, je me suis attachée au trio - et à Plume, le chien - ce qui fait que j'ai envie de savoir où les conduira leur quête. C'est donc un livre que je recommande. 

The Night Season

de Chelsea Cain
Thrillers
St Martin's Paperbacks - 2011
337 pages - 9, 99 $

Lu en VO
In English here

Pourquoi ce livre

Encore une fois, parce que j'ai rencontré l'auteure au festival QuébeCrime. Comme j'avais déjà acheté pas mal de livre d'auteurs, j'ai voulu tenter une approche féminine du thriller. 

Résumé

He captured the Beauty Killer, one of the most deranged serial killers in the country. Now, Portland police detective Archie Sheridan faces a different kind of killer—a brutal rain season that has flooded the Willamette River, claiming several lives. As water levels rise, so does the fear. Because some of the victims didn’t drown—they were murdered.

The first body contains a rare poison. Three others prove to be murders as well. And with each gruesome discovery the medical examiner uncovers, Archie begins to realize he has not escaped his nightmares—even with his deadliest enemy behind bars. The flood has washed up old skeletons from the past. And a ruthless new serial killer rules the night…

L'histoire sans la dévoiler 

Archie Sheridan, encore traumatisé de sa rencontre avec The Beauty Killer, traque un autre tueur en série qui profite de l'inondation de Portland et de la pluie incessante pour semer des cadavres. Il est aidé par Susan Ward, journaliste dédiée au glauque et autres morts bizarres qui a le chic pour se retrouver là où il ne faut pas. 

Ce que j'en pense

Vraiment bon ! Je l'ai terminé à 2 heures du mat, parce que je n'ai pas réussi à le refermer plus tôt, même en me promettant de le finir le lendemain. Il fallait que je sache comment cela allait se finir. C'est nerveux, cela bouge tout le temps, les personnages sont bien campés. Bon le piège à la fin est un peu déjà vu, mais cela n'empêche pas le stress de monter d'un cran. Après tout, c'est dans le vieux pot qu'on fait les meilleures soupes ! C'est d'ailleurs la force de Chelsea Cain, vous savez qu'il va se passer quelque chose et vous ne pouvez pas lâcher le livre ! 

En plus, l'atmosphère est très présente tout au long du livre, sans qu'il y ait des tonnes de description -dont j'ai horreur. Ici, c'est l'inondation de Portland qui amène un paysage et une ambiance glauque (je n'ai jamais été aussi contente d'être au chaud sous ma couette pendant qu'Archie et Susan se faisaient saucer sous une pluie diluvienne...)

Bref

Une auteure à découvrir. Il semble que les trois premiers livres se suivent, mais ce quatrième opus peut être lu sans avoir lu les autres (selon l'auteure), même s'il y a quelques références - qui donnent envie de lire le début de la série - dans le récit. Une référence que je conserverais pour mes prochains achats et que je recommande définitivement pour qui aime un bon thriller bien prenant. 

La main d’Iman


de Ryad Assani-Razaki
Littérature québécoise
Hexagon – 2011
325 pages – 26.95 $

Prix Robert-Cliche du premier roman

Pourquoi ce livre

Je risque de perdre le peu de crédibilité que je peux avoir comme lectrice-qui-maîtrise-le-choix-de-ses-lectures, mais j’ai choisi ce livre au salon du livre de Québec 2012, parce que l’auteur – qui finissait de dédicacer son livre – avait une bouille sympa. Oui, je sais, c’est complètement niaiseux, mais sans doute pas plus que de choisir un livre pour sa couverture ! Et puis, la couverture est beige, ce qui veut dire littérature, et le livre a gagné le prix Robert-Cliche du premier roman, ce qui veut dire que ça devait être bon. Bref, l’auteur était aussi sympa que sa bouille le présageait et son livre me donne un air intello (ça, c’est l’effet couverture beige…). 

Résumé

Je fais partie du petit, très petit nombre de ceux qui pensent que l’histoire d’Iman était belle. Chacun vous la racontera à sa manière, en y apportant ses propres détails, souvent purement fictifs. C’est une façon de se l’approprier. En effet, comme la plupart des choses d’une très grande beauté, elle inspire le désir de la posséder. Mais sa beauté provient justement du fait qu’elle n’appartiendra jamais à personne. Pour moi, l’histoire d’Iman est celle d’une main tendue. Une main que j’ai immédiatement saisie, pour ne plus la lâcher, car ainsi que le reste du monde j’avais la certitude – et je l’ai toujours – que ce geste, je devais le faire ou alors je mourrais. TOUMANI

Plusieurs voix se succèdent pour raconter une histoire qui se déroule sur trois générations. A travers les trajectoires des différents personnages, c’est le drame de l’Afrique qui se dessine, ses forces, ses richesses, ses prédateurs, sa violence et son désespoir.

C’est quoi l’histoire sans la dévoiler

On y suit plusieurs personnages qui tournent autour d'Iman. Les chapitres sont écrits par les différents protagonistes, sauf Iman que l'on apprend à connaître à travers le regard des autres. C'est l'histoire d'un gâchis, d'un espoir déçu, d'une réalité que l'on voit différemment. C'est la main d'Iman qui aide les autres, mais ne se fait pas beaucoup aider en retour. C'est la vie de Toumani qui commence mal et dérive. C'est l'histoire d'Alyssa qui espère envers et contre tout. 

Ce que j’en pense

Dès les premières pages, j’ai été emportée par l’écriture en elle-même, riche, belle, poétique, fluide. Par l’histoire, poignante, prenante. C'est un roman dur, aussi beau que triste, on l'on se prend à espérer et à craindre pour Toumani, Alyssa et Iman. C'est un roman qui laisse un goût doux amer. Doux, parce qu'il est beau, amer parce qu'il relate une réalité peu attrayante. Je le recommande, à condition d'être bien dans ses baskets, mais je ne le recommande pas à qui a le moral en berne, car les personnages et l'histoire sont parfois démoralisants. 

