The Wrong Goodbye

de Chris F. Holm
The Collector Book Two
Urban fantasy
Angry Robot - 2012
387 pages - 8.99 $

Lu en VO
In English here

Pourquoi ce livre

Après avoir lu le premier tome de la série (Dead Harvest), je ne pouvais que lire la suite. J'adore le style d'écriture de Holm qui mélange à ravir le polar, la fantasy, le noir et l'humour... très noir. 

Résumé 

Because of his efforts to avert the Apocalypse, Sam Thornton has been given a second chance – provided he can stick to the straight-and-narrow.Which sounds all well and good, but when the soul Sam’s sent to collect goes missing, Sam finds himself off the straight-and-narrow pretty quick.

L'histoire sans la dévoiler

Sam, un collecteur d'âme, cherche à retrouver une âme qu'il devait collecter, mais qui lui a été volée par un vieil ami. S'il ne retrouve pas l'âme, il risque de mal finir, mais en la cherchant, il se retrouve dans les ennuis jusqu'au cou. 

Un extrait

My feet cast wild shadows as they scrabbled for puchase, but it wasn't any use. "I didn't -  I swear!"
He slammed me into the rock wall behind me. My head hit so hard I thought I'd puke. Then I did puke, so, you know, yay for being right.
"I think you're lying to me, Sammy," he said, and slammed me into the wall again, so hard my vision swam. Not that I minded much. In the best times, Dumas wasn't much to look at, and these weren't the best of times. 

Ce qui donne en français

Mes pieds jetaient des ombres folles alors qu'elles cherchaient un appui, mais c'était inutile. "Je n'ai rien fait - je le jure!"
Il m'a claqué sur la paroi rocheuse derrière moi. Ma tête a frappé si fort que je pensais vomir. Ensuite, j'ai effectivement vomi, donc, vous savez, yay pour avoir eu raison.
"Je pense que tu me mens, Sammy," at-il dit, et il m'a frappé sur le mur à nouveau, si fort que ma vision s'est embrouillée. Non pas que cela me dérangeait beaucoup. Dans les meilleurs moments, Dumas n'était pas terrible à voir, et celui-ci n'était pas le meilleur des moments.

Ce que j'en pense

Je n'ai pas été déçue, une fois de plus, par la qualité de l'histoire et de l'écriture de Chris F. Holm. Il a vraiment le chic pour créer une ambiance bien à lui et pour rendre les personnages attachants, alors qu'à la base... qui a envie de fréquenter un collecteur ?

J'adore son humour noir, qu'il distille tout le long du livre. Et ce qui est agréable, c'est que l'humour sert au côté noir du livre et rend Sam plus humain et sympathique sans jamais nuire. 

J'ai aimé retrouver Sam et découvrir avec lui de nouveaux personnages hauts en couleurs, mais aussi en apprendre plus sur les deux personnes cruciales dans sa vie - son propre collecteur Dumas et Lilith sa boss. 

Enfin, j'apprécie le rythme nerveux du livre qui ne faiblit pas. 

Bref

Un livre et un auteur que je recommande pour qui aime le polar noir ou la fantasy ou les deux réunis !

Les aventures d'Huckleberry Finn 3/100

de Mark Twain
Roman d'aventure
Flammarion - 1994
Collection : Garnier Flammarion / Littérature étrangère
344 pages - 15.95 $

Lu en VO
In English here

Pourquoi ce livre

Durant mon bac en études internationales et langues étrangères, j'ai suivi des cours de littérature anglaise. Ce fut un des livres obligatoires (l'autre étant Life of PI). Et comme tant d'autres, j'avais suivi les aventures de Tom Sawyer et son ami Huckleberry à la télé, j'étais donc contente de me replonger dans leur histoire. Qui plus est, il fait partie de la liste des 100 !

Le résumé

Wild child Huck has to get away. His violent drunk of a father is back in town again, raising Cain. He won't rest until he has Huck's money. So the enterprising boy fakes his own death and sets out in search of adventure and freedom. Teaming up with Jim, an escaped slave with a price on his head, the two fugitives go on the run, travelling down the wide Mississippi River. But Huck finds himself wrestling with his conscience. Should he save Jim, or turn his friend over to a terrible fate? 

