Interview : Dan Newman, auteur de The Clearing


Je suis enchantée d'accueillir sur mon blog Dan Newman, alors que son premier livre The Clearing vient de sortir. Il a gentiment accepté de répondre à mes questions. 

Que pouvez-vous nous dire sur vous et votre parcours ? Avez-vous toujours voulu être un écrivain ?


Salut Vanessa ! Je vous remercie beaucoup pour l'invitation - c'est merveilleux de faire partie de votre blog. 

Je pense que je suis venu à l'écriture à cause de la façon dont j'ai grandi, je me baladais à travers le monde avec mes parents - mon père a travaillé dans le développement international, nous avons beaucoup voyagé. J'ai souvent changé d'école et je me souviens d'avoir beaucoup écrit, car c'était quelque chose que je pouvais faire partout. J'ai passé du temps dans certains endroits intéressants comme Sainte-Lucie, le Royaume du Lesotho et du Swaziland et je pense que ces endroits ont vraiment aidé à former mon point de vue sur les choses. Quand je suis revenu au Canada pour faire mon baccalauréat, j'ai vraiment remarqué le fossé entre les mondes. Cela m'a toujours marqué.

Je n'ai vraiment décidé à écrire des romans qu'il ya seize ans - mon premier livre, The Cull, est toujours un de mes préférés, même s'il a tous les problèmes que vous pouvez attendre d'un effort précoce. Un jour, j'espère revenir en arrière et voir si je peux le sauver. Donc, je ne suis pas sûr d'avoir toujours voulu être écrivain, mais je suis sûr de le vouloir maintenant. Je travaille dur pour ça. 

Que pouvez-vous nous dire sur The Clearing ? Pouvez-vous nous donner un avant-goût ?

The Clearing est vraiment une histoire sur la façon dont notre passé reste avec nous et le fait que laissé sans surveillance pendant de longues périodes de temps, il se fera connaître. Dans le livre, Nate Mason se retrouve assailli par la tragédie et estime que la seule façon d' avancer est de revenir en arrière. Et le passé, son passé, est en attente pour lui - presque comme un personnage lui-même.

J'ai vu sur votre site que vous avez "d'autres projets dans le tuyau" qui semblent prometteurs. Pourquoi The Clearing comme premier livre ?

Eh bien, j'aimerais être dans une position où je serais en mesure de dicter ce que je veux voir publié, mais je ne le suis tout simplement pas. C'éditeur qui décide et après avoir examiné The Clearing, ils ont acheté les droits. Mon accord avec Exhibit A est pour deux livres, je peux donc décider ce que je vais leur soumettre après, mais cela doit encore être quelque chose qu'ils trouvent intéressant et commercialisable. Pour le moment je suis en train de terminer la suite de The Clearing, de sorte que cela peut être le prochain livre que je leur soumets, mais j'ai aussi un autre projet qui est très cher à mon cœur que j'aimerais qu'ils examinent. Donc, j'ai des décisions à prendre là...

Le livre se passe à Sainte-Lucie où vous habitiez, il ya deux journalistes dont une a voulu être un écrivain, prenez-vous l'inspiration de votre vie pour créer vos personnages et l'histoire ?

Pour moi, le vieux dicton "écrit ce que tu connais" est un principe directeur. Je m'inspire totalement de ma propre vie quand j'écris et peut-être l'un des rares avantages que j'ai, c'est que la carrière de mon père m'a donné tant d'expériences dans de nombreux endroits et des cultures uniques. Je vois vraiment mon enfance comme ayant été une aventure fantastique. Par exemple, une grande partie de The Clearing est basée sur ma propre expérience dans une vieille maison de plantation à Sainte-Lucie. Le Bolom, un caractère surnaturel important dans le livre, c'est quelque chose auquel moi, jeune enfant de onze ou douze ans, je croyais absolument - compte tenu de ce qui s'est passé là-bas. Et pour savoir ce que c'était, vous devrez suivre Nate jusqu'à Ti Fenwe... J

Il ya un lien profond avec les enfants dans The Clearing et The Journalist (l'un des projets dans le tuyau) est également sur ​​les enfants, doit-on y voir une connection importante pour vous ? Un sujet qui vous touche ?

Je crois. Je pense qu'en raison de l'intensité de ma propre enfance - et par ça j'entend une manière de voir la vie positive, les yeux écarquillés. Je vois l'enfance comme peut-être la phase la plus importante de notre croissance. Les fondements de tout ce que nous sommes, tout ce que nous deviendrons, sont acquis durant ces quelques courtes années de l'enfance. Il pourrait aussi être dû au fait que je suis le père d'un jeune garçon, aussi. Et la paternité vous modifie. Regarder grandir un enfant me surprend et me terrifie tout à la fois. Je vais l'aider avec cette étape... donc oui , je dirais que l'enfance est quelque chose avec laquelle je suis très connecté.

Travaillez-vous toujours ? Si oui, comment conciliez-vous le travail et l'écriture ?

Oui, j'ai encore un travail quotidien. Et tandis que mon fantasme est d'écrire toute la journée et d'en vivre, je suis toujours très satisfait par l'équilibre que j'ai maintenant. J'essaie d'écrire tous les soirs - généralement entre 9h00 et minuit environ. Et puis, j'écris un peu, tôt le matin, le week-end avant que ma famille se réveille - la tranche horaire entre 6 et 9 heures est très productive pour moi.

Pourquoi avez-vous choisi d'écrire des thrillers ?

Je ne suis pas sûr que c'était un choix. J'ai commencé à écrire et c'est ce qui est sorti. Quand j'ai commencé, je me suis retrouvé à écrire dans la veine de Wilbur Smith... peut-être parce que j'avais passé beaucoup de temps en Afrique, ou parce c'est Wilbur Smith qui m'a fait aimer la lecture.

Qu'est votre auteur favori ou celui qui vous inspire le plus ?