Un extrait 

Il faut se méfier de la main qui donne tout, car, en se retirant, elle nous laisse démuni. Iman était sorti de ma vie. Ou plutôt ma honte l'en avait sorti. Je ne pouvais pas me représenter devant lui. Non, plus après ces mots. Mais sans lui, je n'avais plus rien.

Bref

Une lecture pas toujours facile, mais la vie ne l’est pas. Et pourtant une lecture qui ouvre les yeux sur une réalité qu'on ignore très facilement, quand on a la chance de vivre en pays développé. J'ai aimé ce livre, même si je n'ai pas aimé l'histoire. Un roman à lire, ne serait-ce que pour l'écriture et la sagesse qu'on y retrouve par moment. Un prix Robert-Cliche amplement mérité.

Carnages

de Maxime Chattam
Thriller - policier
Pocket - 2010
96 pages - 6,95 $

Pourquoi ce livre 

Parce que c'est du Chattam. Je sais, c'est un peu léger comme excuse, mais que voulez-vous, j'ai une tendance à acheter tout ce qu'il écrit...

Résumé

Harlem Est. 18 novembre. 8h28.
Ils sont tous là, dans le hall de l'entrée du lycée. Plus que quelques minutes avant le début des cours. Parmi les élèves, un adolescent prépare son arme. Le carnage peut commencer...
Quand l'inspecteur Lamar Gallineo arrive sur les lieux, c'est pour découvrir le cadavre du tueur qui a retourné son arme contre lui. L'affaire dépasse rapidement le fait divers : de nouvelles tueries ont lieu dans d'autres établissements.
Lamar doit à tout prix enrayer cette macabre épidémie. Mais les apparences sont trompeuses. Toujours.

Ce que j'en pense

Hum... je ne peux pas dire que je sois complètement déçue, mais je n'ai pas ressenti les émotions qui m'habitent normalement en lisant Chattam. C'est peut-être à cause de la minceur du livre : il est difficile de créer une tension et un suspense à couper le souffle en si peu de pages. C'est un livre tristement d'actualité, puisque je viens de le lire, au lendemain de la tuerie de Newton et il y a peu de surprises dans le déroulement des choses. 

Je n'ai pas accroché non plus avec l'écriture, particulièrement avec la répétition maladroite du nom de l'enquêteur Lamar, là où il aurait fallu mettre le pronom sujet (à mon sens). À certains endroits du texte, son prénom commence chaque début de phrase, c'est lourd. 

Un extrait 

Lamar allait lui proposer une boisson chaude lorsque la porte s'ouvrit sur un quinquagénaire brun bien coiffé, rasé de près, et arborant un costume trois-pièces. Newton Capparel. 
- Lamar ! s'exclama Capparel. Fais-moi le topo, on n'a que quelques minutes avant la conférence de presse. Ils grouillent dehors et s'impatient. 
Lamar croisa les bras sur la poitrine. 

Bref

Je ne croyais pas cela possible de Maxime Chattam, mais il n'est pas toujours au top ! Ce n'est donc pas forcément un livre que je recommanderais, vu qu'il en a écrit de tellement meilleurs (je pense entre autres à la trilogie du mal), mais il n'est pas non plus totalement mauvais. Donc, pour combler quelques heures de lectures (car il se lit vite - 96 pages), lors d'un trajet par exemple, cela peut être une bonne histoire. 





Autumn Killing


de Mons Kallentoft
Fiction, mystère et détective 
Hodder - 2012
503 pages - 15,99$

In English here
Lu en VO

Pourquoi ce livre

Et bien, comme pour Chris F. Holm, j'ai rencontré l'auteur durant le festival QuébeCrime fin octobre de cette année. Il était très sympathique et j'ai voulu tenter une lecture plus scandinave du polar. J'avais déjà lu Stieg Larsson et Camilla Läckberg et les avait appréciés. Je me suis dit, jamais deux sans trois ! 

Résumé

It is Autumn in Linköping and the heavens have opened, but not even these biblical rains can wash away the blood of crimes past and present.

Then the brutally-stabbed body of self-made Internet billionaire Jerry Petersson is discovered floating facedown in the moat surrounding his home, the imposing Skogså Castle.

Malin Fors, the brilliant but flawed star of the Linköping police force, is already struggling to keep her life together following the recent murder attempt on her teenage daughter, Tove. Now, as the Petersson case forces Malin to delve deep into Linköping's history and her own family's past, the secrets she uncovers threaten to drown her, too . . .

L'histoire

Rien ne m'embête plus que de lire le résumé d'un livre... qui raconte ledit livre. Mais pour celles et ceux qui ne lisent pas l'anglais, voici l'histoire : le corps d'un millionnaire - Jerry Petersson - est découvert flottant dans les douves de son château, l'imposant Skogså. Malin Fors, la détective brillante, mais avec ses défauts, tente de jongler entre ses démons suite à la tentative d'assassinat sur sa fille, Tove, et sa carrière. Pour l'enquête, elle s'enfonce dans l'histoire de Linköping et la sienne, ce qui menace de la faire sombrer.

Ce que j'en pense

Les amateurs de drame psychologique et d'ambiance suffocante vont se régaler. Kallentoft instaure un climat bien particulier. J'ai retrouvé l'atmosphère froide si spéciale de Millenium, mais puissance 10. L'automne figure presque comme un personnage à part entière tant il prend de place, au début surtout, ce qui m'a fait un peu peur pour la suite je dois l'avouer. 

