Top 5 des livres lus en 2014

Pour la deuxième fois sur l'histoire (quand même moins courte que l'année dernière) de mon blog, voici mon top 5 des lectures sorties en 2014. Alors, attention... certains livres sont sortis il y a quelques temps déjà dans leur pays d'origine, mais ce sont des livres parus en anglais cette année. Certains sont traduits en français, d'autres, non. Ces cinq livres sont mes préférés sans ordre d'importance. 

Je suis Pilgrim de Terry Hayes

Pilgrim est à la chasse au terrorisme biologique. Un tête à tête attendu tout au long du livre, une rivalité bourrée de testostérone et d'action. Mélange de Bond et Bourne, de l'action, de l'espionnage, du mystère et un thème très actuel, tout est bon dans ce livre. L'auteur a mis des années à l'écrire et vous mettrez quelques heures (jours en fait vu la longueur...) à le lire. Un livre avec un p'tit goût de "reviens-y", j'espère qu'il y aura une suite aux aventures de Pilgrim, un personnage qui vous hante pendant des jours après avoir fini le livre. 




Runner de Patrick Lee

Encore un livre d'action et d'espionnage (ben dis-donc, on dirait que j'y ai pris goût !) Un homme sauve une petite fille des griffes d'individus mystérieux, mais très organisés et cherche à comprendre pourquoi la fillette est si importante. Une course contre la montre haletante, un brin de technologie, une SF intelligente et plausible, des personnages très attachants. Bref, on ne s'ennuie pas en lisant ce livre ! La bonne nouvelle, ce livre aura une suite et ça tombe bien, car Sam est un personnage qu'on veut suivre. 



Phoenix Island de John Dixon

Carl, jeune boxeur avec une tendance à défendre les plus démunis, se retrouve sur une île déserte dans un camp de redressement pour jeunes fouteurs de trouble. Le secret qu'il découvrira mettra sa vie et celle de ses amis en danger. Une fois n'est pas coutume, c'est un livre pour jeune adulte, mais ça je ne l'ai su qu'après avoir passé une nuit blanche à le lire ! Ce livre est si bon qu'une série a été commandée avant même sa parution. C'est un livre coup de poing, sombre, dur, excitant, bien écrit, un rythme incroyable et un personnage principal qu'on aime de suite. 



Close Reach de Jonathan Moore

Un couple en croisière autour du monde tombe sur des pirates... cela pourrait être le résumé simpliste de ce livre, mais cela ne rendrait pas justice à l'auteur, nominé pour le prix Bram Stroker. Un jeu du chat et de la souris en mer raconté par un fou de la mer, des bateaux et de l'horreur. Un mélange détonnant et pas reposant à découvrir ! Petit bonus en ce qui me concerne, les explications détaillées et très compréhensibles des techniques de croisière et des techniques médicales... (et là, vous pensez "médicales ?", bah oui, le prix Adam Stroker, c'est pas le prix Bisounours, pas vrai ?)



The Second Deadly Sin de Asa Larsson

Une famille semble particulièrement touchée par le malheur dans cette histoire nordique dont l'enquêtrice, Rebecka, bien qu'au prise avec un procureur détestable, réussira à percer le mystère. J'ai adoré l'écriture de l'auteur, sa façon de nous faire ressentir les émotions de ses personnages, l'ambiance sombre et pleine d'espoir, parce qu'on a l'impression d'être en famille avec Rebecka et que l'intrigue est bien menée. Encore une auteure venue du froid, moui, mais parmi la pléthore de scandinaves, elle se démarque nettement !




Et comme je lis encore pas mal de poche et que je ne suis donc pas toujours super à jour dans mes lectures, voici les livres que j'ai vraiment aimé, mais paru il y a plus longtemps (et puis, honnêtement, ça me permet de glisser plus de livres dans mon top 5 !)

Le chuchoteur de Donato Carrisi. Pour un premier livre, c'est tout un livre ! Comment se faire mener par le bout du nez et en redemander ? Il suffit de découvrir cet auteur qui sème les retournements de situation et vous fait apprécier ses personnages sur fond de faits réels. 