Je suis un grand fan de Cormac McCarthy. Je pense que son roman The Road est le meilleur morceau d'écriture que j'ai jamais lu et je pense qu'il y a seulement une petite poignée d'écrivains qui peut créer ce genre de travail. Genie n'est pas un mot trop fort. C'est quelque chose à aspirer, même si vous savez que vous n'atteindrez jamais ce genre d'excellence. C'est certainement le cas pour moi.

Que lisez-vous actuellement ?

Deux livres en ce moment : je suis au milieu des Piliers de la Terre de Ken Follett et je viens de commencer Scare Me de Richard Parker. Mes goûts sont éclectiques. Ils l'ont toujours été.

Quelle est la prochaine étape pour vous ?

Sur le front de l'écriture, je me prépare à envoyer mon deuxième livre à Exhibit A - il y a donc quelques longues conversations à venir avec mon agent - l'excellente Carrie Pestritto - pour déterminer exactement quel projet ce sera.

Sur le plan personnel, nous sommes sur le point d'adopter un chien pour mon fils. Nous adoptons un labrador chocolat et je ne peux plus attendre. J'ai grandi avec des chiens que j'ai laissé derrière chez des amis quand nous partions rejoindre le prochain poste de mon père. C'était déchirant. Je suis impatient d'apporter ce petit chiot à la maison et lui donner une famille pour la vie.

Dans la série "à bas les questions sérieuses" :

Surf ou écriture ?

Aaargh ! Je ne peux pas faire les deux? S'il vous plaît! ? Eh bien, si je devais absolument choisir, je pense que ça serait l'écriture. Moins de requins.

Le livre que vous apporteriez sur une île déserte ?

Facile - The Road, de Cormac McCarthy.

Si vous aviez le choix, ou iriez-vous vivre ?

Une autre facile ! Tropical Queensland, côte est de l'Australie. Une petite ville de bord de mer appelé Noosa au nord de Brisbane. Je reviens là à chaque fois que je peux .

Come On Eileen par Dexys Midnight Runners ou Royals de Lorde ?

Je dois y aller avec ce qui a résisté à l'épreuve du temps (désolé Lorde)... Come On Eileen .. Oh, I swear what he means. At this moment you mean, eeeeeeverything...

Merci Vanessa !

Dan.
-----
À propos de The Clearing:

Quand Nate était enfant, il vivait sur une île, Ste Lucie. La nuit de "l'évènement", quatre garçons sont entrés dans la forêt, mais seulement trois sont ressortis vivants. Ils dirent que c'était un monstre, mais personne ne les a cru. Maintenant un adulte, Nate revient sur l'île pour remettre les choses en ordre. Dès son arrivée, il réalise qu'il est suivi et que sa vie est en danger, ainsi que sa santé mentale. Malgré les conseils reçus, il décide de révéler la vérité. 

Vous pouvez suivre Dan sur Twitter, son books blog ou son blog personnel.

De fièvre et de sang

de Sire Cédric
Roman policier
Pocket (avril) 2012 - 13,95 $


ISBN : 9782266212649 (2266212648)


Après avoir lu le premier livre L'enfant des cimetières et malgré mon avis mitigé dû à la présence d'enfants là où je n'aime pas les voir (voir ma critique ici), j'avais envie de retenter l'aventure Sire Cédric, car malgré ce souci, le livre était très bien. Et comme je n'aime pas rester sur une incertitude, quand le livre De fièvre et de sang est sorti sur NetGalley (en anglais of course), j'ai saisi l'occasion de redécouvrir cet auteur si apprécié. Merci à Publishers Square et Open Road Media pour le livre !

Résumé

Ils semblent se nourrir de sang. Leurs victimes sont retrouvées exsangues. Eva Svärta et le commandant Vauvert viennent enfin de mettre un terme aux agissements des frères Salaville. Mais les meurtres continuent, défiant toute logique. Les talents d'Eva, policière albinos dotée d'un instinct hors normes, vont la conduire aux frontières de la rationalité. Là où, à tout instant, les ténèbres menacent de s'ouvrir sous vos pieds, où votre propre reflet dans le miroir pourrait vous engloutir, où la part d'ombre qu'Eva porte en elle causera sa perte ou lui sauvera la vie...

Ce que j'en pense

Il faut l'avouer, le côté fantastique et même horreur est très présent dans le livre. Oui, il y a une enquête, très bien menée, mais les éléments surnaturels prennent le dessus. À ce titre, je ne suis pas sûre que la catégorie que les libraires lui accordent (policier) soit la meilleure. En fait, il faudrait créer une nouvelle catégorie, "horreur policier" ou "policier horrifique"... dans laquelle on mettrait les livres de cette nouvelle génération d'écrivains influencés par Stephen King tels que Sire Cédric ou Maxime Chattam. En tout cas, ce roman me confirme la qualité d'écriture de Sire Cédric, particulièrement pour transmettre l'horreur.

Pour revenir au livre, j'ai retrouvé Vauvert avec plaisir. Le flic hors mesure à l'intelligence fine a bien grandi depuis L'enfant des cimetières. Si dans le premier tome, il s'efforçait de faire son travail malgré les aspects qu'il ne comprenait pas et refusait de croire, dans ce deuxième opus, il est beaucoup plus à l'aise avec les éléments surnaturels. Il les accepte et a vite appris à les arranger à la sauce rapport-écrit-qu-on-peut-présenter-au-chef. Cette fois, il fait équipe avec Eva, une flic profileuse de Paris, albinos, pas mal cassée à cause d'un passé trouble et violent que l'on découvre au fur et à mesure du livre. Eva est exceptionnellement compétente, le sait et n'hésite pas à suivre ses idées au grand dam de Vauvert. Si j'ai eu des difficultés à l'apprécier, au départ, tant elle paraissait froide et distante, le fait de découvrir son histoire et, par conséquent, de connaître les raisons de son comportement a permis de m'y attacher. 