L'auteur s'amuse a déstabiliser le lecteur par un jeu de vas-et-vient entre différents point de vue - celui des policiers, Malin en particulier, celui des victimes (mortes il faut le signaler...), celui des témoins, comme s'il sautait du coq à l'âne, allant même jusqu'à faire des phrases courtes qui s'enchaînent, mais ne parlent pas de la même chose. Ce qui est assez spécial à mon sens, mais qui peut plaire à certains. 

Un extrait ?

'Let's get it to Börje,' Malin says.
'OK,' Zeke Replies.
Malin goes for the passenger seat. Zeke can do the driving. 
The dog whimpers in the back seat. 
Daniel Högfeldt's naked body.
What's wrong with me? Malin thinks. 

Bref

Un livre dédié à un publique particulier qui apprécie les atmosphères très froides, où les personnages ont la part belle par rapport à l'action, où le côté psychologique prime sur les évènements. Ce n'est pas un page-turner, j'ai d'ailleurs mis presque trois semaines à le lire... sans doute un record de longueur de temps de lecture pour un polar en ce qui me concerne ! 

Il faut avouer qu'on ne choisit pas un livre scandinave pour l'action, mais pour plonger dans un village ou une ville, pour connaître ses protagonistes et leurs tourments ou joies, bref pour l'ambiance, mais là, j'ai quand même trouvé que l'action n'était pas assez présente. Bref, en ce qui me concerne, j'accroche moins, car un bon polar pour moi est un polar qui m'empêche de fermer le livre, parce que je veux savoir ce qu'il va se passer à la page d'après.  

À savoir

Mons Kallentoft a grandi à Linköping où se situe la série Malin Fors. Ce livre est le 3e de la série suivant Fors - dont les titres sont en français : printemps, été, automne et hiver. 

A Storm of Swords

de George R. R. Martin
Science-fiction et fantastique
Random House Publishing Group, 2011
1177 pages - 10,99 $

Lu en VO
In English in here

Pourquoi ce livre

Je ne sais pas si je dois faussement avouer que j'ai lu ce livre parce qu'il fait partie du coffret des quatre premiers livres de la série que j'ai acheté ? Allez va, je ne suis pas (plus !) du genre à me flageller en lisant un livre - et encore moins une série de livres - que je n'aime pas ! La vérité est que j'adoooore la série A Song of Ice and Fire. J'ai donc lu ce livre, parce que j'avais hâte de savoir la suite des aventures des 7 royaumes et de ses protagonistes - et qu'il était déjà dans ma bibliothèque, tel le trésor non enfoui qui ne demande qu'à être lu.

Résumé 

Of the five contenders for power, one is dead, another in disfavor, and still the wars rage as violently as ever, as alliances are made and broken. Joffrey, of House Lannister, sits on the Iron Throne, the uneasy ruler of the land of the Seven Kingdoms. His most bitter rival, Lord Stannis, stands defeated and disgraced, the victim of the jealous sorceress who holds him in her evil thrall. But young Robb, of House Stark, still rules the North from the fortress of Riverrun. Robb plots against his despised Lannister enemies, even as they hold his sister hostage at King's Landing, the seat of the Iron Throne. Meanwhile, making her way across a blood-drenched continent is the exiled queen, Daenerys, mistress of the only three dragons still left in the world....

But as opposing forces maneuver for the final titanic showdown, an army of barbaric wildlings arrives from the outermost line of civilization. In their vanguard is a horde of mythical Others--a supernatural army of the living dead whose animated corpses are unstoppable. As the future of the land hangs in the balance, no one will rest until the Seven Kingdoms have exploded in a veritable storm of swords. . .

Ce que j'en pense

C'est le meilleur des trois premiers tomes. Je n'ai jamais autant regretté de quitter un livre et son monde - sauf peut-être Harry Potter... - j'ai vécu des moments terribles, des coups de théâtre incroyables, des rebondissements, des exaltations (franchement, quand *** spoiler **** Daenerys dégomme les esclavagistes, c'est jouissif ! surtout après la peur de la voir vendre son dragon ***). 

George R. R. Martin est un auteur qui n'a pas peur d'écrire ce qu'il aime lui, considérant qu'un auteur ne peut de toute façon plaire à tout le monde et il fait mourir des personnages que l'on pensait voir plus longtemps. Et ça marche ! C'est ce qu'il y a de bien avec le réalisme de Martin dans ses romans : comme dans la vrai vie, des gens meurent, des gens trahissent, des gens s'unissent. C'est donc un monde fantastique saupoudré de réalisme, avec des personnages qu'on aime et d'autres qu'on aime détester. Personnellement, j'ai un faible pour Jon, Daenerys et Arya et je servirais bien de la soupe de phalanges à Cersei ! Et vous ?

Bref 

Un must have, must read ! On parle toujours des classiques qu'il faut avoir lu et bien voici un classique de la fantasy à offrir et à s'offrir, à lire et à relire, parce qu'on ne se lasse jamais d'un monde aussi riche ! 1177 pages de pur plaisir...

À savoir 

A Storm of Swords a été le premier de la série a être nominé pour les Hugo Award en 2001 (l'une des 2 plus prestigieuses récompenses dans la science fiction et la fantasy, mais c'est Harry Potter and the Goblet of Fire qui a gagné. 

George R. R. Martin trouve aussi que c'est le plus intense de ses livres dans cette excellente interview. Il est très cool comme auteur non ?

A Clash of Kings



de George R. R. Martin
Science fiction et fantastique
Random House Publishing Group, 2011
1009 pages - 10,99 $

Lu en VO
In English here

Pourquoi ce livre

Parce qu'après avoir tant apprécié le premier opus, je n'allais pas rester sur ma faim. J'aime les séries, parce qu'on a tout le temps et le loisir de connaître les personnages et de les aimer (ou les détester). Lire une suite, c'est un peu comme recevoir ses amis à la maison : des heures de plaisir - normalement, sinon autant lire le Marquis de Sade - J'avais donc hâte de replonger dans le monde si complet et complexe de Martin. 