Miséricorde de Jussi Adler Olson. Parce qu'il y a quand même de très bons auteurs scandinaves et que Jussi Adler-Olson en fait partie ! Une histoire haletante lue en quelques heures et un duo d'enquêteurs aussi improbables qu'attachants.

Saint of the Shadow Bible de Ian Rankin. Parce que c'est la honte de ne pas avoir lu Ian Rankin plus tôt ! Édimbourg (et ses pubs) sont un personnage à part entière. Tout est bon, les dialogues, l'histoire, les personnages (ah... Rebus !), l'intrigue et le portrait social de l'Écosse. 

Le projet Bleiberg de David S. Khara. Une très belle surprise pour ma part que cet auteur français. De l'action, du suspense, de l'histoire (avec un grand H) et de l'humour qui décoiffe. Une course contre la montre et un personnage mystérieux à suivre.

Travail soigné de Pierre Lemaître. Un auteur dont je ne me lasse pas, dont la qualité d'écriture m'épate toujours et sert si bien ses intrigues bien ficelées, à l'humour féroce à souhait. Un auteur à part dans le monde francophone. Travail soigné ne fait pas dans la dentelle et surprend jusqu'à la fin !


The Whispers & The Burning Girl de Lisa Unger


The Whispers: A Whispers Story (The Whispers Series)
Pocket Star (Oct. 27 2014)
66 pages - 1.99 $ (Kindle Edition)



Premier livre de la série (il y en a trois). Ce sont des romans courts (66 pages, c'est effectivement très court !). J'ai été intriguée par le côté légèrement surnaturel (une voyante aide la police) de ce roman. Et puis, je me disais que cela me changerait un peu des romans assez violent que j'ai lu dernièrement !





The Burning Girl: A Whispers Story (The Whispers Series)
Pocket Star (Nov. 25 2014)
75 pages - 1.99 $ (Kindle Edition)



Deuxième livre de la série et que j'ai lu dans la foulée. Il faut dire que c'est tellement court que finir le premier roman court ressemble à un coït interrompu : en sent bien qu'il y a une suite, mais ça se termine là. Bref, j'ai donc lu les deux premiers de la série d'une traite. 



Mais quelle est l'histoire ?

Dans la première histoire courte, Eloise Montgomery et sa fille survivent à une tragédie où elle perd son mari et son autre fille. Alors qu'elles apprennent à vivre dans leur nouvelle réalité, Eloise se met à avoir des visions. Elle "reçoit" chez elle des personnes, mortes ou en danger. Ne sachant que faire au départ, elle finit par en parler à la police et à les aider dans une enquête. 

Dans le deuxième livre, quelques années ont passé. Eloise et sa fille sont en conflit (sa fille n'ayant jamais trop aimé que sa mère ait des visions). Eloise et le flic qu'elle a aidé dans le premier tome sont maintenant partenaires et mènent des enquêtes. 

Ce que j'en pense

On a tous entendu parler de voyant(e) ayant aidé la police a un moment ou à un autre. Entendu parler que certains policiers n'hésitent pas à faire appel à leur service. Et puis, on a pas mal tous vu Le sixième sens ! C'est donc un sujet récurrent et plus ou moins crédible (selon vos croyances !) Ces deux livres se lisent vraiment rapidement. Je suppose qu'on peut lire les trois dans une soirée (et non, je n'ai pas lu le troisième).

Le premier a été plus intéressant, il y a eu une enquête, une jeune fille disparue (et on s'entend que dans la mesure où j'aime les polars, ça compte pour beaucoup dans mon appréciation !) Eloise a "reçu" cette jeune fille chez elle et a pu aider la police. Le roman, bien que très (très) court a réussi à camper les personnages, nous faire ressentir leurs émotions, leur peine et la lutte d'Eloise pour pardonner à l'auteur de sa tragédie. C'est suffisamment bien écrit et raconté pour que je commence à lire le deuxième sans attendre, comme si la fin du livre était une fin de chapitre. 