L'histoire commence très fort, une jeune fille est enlevée et se retrouve enfermée dans une maison où les tâches de sang sont trop nombreuses pour ne pas créer un sentiment de panique immédiat. Vauvert et Eva la sauve in-extremis et tout semble bien finir. Sauf qu'un an plus tard, tout recommence. Le fait d'être happé par l'histoire dès le départ créé une tension qui ne s'arrête pas. Les scènes de crime sont particulièrement horribles - et très bien écrites dans un style assez sobre - et touchent aux cordes sensibles des éléments démoniaques.

Si on sait assez vite le motif pour les meurtres, il y a ensuite une course contre la montre pour savoir QUI en est l'instigateur et ensuite OÙ est cette fameuse personne, car il faut l'arrêter au plus vite, pour éviter l'accumulation de cadavres. Tout au long du livre, il y a une tension et une nervosité, bien desservies par une procédure judiciaire réaliste. Comme dans L'enfant des cimetières, j'apprécie de voir les efforts de Vauvert pour tenter de rendre crédibles des situations qui n'ont aucune once de réalité. Dans ce roman, les policiers tentent d'intégrer ces éléments surnaturels dans leur enquête en y apposant une certaine logique, mais lorsque ce n'est pas possible, Vauvert n'hésite pas à sortir des sentiers battus, quitte à finir poursuivit par la justice. 

Bref

Un bon roman qui se lit vite, nerveux et horrible. Un trio gagnant somme toute. Je lui donne 4/5. 

À savoir : Sire Cédric a reçu le Prix Polar 2012 de Cognac pour ce livre, ainsi que le Prix Ciné+ Frisson 2011.

Ce que j'ai pensé en refermant le livre : brrr, il fait froid dans le dos celui-là !

Out of exile

de Luke Preston
A Tom Bishop Fampage
Momentum (October 1, 2013)
254 pages - 4.99 $ (kindle)

Luke Preston était recommandé par plusieurs auteurs que je suis sur Twitter. Comme ces auteurs sont bons, je me suis dis qu'ils devaient avoir également de bons goûts question livre. Et puis, Luke Preston sur Twitter est drôle et percutant pour que j'ai eu envie de lire son deuxième opus lorsqu'il est arrivé sur NetGalley. Un gros merci à Momentum pour le livre !

Résumé

Tom Bishop termine une autre nuit sans sommeil en prison, lorsqu'il est transféré en pleine nuit. Transfert qui se termine en libération forcée et non désirée, ce qui sera le début d'une suite de mésaventure pour Tom. Il est au coeur d'une guerre entre flics dont les enjeux sont aussi élevés que personnels. 

L'homme qui a mis Bishop en taule lui demande de l'aider, mais ce qui commence comme une mission de sauvetage dégénère en course-poursuite bourrée d'adrénaline et d'action quand Bishop dans un complot qui menace de détruire son âme, mais peut fournir la vérité sur son passé. 

Ce que j'en pense

Out of exile est la suite de Dark City Blue qui avait déjà fait grand bruit à l'époque et qui se termine par Bishop en prison. Heureusement, le fait de n'avoir pas lu le premier livre n'empêche pas de lire le second. Quelques références sont faites, bien sûr, mais je n'ai jamais eu l'impression d'être mise à l'écart, ce qui est très bien et ce qui n'empêche pas de donner franchement envie de lire Dark City Blue !

Out of Exile n'est pas un livre qu'on lit, c'est un Die Hard en version livre, mais avec un McLane plus viril ! C'est explosif, sans répit et incroyablement drôle. C'est regarder un film bourré d'action dont le héro n'a pas peur de se salir les mains. 

Les personnages du livre : on suit principalement Tom Bishop ex-flic qui a fini en prison pour avoir dégommé les ripoux qui ont tué sa fille. On le retrouve donc au début du livre en taule. C'est un personnage dur, violent, mais qui cherche toujours à faire ce qui est juste. Comme il le dit: "parfois un peu de violence est la bonne chose à faire". Il est très grand, chauve et bourré de cicatrices (balles reçues dans Dark City Blue), il donne plutôt envie de changer de trottoir si on le croise. Pourtant, on ne peut s'empêche de l'apprécier, de savoir que l'avoir de son côté est la meilleur chance qu'on puisse avoir de survivre.

Une chose que j'ai beaucoup apprécié, c'est que Bishop n'hésite pas à laisser tomber quand il voit qu'il ne peut pas faire une chose. Il n'ira pas courir inutilement au-devant de flingues - partant du principe qu'il apportera plus facilement son aide vivant. Bien souvent, les héros risquent leur vie dans des situations où la logique veut qu'on se planque à l'abri des balles. Évidemment, le héro ne meurt jamais, mais il est plus difficile de s'identifier à ce genre de héro. Bishop réagit de façon plus conforme à la logique et même si son endurance est bien meilleure que la mienne... j'ai trouvé qu'il était plus réaliste dans ses prises de décisions.

L'histoire est très complexe, au rythme ultra-soutenu. Tom doit faire équipe avec une bande de criminels pour essayer de sauver les victimes prisent en otages. Mais il se rend vite compte que la prise d'otage n'est qu'une tactique pour arriver à des fins encore plus violentes et sournoises. Il est évidemment poursuivi par la justice, mais réussit à avoir le soutien de certains ex-collègues. C'est donc une course-poursuite contre la montre, les ripoux, les flics... pas de temps à perdre en somme ! On ne compte pas les cascades, explosions et autres ingrédients d'un bon film d'action dans ce livre. L'anglais n'est pas ma langue maternelle, je lis donc moins vite qu'en français et pourtant, j'ai lu ce livre en deux jours ! Impossible de le lâcher.