Résumé

A comet the color of blood and flame cuts across the sky. And from the ancient citadel of Dragonstone to the forbidding shores of Winterfell, chaos reigns. Six factions struggle for control of a divided land and the Iron Throne of the Seven Kingdoms, preparing to stake their claims through tempest, turmoil, and war. It is a tale in which brother plots against brother and the dead rise to walk in the night. Here a princess masquerades as an orphan boy; a knight of the mind prepares a poison for a treacherous sorceress; and wild men descend from the Mountains of the Moon to ravage the countryside. Against a backdrop of incest and fratricide, alchemy and murder, victory may go to the men and women possessed of the coldest steel...and the coldest hearts. For when kings clash, the whole land trembles.

Ce que j'en pense

Je n'ai pas été déçue, encore une fois. C'est vraiment un maître dans l'art de raconter une histoire. Il nous tiens en haleine tout le long. J'aime le passage aléatoire - ou pas, mais ça seul l'auteur le sait - des paragraphes qui se fait selon les points de vue des personnages. C'est différent et cela évite l'aspect forcément plus chronologique des autres romans. Là, deux actions peut être simultanées, mais à des endroits différents et cette impression de voir le déroulement de l'histoire à travers les yeux des personnages me plaît beaucoup en fait.  

Autre point positif pour lequel l'auteur est reconnu : personne n'est totalement bon ou totalement mauvais, chacun a ses raisons. Au début, j'avais peur du résultat - car oui, j'aime que les héros soient des héros sans condition - mais finalement, cela permet d'être plus proche des personnages, car avouons-le, il n'est pas facile de se comparer à un héros sans peur et sans reproche (surtout pour le côté sans reproche d'ailleurs...)

En tout cas, les 1000 pages du livre passent comme un éclair. J'ai adoré Tyron Lannister et son intelligence fourbe, je me suis demandé si Arya finirait un jour par retrouver sa famille, j'ai eu le goût de tuer Theon - mais il faut dire qu'il l'a cherché - j'ai exulté quand Robb est devenu roi du nord, j'ai eu peur pour Jon... que d'émotions vécues ! Finalement, le seul pour qui j'accroche moins est Bran, mais peut-être qu'il finira par ressortir quelque chose de ses aventures. 

Bref

Une suite à ne pas manquer... mais honnêtement, si vous lisez ce tome, c'est que vous avez déjà lu le premier... et je n'ai plus grand chose à dire pour vous convaincre de la qualité de cette histoire !

A Game of Thrones



de George R. R. Martin
Science fiction, et fantastique
Random House Publishing Group, 2011
835 pages - 10,99 $
Lu en VO


Pourquoi ce livre

Je pourrais dire que je connaissais l'oeuvre de George R. R. Martin depuis sa sortie - ce qui aurait été uber cool, mais ça serait mentir. En fait, je l'ai connu comme tant d'autres grâce à la série TV Game of Thrones. Et comme tant d'autres, j'ai adoré les 10 épisodes de la première saison. J'ai donc acheté le coffret contenant les quatre premiers tomes de la série qui doit en compter 7 (en VO)
A Game of Throne est donc le premier livre en anglais, ce qui donne les tomes 1 et 2 en français

Résumé

Long ago, in a time forgotten, a preternatural event threw the seasons out of balance. In a land where summers can last decades and winters a lifetime, trouble is brewing. The cold is returning, and in the frozen wastes to the north of Winterfell, sinister and supernatural forces are massing beyond the kingdom's protective Wall. At the center of the conflict lie the Starks of Winterfell, a family as harsh and unyielding as the land they were born to. Sweeping from a land of brutal cold to a distant summertime kingdom of epicurean plenty, here is a tale of lords and ladies, soldiers and sorcerers, assassins and bastards, who come together in a time of grim omens.

Here an enigmatic band of warriors bear swords of no human metal; a tribe of fierce wildlings carry men off into madness; a cruel young dragon prince barters his sister to win back his throne; and a determined woman undertakes the most treacherous of journeys. Amid plots and counterplots, tragedy and betrayal, victory and terror, the fate of the Starks, their allies, and their enemies hangs perilously in the balance, as each endeavors to win that deadliest of conflicts: the game of thrones.

Ce que j'en pense

Déjà, j'ai été très étonnée de voir que la saison 1 de la série TV suivait bien le livre et comme je venais juste de la voir, je dévorais les pages en revoyant dans ma tête les différentes scènes et - malheureusement pour certains - j'associais les acteurs avec leurs personnages, car je dois l'avouer certains acteurs sont bien choisis. Le livre était encore meilleur qu'à la télé, mais là aucune surprise me direz-vous, c'est toujours ainsi. J'ai donc appris à mieux connaître les différents protagonistes, dont mes chouchoux : Daenerys, Jon et Arya et ceux à qui je servirais avec plaisir de la soupe de phalanges (oui, c'est un thème récurrent chez moi), principalement Joffrey.

George R. R. Martin prend le temps d'écrire, au grand dam de ses fans paraît-il. Je suis donc bien contente d'avoir connu cette série si tard, parce que j'aurais difficilement supporté l'attente de quelques années qu'il y a eu entre le tome 4 et 5 (en anglais). Ceci dit, je n'ai pas dévoré la suite dans la foulée de ce premier opus. Nan, c'est un plaisir que je prends le temps de lire, pour le savourer plus longtemps. Je lis donc un livre par an (m'enfin, je lisais un livre par an, mais après le 3e... je ne suis pas sûre de vouloir attendre, mais ça, c'est pour une autre chronique!)