Le deuxième livre, quant à lui, est plus faible. Il ne se passe pas grand chose, pas de vraie enquête ou de véritable mystère élucidé. Je suppose que c'est en lien avec l'idée de lâcher prise à laquelle se confronte Eloise qui reste figée dans le temps, au moment de sa tragédie, et peine à aller de l'avant. Donc, si c'était le but, c'est vraiment réussi ! Si non... J'ai ressenti la même frustration ou ennui en lisant la deuxième nouvelle qu'en lisant le deuxième tome de la trilogie Millénium. Cette impression que l'auteur comble un peu les vides en attendant le troisième volume dans lequel tout se joue. Malgré cela, l'écriture reste toujours aussi agréable et facile. On découvre un nouveau personnage, Agatha, une voyante très reconnue qui aide Eloise, et qui amène un peu de fraîcheur et d'exotisme.

Bref

Je ne parlerai pas pour le troisième volet de cette trilogie, mais les deux premiers sont agréables, ils se lisent rapidement et feront le bonheur des lecteurs qui souhaitent pouvoir commencer ET finir un livre (et même trois), alors qu'ils n'ont que quelques heures devant eux. C'est un 3.5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Et pour une fois...

Je ne vais pas faire de chronique, mais me péter les bretelles avec mon entrevue !

Marina Sofia, que vous pouvez retrouver sur Twitter ou sur son blog très sympa, findingtimetowrite, a créé une chronique où elle passe en entrevue les lecteurs avides de polars. Et j'ai eu le grand plaisir de répondre à ses questions ce mois-ci. 

Marina Sofia est une écrivaine, une poète, qui critique également les polars sur le site Crime Fiction Lover. Elle aime les livres et les polars et nous nous sommes presque rencontrées à Quais du Polar en France. Bah, en fin de compte, elle, elle m'a vu, puisque j'étais bénévole et que je l'ai empêchée d'entrer dans une salle déjà trop pleine de festivalier (It was you! m'a-t-elle dit!) (je suis bien contente de voir qu'elle ne m'en veut pas!) Mais j'aimerais me rappeler de notre première rencontre (Je suppose que je vais devoir retourner à Quais du Polar pour la rencontrer à nouveau

Le premier décembre, j'étais son invitée. Donc, si (ou plutôt "comme" mwahaha) vous voulez en savoir un peu plus sur moi, ou vous ne le souhaitez pas, mais avez envie de lire ses chroniques qui vont de la poésie à la photo, en passant par les entrevues ou les critiques, etc. (tout le monde devrait y trouver son petit bonheur), c'est ici.

Le projet Bleiberg de David S. Khara

10/18 (Dec 5 2011)
312 pages - 13,05 $



C'est encore une fois grâce à l'éditeur Le French Book que je découvre un auteur français. Et je dois dire que c'est bien parce que j'aime les livres édités par eux que j'ai choisi ce livre, car les histoires d'espionnage ne sont pas ce que je choisis en premier. Mais il faut dire que le fait que cela parle d'histoire m'a aussi aidé à choisir ce roman... 


Mais quelle est l'histoire ?

1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich. De nos jours. États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l'armée. Son père, haut gradé de l'US Air Force, vient d'être assassiné. Alors que la C.I.A. dépêche un agent pour protéger le fils du défunt, près de la base de Langley, en Virginie, un agent du Mossad abat un espion à l'issue d'un interrogatoire musclé. Muni de nouvelles informations, il se rend vers son prochain objectif : un certain Jay Novacek. Venue des heures les plus sombres de l'Histoire, une terrible machination se met en branle, menaçant l'humanité tout entière. N'est-il pas déjà trop tard pour l'arrêter ?

Et pourquoi lire ce livre ?

Le rythme sans relâche de l'histoire. Ce livre est court et intense. Depuis le tout début, on est happés par le récit. Cela commence par Jay que l'on suit tout au long et à la première personne. J'ai d'ailleurs trouvé sympa de vivre l'histoire avec les deux autres protagonistes, mais à travers les yeux de Jay qui apporte de l'humour noir comme je l'aime. Jay est aidé d'un agent du Mossad, Eytan, un géant qui cache un lourd secret (secret que l'on comprend bien vite) et d'une agente de la CIA, assez mignonne pour redonner le goût de vivre à Jay. L'histoire est donc racontée selon différents points de vue et on passe de la troisième personne à la première personne lorsqu'il s'agit de Jay, mais cela se fait très bien et permet de rendre le récit plus léger lorsque Jay lance quelques phrases bien ironiques. 