Bref

Un livre explosif, drôle, au personnage principal très intéressant et auquel on s'identifie facilement. Un gros coup de coeur pour ce thriller. Je lui donne 5/5 (et je cours acheter Dark City Blue)

Ce que j'ai pensé en refermant le livre : Wow, c'est du lourd ce thriller !

The King's Hounds

de Martin Jensen
AmazonCrossing (29 octobre 2013)
272 pages - 5.21 $ (Kindle)

J'ai vu ce livre sur NetGalley et je dois avouer que c'est d'abord la couverture qui m'a attirée ! Ensuite, en lisant le résumé, j'ai pensé que j'allais aimer ce livre. Il faut dire qu'après avoir vu et apprécié la série Vikings... j'ai un faible pour ce qui touche à l'histoire scandinave. Un merci à AmazonCrossing pour ce livre !

Le résumé 

Le roi Cnut du Danemark a gagné la guerre et a conquis l'Angleterre. Il règne désormais depuis Oxford sur un royaume encore loin d'être en paix. En 1018, la guerre est enfin finie, mais le royaume unifié est loin d'être en paix.

Halfdan, moitié Saxon, moitié Danois, a perdu son héritage dans la guerre : son père et son frère ayant lutté contre Cnut, ses terres ont été prises par les hommes du nouveau roi. Il a tout perdu dans la guerre, sauf son humour. Avant un noble fier, il erre sans but dans le pays, s'en sortant grâce à son charme et quelques vols. Lorsqu'il trouve un allié en Winston, un ancien moine, il ne voit aucune raison de ne pas accepter son étrange invitation d'aller à Oxford. Winston y a été dépêché pour y peindre le portrait du roi à l'invitation de sa femme, et la protection d'un homme intelligent comme Halfdan vaut le coût, en vin et en pain. 

Mais quand l'arrivée des deux à la cour coïncide avec un meurtre, le roi a eu brillante idée: pourquoi ne pas enrôler le mi-danois tombeur de dames nouvellement arrivé et le Saxon intellectuel pour désamorcer une situation explosive ? La paire représente les deux côtés du conflit et semblent avoir des aptitudes pour résoudre des crimes. À la recherche du tueur, Halfdan et Winston trouve séduction, aventure et scandale dans les premiers jours du règne de Cnut. 

Ce que j'en pense

J'ai a-do-ré ! Un excellent livre, très plaisant, très agréable, très drôle. 

J'ai beaucoup apprécié Halfdan - qui raconte l'histoire à la première personne - même s'il manque parfois de sens moral. Quand on le rencontre, il s'apprête à dévaliser Winston pour lui voler sa nourriture et il envisage la chose sans aucun scrupule. Ajoutons à cela qu'il est un véritable coureur de jupons et qu'il n'hésite pas à utiliser la violence si nécessaire. Je ne sais pas si c'est son humour ou le fait qu'il soit parfois malchanceux ou maladroit, mais c'est un personnage très sympathique qu'on apprend très vite à apprécier. Winston, le cerveau de la paire est également un beau personnage, ancien moine, une intelligence basée sur la méticulosité et le détail, il a un certain sens de sa supériorité. Il fait régulièrement remarquer à Halfdan qu'il a été le premier à comprendre un contexte et qu'Halfdan aurait pu le faire en réfléchissant. Winston et Halfdan, c'est un peu Holmes et Watson, même si Watson dans ce livre est un peu plus roublard et tombeur de ces dames. N'oublions pas l'âne, Atheling, qui apporte quelques scènes très drôles et plus légères, particulièrement lorsqu'il est en présence d'Halfdan. 

L'intrigue est bien mené. On reste dans le roman d'énigme classique, le nombre de suspects potentiels est connu rapidement, le tout étant de savoir qui l'a fait. Les éléments sont dévoilés les uns après les autres, dans un enchaînement qui amène logiquement au tueur. Il est donc facile de savoir qui a tué avant la fin, mais le contexte global du livre fait que l'histoire est intéressante jusqu'à la fin. On en apprend également plus sur les jugements et la façon de se défendre à l'époque (et heureusement que cela a changé !) 

J'ai beaucoup aimé découvrir la vie en Angleterre à cette époque, ce qui rend ce livre très intéressant du côté historique. C'est d'ailleurs agréable de découvrir le côté historique de l'histoire d'Angleterre du point de vue de Danois. Ici, les Danois ou les Vikings ne sont pas les méchants de l'histoire simplement parce qu'ils ont envahit le pays.

Enfin, Halfdan et Winston ont trois jours pour découvrir le meurtrier, le rythme est donc enlevé, on ne s'ennuie pas. Il y a de l'action, d'autant plus que Cnut veut régler le problème le plus vite possible, des rencontres plus ou moins agréables et des personnages qui apportent beaucoup de fraîcheur. Et cerise sur le gâteau, ce livre est le premier d'une série, ce que laisse d'ailleurs présager la fin du livre.

Bref

Un petit bijou à découvrir. L'ambiance légère du livre - surtout grâce à Halfdan il faut le dire - l'intrigue, le contexte historique, tout est bien écrit, bien mené et très agréable à lire. Je recommande vivement ce livre ! Je lui donne 4.5/5

À savoir : Martin Jensen a déjà 21 livres à son actif, mais The King's Hounds est le premier traduit en anglais. Je n'ai pas trouvé de livre en français, malheureusement !

Ce que j'ai pensé en refermant le livre : Excellent !

Interview : Chris F. Holm, auteur de la série The Collector

Je suis vraiment contente de recevoir Chris F. Holm sur mon site !

Je l'ai rencontré durant le festival QuebeCrime l'année dernière. J'étais trop intimidée pour aller rencontrer les auteurs présents, alors je traînais avec une autre bénévole. Nous rigolions tellement que Chris est venu nous parler et nous a dit que nous avions trop l'air de nous amuser pour ne pas le partager avec d'autres! Il a surtout parlé des autres auteurs, nous expliquant à quel point ils étaient incroyables, que leurs histoires personnelles étaient géniales, qu'ils étaient de grands écrivains et il se demandait pourquoi il avait été invité.