Bref

Une excellente série à découvrir, qui devrait faire aimer la fantasy aux plus réfractaires !

Les enfants de minuit (Midnight's children) (2/100)

de Salman Rushdie
Vintage Canada Edition - 2006
533 pages - 22 $

Lu en VO
In English here

Pourquoi ce livre

Je voulais lire au moins un livre de cet immense auteur que j'ai connu à la sortie des Versets sataniques et du scandale que cela a généré. Je me disais "il faut lire un auteur qui déchaîne tant de passion, ne serait-ce que pour savoir s'il en vaut la peine". Et surtout, les Versets sataniques ne me tentaient pas trop... l'histoire d'un gars qui vole et se transforme pour finir avec des cornes et des sabots... comment dire : trop métaphorique pour moi ? Bref, j'ai donc décidé d'essayer cet auteur avec les enfants de minuit (Midnight's children) dont le résumé me tentait plus. 

Le résumé 

Saleem Sinai is born at the stroke of midnight on August 15, 1947, the very moment of India's independence. Greeted by fireworks displays, cheering crowds, and Prime Minister Nehru himself, Saleem grows up to learn the ominous consequences of this coincidence. His every act is mirrored and magnified in events that sway the course of national affairs; his health and well-being are inextricably bound to those of his nation; his life is inseparable, at times indistinguishable, from the history of his country. Perhaps most remarkable are the telepathic powers linking him with India's 1,000 other "midnight's children," all born in that initial hour and endowed with magical gifts. 

This novel is at once a fascinating family saga and an astonishing evocation of a vast land and its people-a brilliant incarnation of the universal human comedy. Twenty-five years after its publication, Midnight's Children stands apart as both an epochal work of fiction and a brilliant performance by one of the great literary voices of our time.

Ce que j'en pense

Rushdie est sans aucun doute un maître dans l'art de nous transporter dans un monde magique et poétique. Il est capable de créer un monde plein de couleurs, de brillance et de féerie. J'avais l'impression d'être dans un décor des Mille et une nuit en lisant ses pages et rien que pour cela, cela vaut la peine. C'est assez rare qu'un livre m'enchante par ses descriptions et ses décors. Quant à l'histoire, elle est également puissante et pour qui connaît ou aime l'Inde, le parallèle fait avec l'histoire de ce pays et du Pakistan est un plus à ne pas sous-estimer. J'ai également aimé retrouver ce que j'ai apprécié en Inde, à savoir que toute action, tout geste, toute aventure est lourde de sens. Rien n'est fait au hasard et le contexte riche de ce pays est une source inépuisable de découvertes. Midnight's Children ne fait pas exception et tout ce qui s'y passe a un sens. 

Par contre, j'ai trouvé certains passages un peu longs - euphémisme signifiant que je m'ennuyais ferme - particulièrement le chapitre dans la forêt. J'ai également eu des difficultés avec les multiples métaphores que l'auteur utilise, ce qui laisse lieu à des scènes complètement fantasmagoriques et - dans mon cas - peu compréhensibles, mais comme je le disais plus haut : les métaphores et moi...

Bref 

Un livre à lire pour sa magie et la richesse de l'imaginaire dans lequel on est transporté - importé même - mais également pour l'aspect sérieux et concret qu'il nous apporte. Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'histoire politique d'un pays est écrite de façon aussi jolie !

Madame Bovary (1/100)

de Gustave Flaubert
Gallimard - Folio classique - 2001
528 pages - 7.75 $

In English here

Pourquoi ce livre

Parce qu'un jour j'ai découvert avec délices les sites où l'on peut lire les livres "anciens" et par anciens, j'entends ceux tombés dans le domaine publique. Je me suis donc dit "Tiens, si j'en profitais pour lire les classiques, histoire de voir si j'ai envie de les avoir dans ma bibliothèque ?" C'est ainsi que j'ai lu Madame Bovary (avant de l'acheter), parce qu'il faut l'avouer, c'est un livre qu'il faut avoir lu une fois dans sa vie et que cela rejoint ma quête d’éclectisme littéraire dont le but inavoué est d'avoir des livres de littérature dite "noble" ou "blanche" dans ma bibliothèque à côté de mes nombreux polars et livres de fantasy.   

C'est également un livre de la liste des 100. Il m'en reste donc 99 ! 

Le résumé

Charles Bovary, médecin de campagne, s’est remarié avec la jeune Emma Rouault, fille d’un riche fermier élevée dans un couvent de Normandie.

Nourrie de romans à l’eau de rose, celle-ci connaît vite l’ennui auprès de cet époux médiocre et dévoué, comme parmi les bourgeois conventionnels qui composent sa société. Rêvant d’une vie plus exaltante, elle délaisse son rôle maternel et se livre à des amants qui la laisseront tout aussi insatisfaite. Emma porte en elle les germes du mal qui l’emportera : le « bovarysme »…

Ce que j'en pense

Heu... à vrai dire, j'ai très moyennement aimé. Je ne nie pas la qualité de l'écriture et la vivacité des descriptions. Ce que je n'ai pas aimé, c'est Emma (ce qui est regrettable vu que le roman tourne autour d'elle). Il faut croire que je ne suis pas assez "romantique", mais le Bovarysme m'ennuie profondément. Je supportais difficilement ce que je considérais comme les atermoiements d'Emma et ses caprices de jeune écervelée. Ceci étant - et malgré mon envie furieuse par moment de servir à Emma de la soupe de phalanges - le livre est un parfait portrait de cette société coincée dans ses préceptes moraux. 

Bref

Un roman à lire - ne serait-ce que parce qu'il fait partie de la liste...-  ou tout simplement parce que c'est un grand classique et que l'écriture est belle et l'époque très bien retranscrite.