L'histoire est bien menée, on récupère les indices nécessaires au fur et à mesure, même si on découvre des choses par soi-même et avant les protagonistes (ce que je trouve toujours un peu dommage)(mais qui peut être flatteur : ouais! j'ai trouvé la réponse avant lui!)(en même temps, lui étant un personnage, c'est assez niaiseux de se trouver meilleur)(mais on trouve son plaisir où on veut, hein ?) Les trois compères se retrouvent donc à courir après les éléments manquants leur permettant de sauver le monde et sauver leur vie. Avec ça, si je vous dis qu'il est question de CIA, Mossad et autres organisations cachées, mais mondiales... ça vous donne une bonne idée de la tension dans ce livre. Avis aux amateurs de complot mondial, de mutation génétique et autre expérimentation, Le projet Bleiberg vous plaira! (les anti-OGM y trouveront aussi des arguments de poids

On côtoie une foule de personnages, depuis les protagonistes - Jay le trader-blaireau qui se révèle intelligent, drôle et assez humble finalement, Eytan le personnage énigmatique que l'on voudrait connaître plus encore, surtout vu son passé et Jackie de la CIA, le Petit Pimousse : petite mais costaud! - jusqu'aux personnages historiques (Himmler, Hitler et autres 'ti nazis avides d'expériences scientifiques et de création de la créature parfaite). Car oui, on passe d'une époque à une autre, d'une gang de joyeux larrons à une autre, ça dégomme, ça rafale et ça laisse pantois

Bref

Un excellent livre qui se lit rapidement, à l'histoire haletante et à l'humour ravageur. Le projet Bleiberg a connu un très grand succès et c'est bien mérité. C'est un 4,5/5 pour moi. 

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.



Hush de Anne Frasier


Belfry Press (Sept. 24 2010)
Kindle Edition
394 pages - 3.99 $






Je dois dire qu'une fois de plus, la couverture m'a attirée, parce qu'elle est assez dérangeante. Ensuite, ce livre est la réédition d'un livre qui a déjà connu le succès par le passé. Je me suis donc dit que je ne risquais pas grand chose en lisant Hush !



Mais quelle est l'histoire ?

Quelle est votre plus grande peur ?

C'est le travail de la profileuse Ivy Dunlap de comprendre le psychisme des hommes les plus dangereux. Aucun n'est plus présent à son esprit que celui qui a pris la vie de son fils 16 ans plus tôt, avant de disparaître dans la nuit. Maintenant, un appel urgent de la police de Chicago réveille son plus grand cauchemar. Le meurtrier de la Madone est revenu répondre à son besoin. Cette fois, Ivy comprends le meurtrier et va affronter sa plus grande peur pour l'empêcher de tuer à nouveau. 

Pourquoi lire ce livre ?

J'ai bien aimé l'association du flic et de la psychologue criminelle dont la vraie identité est cachée (même si l'identité est surtout cachée aux flics, vu qu'on comprend très vite qui elle est). Les personnages sont bien écrits et se complètent bien. L'écriture est fluide, c'est un livre qui se lit rapidement. Rien de bien compliqué, on a à faire à un psychopathe que l'on découvre très tôt dans le livre. Il y a pourtant quelques surprises ici et là. La possibilité que le fils de Max soit celui d'Ivy est très bien mené, le mystère plane (bah non, je ne vais pas vous donner la réponse, il vous faudra le lire !)

Hush suit la structure traditionnelle du thriller, tous les ingrédients sont là et bien utilisés. C'est une course contre la montre contre la folie d'un tueur à l'empathie foireuse en s'il-vous-plaît. Hush, c'est aussi la traditionnelle histoire d'un amour/haine entre la mère et le fils, maintes fois utilisée dans les thrillers, mais toujours efficace. Donc, rien de très surprenant, mais un bon livre quand même grâce à la qualité d'écriture d'Anne Frasier. 