L'histoire sans la dévoiler

Huck doit fuir sa ville parce que son père le traque pour lui voler son argent. Il simule donc sa mort et part à l'aventure. Il fait équipe avec Jim un esclave échappé dont la tête est mise à pris et voyage le long du Mississippi, mais Huck aura des problèmes de consciences en ce qui concerne Jim. Faut-il l'aider ou le rendre à sa vie d'esclave ?

Ce que j'en pense

Je l'ai lu en anglais et ce fut assez difficile. Mark Twain a écrit dans la langue parlée par les différentes catégories sociales de l'époque, ce qui rend le livre plus authentique, certes, mais aussi assez ardu d'un point de vue compréhension ! Je ne peux cependant pas lui reprocher ce détail qui par ailleurs rend le livre intéressant linguistiquement parlant. 

Le ton du livre est malgré tout assez léger, en ce qu'il est écrit d'un point de vue autobiographique et que le narrateur, Huck, est un jeune garçon peu éduqué et assez candide, mais aussi très malin. Cela dit, la façon candide qu'il a de décrire les gens "sivilisés" qu'il rencontre rend un tableau encore plus cynique de la société que Mark Twain décrie. C'est un roman pessimiste qui se veut réaliste et nous met en présence d'échantillons de différentes catégories sociales (bourgeois, bandit, trappeur, etc.) tous plus hypocrites ou sournois les uns que les autres. 

J'ai moins aimé la façon de traiter les noirs et le questionnement sans fin de Huck pour savoir si oui ou non il va retourner Jim à sa vie d'esclave. Après tout ce que Jim avait fait pour lui, je n'aimais pas qu'il puisse encore se poser des questions. Cependant, je comprends qu'il s'agit d'une peinture de la société à cette époque et que ce genre de questionnement pouvait effectivement se poser. 

Ce livre fut le précurseur du style littéraire américain qui fait la part belle aux dialectes en cours à l'époque. Le thème du bien et du mal est très présent, mais l'humour distillé rend le livre agréable à lire. C'est un portait féroce et réaliste de la société sudiste d'avant la guerre de sécession et en cela, il est très intéressant. Tout comme il est intéressant de voir comment la notion de bien et de mal pouvait être inversée en fonction des intérêts des plus nantis (par exemple, l'esclavage c'est le bien).

Bref

Un livre moins connu que Tom Sawyer, mais très sympa à lire. Un livre que je recommande pour qui souhaite un aperçu de la société de l'époque et des méfaits de l'esclavage. Si vous aimez Charles Dickens, vous devriez aimer Mark Twain. 

L'amant de la mort

de Boris Akounine
U.g.e - 2009
441 pages - 14,95 $
Pourquoi ce livre

Bien honnêtement, je ne connaissais pas cet auteur et si j'ai acheté ce livre, c'est parce qu'il était offert à prix dérisoire dans une boutique de livres d'occasion et, aussi, parce qu'il fait partie de la collection Grands détectives de 10/18, ce qui est généralement gage de bonne qualité. 

Résumé 

Eraste Fandorine, fin limier aux allures de dandy, est de retour à Moscou en cet été 1900, mais il n'aura guère le temps de flâner! Cet incorrigible justicier n'a jamais pu résister aux charmes vénéneux d'un mystère criminel. Tout en enquêtant sur une série de suicides, il doit démêler une sordide affaire de meurtres, après la découverte des corps d'une famille sauvagement assassinée. Mais Fandorine doit se méfier, car, dans les hautes sphères du pouvoir, tous ne se réjouissent pas de son retour. 

Heureusement, il peut encore compter sur quelques amis dévoués, son zélé Massa et un garnement des bas-fonds, Senka, décidé à prendre une revanche sur la vie... 

Le grand Boris Akounine livre avec L'Amant de la mort et son «roman-miroir», La Maîtresse de la mort, une formidable expérience littéraire: deux enquêtes distinctes qui se répondent et se complètent... et peuvent se lire dans n'importe quel ordre!