À savoir 

Le roman fit scandale à son époque. Pensez donc, un auteur qui ose faire d'une jeune fille de bonne famille élevée dans un couvent, une jeune femme infidèle et insatisfaite par sa vie de bourgeoise. Flaubert faillit finir en prison pour sa peinture trop réaliste de la société, mais il fut acquitté. Sans le savoir il a créé le concept du Bovarysme qui est selon Lettre.org un "État d'insatisfaction, sur les plans affectif et social, qui se rencontre en particulier chez certaines jeunes femmes névrosées et qui se traduit par des ambitions vaines et démesurées, une fuite dans l'imaginaire et le romanesque" (http://www.lettres.org/files/bovarysme.html). 

À savoir bis. L'idée du roman lui est venu d'un fait divers : la seconde femme d'un médecin (Eugène Delamare) s'est suicidée après avoir cocufié et ruiné son mari, lequel s'empoisonne à son tour. (http://www2.unil.ch/unicom/allez_savoir/as36/pages/5_faits_divers2.html). 

La théorie Gaïa

Maxime Chattam 
Roman policier 
Pocket - 2010 
405 pages - 14,50 $ 

Pourquoi ce livre 

Parce qu’à la base… Tout ce qu’écrit Maxime Chattam… j’achète ! Oui, j’avoue particulièrement aimer son style nerveux. Il sait manier le suspense et me faire lire très tard la nuit. C’est d’ailleurs ce que j’aime le moins chez lui : ne pas pouvoir finir un chapitre tranquille et attendre au lendemain sans souci pour avoir la suite. Je lis donc tous ses romans avec un plaisir non coupable et j’ai donc profité du salon du livre de Québec pour acheter ce titre. 

Le résumé 

La terre, dans un futur proche... 

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : multiplication des catastrophes naturelles, instinct de prédation en pleine recrudescence, accroissement exponentiel des tueurs en série... La planète se meurt et nous sommes son cancer. L'Humanité est son propre virus. 

Appelés d'urgence par la Commission européenne, un couple de chercheurs prend conscience du chaos qui s'annonce. Dans un monde livré aux éléments, où toute la violence de l'homme semble éclater soudain, le secret d'État se révèle explosif. Inavouable. 

Survivront-ils ? 
Survivrons-nous ? 

Ce que j’en pense 

Bon, inutile de revenir sur mon amour pour le suspense bien égrené… J’ai aimé ce livre qui mêle si bien l’action à la théorie. En lisant le synopsis, j’ai eu peur qu’il y ait trop de théorie à mon goût comme dans Les arcanes du chaos, mais non, juste ce qu’il faut pour alimenter l’intrigue et notre réflexion. Pas de temps morts, des (mauvaises) surprises tout au long du livre – mauvaises pour les protagonistes on s’entend – une montée en puissance pour un OUF final. Des chapitres courts et nerveux. Le malaise ambiant et le stress très bien retranscrits et du fond de mon canapé, j’étais bien contente de n’être que lectrice ! 

Bref 

Maxime Chattam qu’on l’aime pour cela ou qu’on le déteste, est un page-turner à l’américaine. C’est ce qui me plait chez lui, le stress qui monte et me fait lire tard, l’envie de savoir ce qu’il va se passer au chapitre suivant. C’est donc définitivement un livre que je recommanderai !

Je me souviens

de Martin Michaud
Roman policier
Goélette - 2012
640 pages - 26.95 $

Pourquoi ce livre 

J’ai rencontré l’auteur durant le festival QuébeCrime. Je l’ai trouvé fort sympathique et réfléchi. Il m’a fait la plus longue dédicace du week-end (toute une page!) et je l’ai trouvé très généreux de prendre le temps pour moi. L’auteur avait expliqué vouloir apporter une dimension supplémentaire à son histoire en y intégrant l’histoire du Québec. Ce livre m’avait en plus été conseillé par Jacques Filippini, comme le meilleur de la série et Martin Michaud comme l’auteur le plus prometteur du Québec. Il ne m’en fallait pas plus !

Le résumé 

À Montréal, juste avant Noël, un homme et une femme meurent le cou transpercé par ce qui semble être un instrument de torture sorti tout droit du Moyen-Âge. Auparavant, ils ont entendu la voix de Lee Harvey Oswald, l’assassin présumé du président Kennedy.
Un sans-abri se jette du haut d’un édifice de la place d’Armes. Ayant séjourné à plusieurs reprises en psychiatrie, il prétendait savoir participé, avec le FLQ, à l’assassinat de Pierre Laporte. Sur le toit, avant de sauter, il laisse deux portefeuilles, ceux des victimes.
La série de meurtres se poursuit, les cadavres s’empilent…
De retour à la section des crimes majeurs, le sergent-détective Victor Lessard mène l’enquête avec, pour le meilleur et pour le pire, la colorée Jacinthe Taillon.
Je me souviens parle d’identité à bâtir, de mémoire à reconstituer et de soif d’honneur.
On peut passer sa vie à chercher qui on est.

Ce que j’en pense 

J’ai aimé l’histoire tordue à souhait, bien ficelée, les personnages bien dessinés, l’atmosphère très bien décrite. J’ai aimé détester Jacinthe autant que j’ai voulu défendre Lessard. J’ai eu froid dans les rues de Montréal. J’ai découvert l’univers d’un cabinet d’avocat (profession de l’auteur). J’ai vécu le party de noël (ils se ressemblent tous un peu au fond) et l’échange de cadeau (qu’on redoute tous un peu au fond).  J’ai eu l’impression de faire partie de la gang des crimes majeurs. J’ai eu le goût de me remettre à fumer… mais ça c’est moins bon quand même !