Bref

Un bon roman, une course contre la montre et des personnages bien écrits. C'est un 3,5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Travail soigné de Pierre Lemaître

Livre de poche - 6 août 2010
416 pages - 12.95 $


C'est sur les bons conseils de Marina Sofia, sur Twitter, que j'ai lu Alex de Pierre Lemaitre. Quelle découverte ! Un vrai choc littéraire, pour la qualité de l'écriture et de l'histoire! J'adooore les retournements de situations auxquels on ne s'attend pas, me faire balader par un récit pour arriver à une conclusion bluffante et Pierre Lemaitre m'a fourni tout ça. Je dirais même qu'il m'a redonné foi en l'écriture française dans les polars. Oui, c'est fort comme déclaration, mais vrai quand même. Et comment ça et pourquoi donc ? me direz-vous. Après avoir lu beaucoup, beaucoup d'écrivains anglais, j'ai pris l'habitude de lire des romans dont l'écriture correspond bien au polar à mon sens (pour les meilleurs auteurs on s'entend...) Une écriture nerveuse, un brun d'humour noir ou cynique, ironique, qu'importe tant qu'il est là (l'humour) aussi bien pour alléger le récit que pour lui donner plus de profondeur. J'aime que l'écriture me permette de rentrer dans l'histoire, de ressentir une nervosité, une angoisse, un stress, me tienne sur le bord de mon fauteuil à tourner les pages plus vite que mes yeux le permettent pour savoir MAIS QUE VA-T-IL SE PASSER ? Hors, trop souvent, l'écriture des auteurs français me paraît trop académique, trop "je-mets-toutes-les-ficelles-d'un-bon-polar", très bien appropriée pour un roman littéraire, mais moins pour le polar quoi. Lemaitre, pour le coup, porte très bien son nom : il maîtrise le genre. Bref, vous l'aurez compris, c'est encore un coup de cœur pour moi !


Mais quelle est l'histoire ?

Dès le premier meurtre, épouvantable et déroutant, Camille Verhoeven comprend que cette affaire ne ressemblera à aucune autre. Et il a raison. D’autres crimes se révèlent, horribles, gratuits… La presse, le juge, le préfet se déchaînent bientôt contre la « méthode Verhoeven ». Policier atypique, le commandant Verhoeven ne craint pas les affaires hors normes mais celle-ci va le placer totalement seul face à un assassin qui semble avoir tout prévu. Jusque dans le moindre détail. Jusqu’à la vie même de Camille qui n’échappera pas au spectacle terrible que le tueur a pris tant de soin à organiser, dans les règles de l’art… Prix Cognac, 2006.

Mais pourquoi faut-il le lire ?

Au cas où mon apologie du début ne t'aurait pas suffit, ami lecteur, ce livre est une perle. Je ne reviendrais pas sur la qualité d'écriture de Pierre Lemaitre, si ce n'est pour dire que ses chapitres courts sont prenants, que tu auras du mal à fermer le livre après avoir lu un chapitre (ils sont courts, pourquoi pas un petit dernier chapitre avant de dormir? Et paf, il est 3 heures du mat!) J'aime son savant mélange entre très bon français et argot, ça créé un contraste qui rend les dialogues réalistes, ça nous garde en alerte.

Idéalement, il faudrait lire ce livre en premier, puisque cela expliquer beaucoup le personnage de Camille au vu de ce qu'il vit dans Travail soigné. Dans l'absolu, si comme moi tu as lu Alex avant, ce n'est pas plus grave que ça, ça rend même Camille plus humain, par après-coup. Camille est un commissaire atypique, comme il est toujours bon d'avoir un flic atypique dans un polar, mais cette fois, ce n'est pas son amour de la picole, du jeu et des femmes qui le rend humain, mais sa taille. Il est très petit et a une aura inversement proportionnelle à sa taille. Ses collègues ont tous un trait de caractère qui les différencie et les humanise et la façon dont Lemaitre les présente est excellente. Tout en finesse, en humour, en dérision, j'aime quand un auteur ne se contente pas de dresser un portrait physique de ses personnages

Quant à l'histoire, au départ on se dit que c'est une bonne histoire, nerveuse, rythmée et puis, paf!, un coup de (Le)maître ! Rien que pour ça, ce livre doit être lu. J'ai vraiment aimé me faire balader à ce point là. L'effet de surprise est vraiment bon. Les amateurs de romans victoriens ou thrillers psychologiques passeront peut-être leur chemin... Travail soigné ne fait pas dans la dentelle. 

Bref

Comment ça, tu n'es pas déjà en train de le lire ou parti l'acheter ? C'est un 5/5 pour moi. 