Je dois dire que je ne le connaissais pas à l'époque, je lui ai donc demandé de nous expliquer son livre. Eh bien, il m'a conquise quand il a expliqué qu'il s'agissait d'un thriller mêlé à de la fantaisie ! Je lui ai dit que j'allais lire son livre, car cela me semblait être mon genre de lecture. Je ne suis pas sûre de l'avoir convaincu à l'époque, mais c'était vraiment le livre que je voulais lire... et le premier que j'ai lu après le festival. Et bon sang, quel livre ! Dead Harvest est le premier volet de la trilogie de The Collector et l'un des meilleurs livres que j'ai lu l'année dernière ! Ses deux autres livres The Wrong Goodbye et The Big Reap étaient aussi bons et ce n'est pas étonnant qu'ils soient toujours dans le top 5 des livres les plus vus sur mon blog en anglais !

Chris est l'un des auteurs les plus humbles et gentils que je connaisse, mais aussi un excellent auteur et il a accepté de répondre à mes questions que je vous laisse lire maintenant !

Peux-tu nous en dire un peu plus sur toi ?

Euh, bien sûr. Je suis grand, mais pas trop. Maigre, mais pas maigre comme je l'étais avant. Je suis friand de petit entretien et de petites attentions, de tartes, punk rock et tatouages. Je sais super bien me garer en parallèle et je suis un affreux - mais enthousiaste - chanteur. J'ai beau essayer, je ne peux pas faire de miracles. Mais de temps en temps, je peux écrire une phrase à peu près décente.

Alors Chris, sachant que Sam est né d'un "demi-sommeil"... as-tu fais d'autres rêves ces derniers temps ?

C'est étrange - je ne prends pas souvent l'inspiration de rêves. Les miens sont habituellement si absurdes, ou remplis de clichés de films d'horreur boiteux - ils sont d'une utilité narrative limitée. La scène d'ouverture de DEAD HARVEST était, jusqu'à récemment, ma seule exception. Mais il y a un mois ou deux, j'ai eu ce cauchemar vivant qui m'a fait bondir hors du lit et noter tout ce dont je pouvais me souvenir et je garde cette idée en tête depuis. On dirait qu'elle peut se transformer en un roman d'horreur post-apocalyptique tentaculaire dans la veine de The Passage (ndlr : Le passage de J. Cronin) ou de The Stand (ndlr : le Fléau de S. King). Mais j'ai un autre roman ou deux que j'ai besoin d'écrire d'abord.

Comment réussis-tu à concilier le travail et l'écriture (et tweeter et bloguer et courir...)

Mon amie Julia Spencer-Fleming aime plaisanter que l'écriture, pour elle, est un loisir devenu incontrôlable. Je ressens la même chose. Quand j'ai commencé, j'écrivais quelques heures ici et là le week-end. Maintenant, je travaille au moins quelques heures par jours - et beaucoup plus que ça le week-end. Cela signifie que j'ai eu à réduire beaucoup d'autres choses - la cuisine, le nettoyage, les films, la télévision, la guitare, la socialisation, la lecture - pour faire de la place. Ça ne me dérange pas, j'aime ma vie d'écrivain - et puisque ma femme est une critique de livre, nous travaillons souvent côte-à- côte, ce qui est agréable. À vrai dire, la seule chose qui me manque vraiment est d'avoir plus de temps pour lire.

Quels sont les sujets les plus difficiles à écrire ?

Mes livres contiennent leur part de violence, mais cette violence est particulièrement difficile quand elle touche la vie d'innocents. En fait, un décès dans DEAD HARVEST - ceux qui l'ont lu sauront qui - m'a profondément touché, je n'étais pas sûr de pouvoir le garder dans le livre. J'étais inquiet de franchir une barrière. Ma femme a insisté que ce n'était pas le cas. Pour ce que cela vaut, je ne dois effectivement pas avoir en avoir franchie, puisque je n'ai pas eu une seule lettre à ce sujet.

Et plus récemment, l'un des scénarios dans THE BIG REAP m'a obligé à me mettre dans la tête - même brièvement - de l'une des figures les plus ignobles de l'histoire humaine. Je pensais savoir ce que faisais en écrivant cette partie - ce n'est pas comme si je peignais cette personne favorablement, après tout - mais c'était beaucoup plus perturbant que ce que j'imaginais.

Oh, et ​​le sexe. Tout écrivain qui vous raconte que les scènes de sexe sont faciles ment ou délire.

Quels sont les événements auxquels tu assisteras dans les prochains mois ?

Au moment où j'écris ceci, je viens de rentrer d'un week-end à Murder and Mayhem à Muskego, qui était l'événement de l'année pour mon dernier livre. Maintenant arrive la longue période tranquille de l'hiver. Mais en mars, je vais participer à Left Coast Crime à Monterey, en Californie. Je parie que ce sera une bonne coupure vis-à-vis de la neige.

Que lis-tu maintenant?

Comme je le disais, ma femme, Katrina, est une critique de polar. En tant que tel nous nous retrouvons avec beaucoup d'ARC (ndlr: Advanced Reading Copy: les copies de livres offertes aux critiques avant la parution) dans notre maison. Je jette rarement un coup d'oeil à un ARC - même si elle a une copie de quelque chose que je meurs d'envie de lire - parce que j'aurais l'impression de tricher. Je crois fortement qu'il faut payer les livres pour soutenir les auteurs que l'on aime. Mais récemment, Kat a reçu le nouveau roman d'Hilary Davidson, BLOOD ALWAYS TELLS, et je n'ai pas pu résister. Jusqu'ici, c'est fantastique. Quand il sortira, je vais en acheter quelques exemplaires pour rattraper ma transgression.