L'histoire sans la dévoiler

On suit les (més)aventures de Senka, un jeune paumé qui au gré de ses rencontres se retrouve des deux côtés de la justice, en partant par le mauvais. Il a la chance de croiser la route de Fandorine qui l'amènera à faire le bien. Les démêlés de Senka, quand il découvre un trésor qui sera très convoité, nous permettent de suivre l'enquête menée par le détective et son fidèle Massa suite à plusieurs meurtres particulièrement cruels. Plusieurs criminels se croisent et paraissent tous plus coupables les uns que les autres, mais il faut se méfier des apparences...

Un extrait

"Eh ! Skorik, zyeute donc pas comme ça ! Autrement le Prince pourrait bien te détacher les esgourdes et te forcer à les bouffer, comme il l'a fait l'autre fois avec un maquignon de Volokolamsk. Lui aussi, la Mort lui avait tapé dans l'oeil, au maquignon, je veux dire. Eh bien, il a fini de matouser."

La traduction ? Le Prince et la Mort sont deux protagonistes, la Mort étant la maîtresse du Prince.
Les esgourdes sont les oreilles, le maquignon un homme, matouser c'est espionner et zyeuter, regarder.

Ce que j'en pense

J'ai bien aimé le style d'écriture, particulièrement le début truffé d'argot. J'avais parfois l'impression d'être dans un Audiard tant les dialogues sont imagés (même s'ils en sont parfois difficiles de comprenure). Au fur et à mesure de l'ascension de Senka, le dialogue devient plus châtié, ce qui rend le livre plus facile à lire et qui nous permet d'accompagner Senka dans sa progression sociale.

Les chapitres commencent par une description de l'action à suivre sous forme de titre, même si parfois ce que l'on imagine n'est pas ce qui arrive : l'auteur joue avec les mots pour nous déstabiliser et nous empêcher d'être trop confiant quant à notre capacité à savoir à l'avance ce qu'il va se passer. Les titres contiennent tous le nom de Senka, puisque c'est à travers lui que l'on vit l'histoire. Un exemple de titre : "comment Senka devint une mamzelle" (Une mamzelle est une prostituée).

L'intrigue monte tranquillement, mais sûrement. Le fait de suivre l'enquête à travers Senka et non Fandorine, fait que nous n'avons pas toutes les cartes en main dans la progression de la réflexion. On ne sait pas ce que le détective fait lorsqu'il n'est pas avec Senka, ce qui nous place en spectateur du dénouement : il est donc difficile de trouver par soi-même le coupable.

Dernier point à ajouter, ce livre permet de vivre de l'intérieur (à travers Senka) ce qu'était la vie en Russie à cette époque, avec ses codes, sa hiérarchie, ses quartiers. La vie y était dure et corrompue, du moins dans les bas fonds, puisque les beaux quartiers y étaient protégés. On se sent un peu dans Les misérables, version russe, et avec en prime une enquête.

Bref

Un auteur à lire qui nous permet de découvrir une Russie brute de coffre et de savourer un langage presque disparu de nos jours. D'ailleurs, je tire mon chapeau au traducteur Paul Lequesne qui a fait un remarquable travail de recherche pour trouver l'argot français qui correspond à celui utilisé par Akounine.

Une enquête dans laquelle les rebondissements sont nombreux. Un détective aussi british qu'un Russe peut l'être. Une véritable ambiance propre à l'auteur. Bref, Akounine, considéré comme la coqueluche de la littérature russe, collectionne les lecteurs et je comprends pourquoi : à tester !

À savoir

L'amant de la mort est un roman miroir dont le double s'intitule La maîtresse de la mort. Les deux livres peuvent se lire dans n'importe quel ordre, car les deux enquêtes se déroulent en même temps et au même endroit, mais avec des personnages différents - mis à part Fandorine et Massa. Il y a d'ailleurs quelques allusions à l'autre enquête dans L'amant de la mort quand Fandorine annonce qu'il a dû s'occuper d'une autre enquête pour expliquer son absence.