Mais... même si la devise du Québec soutient l’idée de souvenance du passé pour mieux comprendre le présent, j’ai eu du mal à relier certaines scènes (notamment celle de René Lévesque) avec l’histoire en elle-même. 

Bref 

Je ne sais pas si c’est le meilleur de la série - je n’ai pas lu les autres - mais il m’a donné envie de lire les débuts (c’est le problème lorsqu’on commence par la suite) de Lessard, car Martin Michaud est assurément un auteur québécois prometteur. 

Dead Harvest (The Collector)

De Chris F. Holm
Urban fantasy
Angry Robot; Original edition 2012
384 pages – 8.99 $

Lu en VO
In English here

Pourquoi j’ai choisi ce livre 

J’ai rencontré Chris F. Holm durant le festival QuébeCrime et j’ai tout de suite aimé son humour et son humilité comme auteur. Il se demandait ce qu’il faisait au milieu de tant de grands auteurs de polar, thriller et autres crime fiction. Son premier livre Dead Harvest est sorti en février, son deuxième The Wrong goodbye en octobre (au moment du festival). Je ne connaissais donc pas ses livres, mais il était si sympathique que j’ai voulu l’encourager en achetant son premier roman. 

Le résumé

Meet Sam Thornton. He collects souls.

Sam’s job is to collect the souls of the damned, and ensure they are dispatched to the appropriate destination. But when he’s sent to collect the soul of a young woman he believes to be innocent of the horrific crime that’s doomed her to Hell, he says something no Collector has ever said before.

“No.”

Ce qui donne en français

Rencontrez Sam Thornton. Il collecte les âmes.

Le travail de Sam est de collecter les âmes des damnés et de s'assurer qu'elles sont envoyées à la destination appropriée. Mais quand on l'envoie collecter l'âme d'une jeune femme qu'il pense être innocente de l'horrible crime qui l'a condamnée à l'enfer, il dit une chose qu'aucun Collecteur n'a jamais dit avant.

"Non."

Ce que j’en pense 

J’ai adoré! L’humour noir parsemé de-ci-delà, l’histoire originale, le méchant (collecteur d’âmes) qu’on aime. Y a-t-il plus anti-héros qu’un collecteur d’âmes ? Et ça marche! Le tout sur un rythme endiablé (sans jeux de mot), de l’action à gogo, des rebondissements, des doutes (bon finalement est-elle si innocente?). J’avais peur en commençant le livre que cela soit trop moralisateur, très religieux, le bien versus le mal et tout le toutim. Mais pas du tout, il y a des méchants dans le camp des anges et des gentils dans le camp des démons, le tout étant une question de choix.

À propos de l'histoire, je ne suis pas - ou n'étais pas jusqu'à ce livre - une lectrice de fantasy urbaine (je ne connais même pas de genre). Une chose est sûre, je n'avais jamais lu d'histoire sur un collecteur d'âme qui mène une enquête et c'est génial ! Comme dans George R. R. Martin, je trouve intéressant que la notion de bien ou de mal soit une question de choix. Les personnages ont le choix de leurs actions.

Le ton du livre est également une chose que j'ai grandement apprécié. Il est cynique, drôle et intelligent. Certains dialogues m'ont fait éclater de rire - ce qui n'est pas une bonne chose quand on lit à côté d'un endormi... 

Bref 

Je le recommande vivement à qui aime les thrillers et le surnaturel, car voici un parfait mélange des genres. Je sais maintenant pourquoi il a été invité au festival QuébeCrime : c'est un excellent auteur !

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

de Mary Ann Shaffer & Annie Barrows
Édition 10-18
400 pages - 15,95 $

Pourquoi ce livre 

Pour le titre ! J'ai l'habitude de lire les auteurs anglophones dans leur langue, mais là, un seul coup d’œil en passant devant le livre et j'ai été conquise par son titre... et sa couverture je l'avoue. C'est sans doute un peu léger, voire limite, comme justification de choix de livre, mais que dire... le hasard a bien fait les chose !

Le résumé 

Tandis que Londres se relève douloureusement des drames de la Seconde Guerre mondiale, Juliet Ashton, jeune écrivain, compte ses admirateurs par milliers. Parmi eux, un certain Dawsez, habitant de l’Île de Guernesey, qui évoque au hasard de son courrier l’existence d’un club de lecture au nom étrange: “Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates”... Passionnée par le destin de cette île coupée du monde, Juliet entame une correspondance intime avec les membres de cette communauté. Et découvre les moyens fantaisistes grâce auxquels ces amis bibliophiles ont résisté à l’invasion et à la tragédie. Jusqu’au jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey. Pour Juliet, la page d’un nouveau roman vient de s’ouvrir, peut-être aussi celle d’une nouvelle vie...

Ce que j'en pense 

Anna Gavalda l’a trouvé délicieux. Je la seconde! Jamais ennuyant, toujours agréable, on y retrouve cette politesse surannée, y compris lorsque la vieille chouette tente de déblatérer sur les membres du cercle de lecture. C’est le genre de livre à déguster et qui vous laisse sur l’âme un arrière goût nostalgique à l’idée de quitter ses personnages attachants et de retomber dans une réalité où la correspondance a disparu et où le langage a perdu de sa truculence. 

Ce livre vous donnera envie de renouer avec les joies de la correspondance écrite pour retrouver l'excitation de l’attente du facteur, le plaisir sans cesse renouvelé de la réception du courrier et la joie de la maîtrise des mots qui retrouveront leur sens, lourds de propos et de sentiments. 

Bref 

Je l'ai offert à ma grand-mère qui a eu du mal à accrocher au début (oui, le genre épistolaire ne plaît pas toujours), mais qui l'a finalement beaucoup aimé.