Que recherches-tu dans un bon livre ? Y at-il quelque chose qui te fera laisser tomber un livre (ou le jeter avec force tel que préconisé par Mark Billingham dernièrement) ?

Ce que je recherche le plus, c'est le ton. Si je tombe en amour avec un roman, c'est presque toujours à cause du ton. Je veux qu'il me saisisse. Qu'il me transporte. Qu'il me sorte de mon mode de lire d'écrivain critique et qu'il me fasse croire en l'histoire. Si c'est le cas, je vais continuer à lire, quel que soit le sujet. Si ce n'est pas le cas, je vais probablement laisser tomber le livre. Ma limite pour laisser un livre est assez faible, en fait - la vie est trop courte pour lire un livre que je n'apprécie pas. 

Si tu pouvais livre un livre à nouveau pour la première fois, lequel serait-ce ?

Quelle merveilleuse - et difficile - question ! Il est difficile de n'en trouver qu'un, mais si je devais choisir, je dirais Thin Man par Dashiell Hammett. C'est un roman merveilleux plein de personnages pétillants rendus  en prose épurée et piquante, mais il offre également un rebondissement coup de poing toujours aussi bon quatre-vingts ans plus tard. J'aimerais avoir une seconde chance d'être dupé par un vrai maître.

Quelle est la prochaine étape pour toi ?

J'ai récemment mis la touche finale à un petit conte effrayant sur ​​l'assassinat d'un pauvre lycéen dans une petite ville du Maine. C'est à parts égales un roman policier et une histoire de fantôme et je suis vraiment fier de lui. Je te dirais bien le titre, mais je ne suis pas encore sûr qu'il reste le même - mon agent et moi l'avons changé à quelques reprises déjà. Avec de la chance, vous en entendrez beaucoup plus à ce sujet bientôt.

Questions moins sérieuses :

Quel livre prendrais-tu sur une île déserte ?

Un seul ? OUF ! Je suppose que j'irais avec Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke. C'est assez long pour divertir pendant des jours et assez riche pour fournir une nouvelle évasion chaque fois que je le lis. En plus, lire les parties sur la météo froide anglaise me fournirait peut-être de la fraîcheur.

Votre méchant préféré ?

Il ya tellement de choix - mais je l'avoue, les livres que je préfère ne tendent pas vers les héros et les super-vilains traditionnels. Alors je vais plutôt en choisir un de la télévision et un de film. Mon méchant de télévision préféré est Arvin Sloane d'Alias. Il est si mielleux, si cruel et si intelligent, il a fourni un beau faire-valoir pour l'héroïque Sydney Bristow. Et mon méchant préféré de film serait Drexl Spivey dans True Romance, le proxénète blanc qui pense être noir. Il est vicieux, sauvage et - grâce à une brillante performance par Gary Oldman - incroyablement drôle. Vous ne pouvez pas le quitter des yeux quand il est à l'écran, par peur de ce qu'il va faire ensuite.

Quel héros aurais-tu aimer créer ?

Je vais un peu sortir de la boîte sur celui-ci et choisir Dexter Morgan de Jeff Lindsay - en partie parce que je pense que l'idée d'un tueur en série qui chasse d'autres tueurs en série est une création incroyable et unique et en partie parce que je pense qu'à la fois les livres et la série télé (tout en divertissant) gaspillent certains traits potentiels de ce personnage. Évidemment, les questions de morale sont au cœur de ma propre écriture et je pense que je pourrais pousser Dexter dans certaines directions philosophiques intéressantes. Cela me semble une meilleure utilisation hypothétique de mon temps que d'imaginer moi-même écrire des romans inférieurs avec Philip Marlowe ou Sherlock Holmes, tu ne crois pas ?

Sam (qui aime vraiment étudier) ou Dean (qui aime vraiment les tartes) Winchester ? (J'ai toujours trouvé des similitudes entre les Winchester et Sam, et je ne suis pas la seule il me semble...)

Je vais utiliser cette question pour retirer un petit quelque chose de ma poitrine. J'avais l'habitude de regarder Supernatural, durant sa saison "monstre de la semaine". Mais ensuite j'ai arrêté - non pas parce que je n'aimais pas ça, mais parce qu'ils ont commencé à raconter des histoires qui ont beaucoup en commun avec mon livre DEAD HARVEST auquel mon agent s'intéressait. Avance rapide de quelques années quand le livre sort enfin et tous les gens un peu partout disent que mon livre ressemble beaucoup à Supernatural - ou l'émission de télévision Reaper, qui a également fait ses débuts après que j'ai terminé mon livre. Le fait est que nous nous sommes tous retrouvés au même endroit par des voies différentes sans avoir connaissance de ce que les autres écrivaient. Peut-être que maintenant que j'ai quelques romans The Collector à mon actif, je peux reprendre cette série et rattraper mon retard.

Retour à ta question, je dirai ceci : je préfèrerais sortir avec Dean Winchester, mais j'ai plus en commun avec Sam. Malheureusement, les choses que nous avons en commun ne comprennent pas les beaux cheveux ou l'impressionnante musculature pour un rat de bibliothèque.

Plus important encore : quel genre de tarte aimes-tu ? 

Oh, j'en aime toutes sortes. Mais si je devais en choisir quelques favorites, je dirais que celles à la citrouille, à la rhubarbe, au bleuet, au babeurre (qui est vraiment plus une crème au citron acidulé) et au citron vert.

========

Pour suivre Chris sur Twitter ou son blog

À propos de la série The Collector : Sam a vendu son âme pour sauver sa femme. Maintenant, il collecte l'âme des autres. Mais il se souvient de ce que c'est que d'être humain et quelles étaient ses valeurs. C'est ainsi qu'il suit son instinct plus souvent que ses ordres, ce qui le met dans des situations où il est difficile de savoir ce qu'il est juste de faire et en qui il peut avoir confiance.