Les bienveillantes

de Jonathan Littell
Gallimard, 2006
912 pages - 25 €

Pourquoi ce livre 

Disons qu’il a été largement cité partout et par tout le monde, principalement pour avoir gagné le Goncourt 2006 et ultimement pour le malaise qu’il a créé du fait que son narrateur est un ancien nazi pas repenti. Je me disais qu’après mon échec à lire un autre auteur Goncourt (Michel Houellebecq), il fallait bien que je redonne une chance à la littérature « noble ». Et puis, par un heureux (?) hasard, j’ai trouvé le livre dans un marché aux puces à 3 € et rien que pour ça, un pavé à 3 €, ça valait la peine non ?

Le résumé 

'En fait, j’aurais tout aussi bien pu ne pas écrire. Après tout, ce n'est pas une obligation. Depuis la guerre, je suis resté un homme discret ; grâce à Dieu, je n'ai jamais eu besoin, comme certains de mes collègues, d'écrire mes mémoires à fin de justification, car je n'ai rien à justifier, ni dans un but lucratif, car je gagne assez bien ma vie comme ça. Je ne regrette rien :j'ai fait mon travail, voilà tout ; quant à mes histoires de famille, que je raconterai peut-être aussi, elles ne concernent que moi ; et pour le reste, vers la fin, j'ai sans doute forcé la limite, mais là je n'étais plus tout à fait moi-même, je vacillais, le monde entier basculait, je ne fus pas le seul à perdre la tête, reconnaissez-le. Malgré mes travers, et ils ont été nombreux, je suis resté de ceux qui pensent que les seules choses indispensables à la vie humaine sont l'air, le manger, le boire et l'excrétion, et la recherche de la vérité. Le reste est facultatif.'

Ce que j’en pense 

Ouf ! J’ai aimé les détails historiques véridiques, j’ai aimé en apprendre plus sur le front de l’Est. J’ai découvert la hiérarchie allemande de « l’intérieur ». J’ai voyagé dans les pays de l’Est et visité de très belles villes. Pour cela, oui, c’est un grand livre, car il vous transport littéralement ailleurs. Vous avez froid et faim, vous avez peur, vous avez envie de vomir. C’est un roman qui ne laisse pas indifférent et pourtant…

Je n’ai pas aimé la longueur de certains passages (sur les différentes langues existantes, bien que cela puisse être intéressant). Je n’ai pas aimé les relations perverses et particulièrement la jouissance du narrateur (de l’auteur?) à les raconter. Je ne conçois pas qu’on puisse prendre du plaisir à lire 50 pages sur un homme qui se masturbe dans une maison vide, chie partout et perd momentanément la raison dans un délire pédo-psycho-homo-masturbatoire. Ça fait un peu beaucoup quand même !

Bref 

J’avais assez hâte de le finir merci ! J’ai réussi à le lire du début à la fin, grâce à son côté historique et la description de cette époque, mais bon sang que j’étais heureuse de le fermer !

Ru

152 pages - 19.95$

In English here 

Prix littéraire du Gouverneur Général, catégorie romans et nouvelles
Prix du Grand public au Salon du livre de Montréal, catégorie essais et livres pratiques
Grand Prix RTL-Lire 2010

Pourquoi ce livre

Pour sa couverture ! Pour la poésie qu’il dégageait avant même de l’avoir ouvert. Pour l’originalité de la forme du récit… qui, il faut le dire m’a incité à l’acheter, car je me disais… après tout, même s’il n’est pas terrible, il se lira vite!

Résumé 

Ru est composé de très courts récits liés un peu comme dans une ritournelle : la première phrase du chapitre reprend le plus souvent l’idée qui terminait le chapitre précédent, permettant ainsi de faire le pont entre tous les événements que la narratrice a connus : sa naissance au Vietnam pendant la guerre, la fuite avec les boat people, son accueil dans une petite ville du Québec, ses études, ses liens familiaux, son enfant autiste, etc. 

La vie de l’auteure est bourrée de gens charmants, singuliers, de situations difficiles ou saugrenues vécues avec un bonheur égal, et elle sait jouer à merveille avec les sentiments du lecteur, oscillant entre le tragique et le comique, entre le prosaïque et le spirituel. 

Écrit sur un ton féminin, maternel, chaleureux, poignant et très original, qui dépasse la tranche de vie traditionnelle, RU dénote un grand talent dans l’art de raconter, où le souvenir devient prétexte tantôt au jeu, tantôt au recueillement. Un récit d’une adorable et candide survivante, un récit qui contient toute la grandeur de la vie.

Ce que j’en pense 

C’est l’histoire de Kim, une Boat People, arrivée jeune au Canada et qui construit son identité, mélange de son Vietnam natal et de sa terre d’accueil. Elle nous livre une série d’anecdotes sur elle, sa famille ou ses connaissances, et à travers ses anecdotes on comprend ce qu’était la vie au Vietnam après le départ des occidentaux et ce qu’est la vie des réfugiés.

J’ai beaucoup aimé. Il se lit très vite (une journée à peine). En fait il se dévore. J’ai aimé le style poétique et plein de retenue de l’auteure, malgré les horreurs parfois contées. Jamais négative, même si elle est parfois nostalgique, l’auteure ne donne pas de leçon de moral, mais présente sa réalité avec bien souvent humour et bienveillance. Même le style du livre est original : chaque anecdote, histoire ou idée commence sur une nouvelle page, même si la précédente ne fait que dix lignes. Ce livre est la preuve que l’on peut raconter la noirceur de ce monde et de la vie sans tomber dans le misérabilisme. La preuve que la vie n’est pas jolie, mais qu’on peut la raconter joliment. 

Bref

Un livre à offrir ou à s'offrir et qui charmera les âmes les plus tristes, parce qu'à la fin du livre, elles sauront que la vie est belle... malgré tout.