L'armée furieuse

de Fred Vargas
J'ai lu - 2011
440 pages - 13,95 $

J'ai découvert Fred Vargas - une auteure française connue un peu partout dans le monde qui vient de recevoir le prix International Dagger Award 2013 pour ce roman - après avoir lu plusieurs livres de Patricia Cornwell... Vargas, on aime ou pas (j'ai rarement entendu des commentaires mitigés à son égard !) et personnellement, le style décalé, parfois loufoque, d'Adamsberg après la rigueur scientifique de Scarpetta, c'était du pur bonheur ! J'apprécie également que ses histoires soient bien bien souvent en lien avec des peurs ou des histoires anciennes (la peur du loup dans L'homme à l'envers, de la peste dans Pars vite et revient tard). Cette fois-ci, il est question d'une légende concernant l'armée furieuse...

Quatrième de couverture 

Avec sa petite blouse à fleurs et son air timide, Valentine Vendernot et son histoire de fantômes ne sont pas de taille à mobiliser une brigade parisienne. Pourtant, le commissaire Adamsberg a très envie de s'intéresser à cette chevauchée nocturne dans le bocage normand. Il délègue l'enquête en cours et se rend sur les lieux : Ordebec, son église, son bistrot, son chemin de Bonneval, ses crimes atroces. 

Ce que j'en pense

On retrouve dans ce roman la brigade menée (ou pas trop menée en fait) par Adamsberg. Vargas sait créer des personnages tous aussi crédibles les uns que les autres malgré leurs travers caricaturaux. On a ainsi le commandant lui-même, un genre d'OVNI évanescent dans le monde de la police, mais également Danglard l'intello, Veyrenc qui parle en alexandrin, Retancourt une flic hors norme y compris en taille ou la Boule, autrement dit le chat qui passe son temps à dormir et se fait porter pour aller manger, et tous les autres. Leurs défauts les rend attachants et humains, ce ne sont pas des supers flics, ce ne sont pas non plus des flics qui trainent leur passé comme des boulets. On sent que Vargas aiment tous ses personnages, ce qui fait que malgré leurs défauts ou sans doute à cause de leurs défauts, on les apprécie.

L'histoire est également bien menée. Adamsberg mène trois enquêtes en parallèle dont une qui l'entraîne en Normandie sur les traces du seigneur d'Hellequin et sa chevauchée mortelle qui désigne qui va mourir. Les désignés tombent les uns après les autres et Adamsberg ne trouve le coupable qu'à un détail sur lequel il butte tout au long sans le comprendre. J'avoue que jusqu'à la fin, je ne savais pas qui était le tueur, parce que Vargas, l'air de rien, nous mène par le bout du nez, nous jetant à la face les suspects les plus probables et laissant dans l'ombre l'identité du meurtrier jusqu'au dénouement.

Ce que j'aime également dans ce livre, c'est l'ambiance et les dialogues complètement décalés bien souvent dû au fait qu'Adamsberg parle comme il pense et qu'il pense différemment, laissant ses collègues - et nous - dans le brouillard total, mais suivant une logique très personnelle et efficace au final. Un extrait dans lequel Adamsberg mêle le suspect Christian Clermont à Paris et le mort Mortembot en Normandie :

- Costume bleu rayé pour Christian. vous le voyez ? Pas brun.
- Non.
- Alors pourquoi ai-je pensé que la veste de Mortembot était bleue ?
- Par erreur.
- Parce qu'il s'est changé, Danglard. Vous voyez le lien à présent ?
- Franchement non.
- Parce que je savais, au fond, que Christian s'était changé. Comme l'a fait Mortembot.
- Et pourquoi Mortembot s'est-il changé ?
- Mais on se fout de Mortembot, s'énerva Adamsberg. On croirait que vous faites exprès de ne pas comprendre.
- N'oubliez pas que je suis quand même passé sous un train.
- C'est vrai, reconnut brièvement Adamsberg.

Bref

Un bon roman qui se lit vite, pas compliqué, mais beaucoup moins simple qu'il n'y paraît. On se laisse porter par l'ambiance loufoque du livre et on fini par se faire avoir au dénouement ! Je lui donne 4/5.

Ma pensée en refermant le livre : Il est quand même sympa cet Adamsberg !

The Heavens Rise

by Christopher Rice
Simon & Schuster Canada, Inc.
Kindle edition : 14.99 $

336 pages

J'ai eu ce livre grâce à NetGalley en échange d'une critique juste. J'ai trouvé que le résumé était prometteur et Christopher Rice étant le fils de sa mère (qui a écrit Entretien avec un vampire, entre autres)... Je m'attendais à un grand livre, plein de mystère, de vaudou, de bayou et de ces choses qui me ravissent dans les livres d'Anne Rice (je sais, c'est stupide, le talent d'écriture n'est pas héréditaire... mais bon, on peut espérer non?)

Le résumé

Ça fait dix ans que la famille Delongpre a disparu près du Bayou Rabineaux, et encore personne ne peut expliquer les événements de cette nuit sombre et étouffante. Personne, sauf Niquette Delongpre, la survivante qui a fui la route 22 où l'impossible s'est produit... et continué à courir. Qui a laissé ses meilleurs amis, Ben et Anthem, pour les sauver de sa capacité toute neuve de destruction... et qui seule connaît la source de ses très bizarres et très meurtrières capacités : une bande isolée de marécages appelée Elysium.

Chirurgien accompli, le père de Niquette rêvait de transformer la superficie dense entourée par les eaux troubles en un palais digne du nom que son épouse bien-aimée lui a donné, Elysium : «le lieu du dernier repos de l'héroïque et vertueux. " Il y a dix ans, les travailleurs de la construction ont creusé dans un puits longtemps caché, celui qui serpentait vers le bas dans les eaux profondes et noires du marais de Louisiane, agitant quelque chose qui était là depuis des siècles, un parasite microscopique qui pervertit l'esprit et corrompt le corps.

Niquette est la preuve vivante que les choses ne peuvent pas être annulées. Rien ne mettra sa famille à nouveau ensemble. Et rien ne peut la sauver. Mais, au moment où Niquette, Ben et Anthem découvrent la vérité d'un parasite dévastateur qui a le potentiel de changer l'avenir de l'humanité, Niquette saisit une vérité encore plus effrayante : quelqu'un a aussi été infecté. Et contrairement à elle, cet homme ne se contente pas de vivre dans l'ombre. Il a l'intention d'utiliser ses nouveaux pouvoirs pour une seule raison : la vengeance.

Ce que j'en pense

J'ai vraiment aimé l'atmosphère mystérieuse. Pour cela, je ne me trompais pas : nous sommes en Louisiane, avec tous ses charmes, ses secrets, son carnaval, son ambiance si particulière et si facile à apprécier. Le début du livre (ou plutôt ses deux tiers) est une mise en place. Il n'y a pas beaucoup d'action, il s'agit plus d'un mystère dont vous êtes conscients rapidement, mais sans en connaître le contenu. Nous suivons quelques personnages à travers certains événements qui vous montrent qu'il y a un problème, que quelque chose ne va pas. Vous comprenez rapidement que cela concerne le bayou, vous pensez vaudou, puis vous découvrez que c'est plus scientifique que vous ne le pensiez. Dans l'ensemble, c'est très bien fait : il y a beaucoup de tension, vous ne savez pas qui sera blessé, vous ne savez pas ce qui va arriver.

À propos des personnages. Nous suivons des personnes différentes sans devenir vraiment attachés à elles. L'histoire concerne principalement Niquette et ses deux amis, Ben et Anthem. Quelque chose de terrible arrive à Niquette, elle a changé pour toujours et pourtant elle n'est pas très présente dans le livre. Ben et sa boss sont ceux que nous voyons le plus et dans un sens, ils peuvent être considérés comme les principaux protagonistes. Ben est le personnage que j'ai le plus aimé, sans doute parce qu'il est plus présent. Anthem semble un bon gars, mais nous ne le connaissons pas assez pour ressentir quelque chose pour lui. Le méchant de l'histoire, Mitchell, est si purement méchant sans réel mobile qu'on arrive même pas à le déstester. Quant à Niquette, c'est dommage qu'elle ne soit pas plus présente tout au long du livre, sachant qu'elle est un peu la raison de toute cette violence ! Si l'auteur avait écrit ses personnages aussi bien que son ambiance, le livre aurait été excellent !

À propos de l'histoire, comme je le disais, la tension est bien construite tout au long de l'intrigue, ça augmente lentement mais sûrement. Vous êtes séduit par l'atmosphère, par la mise en place de l'histoire, par le mystère et vous vous laissez portez par l'histoire en pensant espérant que la fin sera détonnante. C'est là que j'ai été déçue. La fin est trop facile, trop rapide, pas assez crédible. Je ne peux pas dire pourquoi parce que je vais vous donner l'intrigue, mais je ne suis pas sûr que j'accepterais aussi facilement le fait que tuer des gens pour gagner une capacité ne soit qu'un effet indésirable...

Bref

Christopher Rice est un bon écrivain et son monde peut être envoûtant, mais le livre manque d'explications crédibles et d'une fin qui fait sens. Ceux qui préfèrent une atmosphère étrange dans un livre seront ravis, ceux qui préfèrent une histoire solide pourraient ne pas l'aimer. Je lui donne un 3/5 .

R.I.P. VIII - conclusion

Le mois d'octobre est terminé et avec lui, s'est également terminé le challenge R.I.P. VIII


Carl, l'initiateur du concept nous informe que : 

" R.eaders I.mbibing P.eril VIII had nearly 200 participants this year and we read and reviewed nearly 500 books, short stories and films/tv shows. I’m sure there were many more things read and viewed that were not reviewed."

Autrement dit, presque 200 participants ont lu et critiqué presque 500 romans, nouvelles et films ou série télé ! Ma participation, quoique modeste, consistait à lire 4 livres. Challenge réussi, même si j'ai dû changer de livre à un moment pour cause d'écriture trop petite à lire sur mon Kobo mini... 

Voici le récapitulatif de mes lectures : 

Alex de Pierre Lemaitre, un maître incontestable en écriture et suspense !

L'enfant des cimetières de Sire Cédric, dérangeant au possible, mais assez bon globalement. 

Ne te retourne pas ! de Karin Fossum, des dialogues intelligents, une ambiance de clocher bien retranscrite. 

The Clearing de Dan Newman, une île ensorcelante, un personnage attachant, saupoudré de vaudou. 

Sans vouloir être chauvine, j'avoue que ma préférence à été Pierre Lemaître, que j'ai découvert avec un grand plaisir. J'ai particulièrement apprécié la qualité de l'écriture, mélange littéraire et argotique très bien mené. Sans parler de l'histoire à vous glacer le sang, les revirements de contextes et de sentiments que l'on peut ressentir pour Alex. Bref, un grand cru !

Je ne m'étais pas inscrite au challenge série télé, mais j'ai aussi découvert pendant cette période la série Whitechapel. Excellente, bien jouée, de l'humour anglais comme on l'aime, des enquêtes reprenant des cas très célèbres en Angleterre (ce qui permet d'en savoir plus sur l'histoire policière du Royaume-Uni). Bref, un petit bijou que je suis ravie de connaître. 

Une chose est sûre, ce fut mon premier challenge (si l'on excepte le challenge Goodreads de lire 30 livres dans l'année... bon d'accord, mon premier challenge spécifique) et j'ai adoré. Je recommencerai l'année prochaine, c'est certain !