Train d'enfer pour ange rouge suivi de Deuils de miel de Franck Thilliez

Pocket (Nov. 4 2013)
832 pages - 17.95 $


Petit extra pour ce livre qui en compte deux, acheté au festival Quais du Polar à Lyon cette année et dédicacé par Franck... Le pied ! Ce livre est le premier de la série de Franck Sharko, celui qui nous explique le pourquoi de la présence d'Eugénie, ce qui m'avait un peu déboussolée en lisant Le syndrôme [E]. Dans l'idéal, il faudrait donc commencer par ce livre pour découvrir Sharko, dans l'absolu, ce n'est pas si grave que cela, parce que la découverte de l'histoire de Sharko après coup ne retire rien au plaisir de lire ses aventures. 

La quatrième de couverture annonce ça : 

Lancée à un train d'enfer ou s'approchant silencieusement, la mort chemine sur des rails sanglants. Vieux Lille, Paris, banlieue... Terminus. Aller simple pour folie criminelle. Le commissaire Sharko ne voyage pas léger. À chaque arrêt : la mort. Lente. Brutale. Barbare. Réunies ici pour la première fois, ses deux premières enquêtes au cœur des ténèbres, ou le miel et les larmes ont l'amertume du sang à jamais répandu.

Mais quelles sont les histoires ?

Train d'enfer pour ange rouge

Un cadavre est retrouvé par la police aux environs de Paris. La victime a été décapitée, les yeux arrachés et replacés dans leur orbite, les membres suspendus par des crochets... Le commissaire Franck Sharko est chargé de l'enquête. Ce meurtre l'intéresse d'autant plus que sa femme, Suzanne, a disparu depuis 6 mois et qu'elle pourrait être, en ce moment même, entre les mains d'un déséquilibré du même acabit. Bientôt des indices sont envoyés par le meurtrier directement à Sharko, par email et sur son portable... Le tueur est là, tout près. Il connaît Franck qui se fait aider d'une profileuse et d'un pro de l'informatique pour son enquête. Un autre cadavre de femme ayant succombé à ses blessures est retrouvé dans des abattoirs désaffectés, atrocement torturée et dont l'agonie a été filmée pendant des mois. De boîtes SM parisiennes au milieu très fermé du roi du porno français, Sharko suit la trace du tueur qui a toujours une longueur d'avance...


Deuils de miel

Un an après la mort tragique de sa femme et de sa fille, le commissaire Sharko reprend du service pour une affaire étrange : dans l'église d'Issy les Moulineaux, une femme intégralement rasée est retrouvée morte, des papillons sur le crâne. Un énigmatique message gravé dans la pierre guide le policier vers d'autres atrocités et des meurtres de plus en plus sauvages. Malgré sa plaie ouverte et une dépendance visible à diverses substances, Sharko se lance sur les traces de ce qui ressemble de plus en plus à un serial killer. Plus il avance dans l'enquête, plus il prend conscience qu'il faut endiguer le fléau au plus vite. À bout de force, il doit en plus composer avec les visites nocturnes d'une petite fille qui semble avoir des pouvoirs surnaturels...

Et pourquoi les lire ?

On l'a déjà dit "Thilliez, c'est du sûr". Vous en aurez pour votre frisson, voyage, horreur et j'en passe. Ces livres ne sont pas vraiment fait pour les âmes sensibles. On n'est loin du roman victorien ! Ici, il y a du sang, des corps déchirés, découpés, pourrissants, bref, c'est du lourd. L'horreur des meurtres est d'autant plus angoissante que la femme de Sharko a disparu (dans le premier livre) et qu'on ne peut s'empêcher, tout comme Sharko, de faire un parallèle entre les victimes et elle, craignant qu'il lui arrive la même chose. Franck est au prise avec un tueur particulièrement diabolique et proche de lui. 

Je ne gâcherais le suspense de personne en vous apprenant la mort de sa femme, puisque c'est écrit dans le synopsis de Deuils de miel. Le deuxième livre est encore plus torturé, Franck pète les plombs et pas à peu près. On l'accompagne dans sa descente (littérale) aux enfers avec, toujours, des crimes plus atroces les uns que les autres et l'arrivée de personnages aussi attachants qu'inquiétants. 

Une chose est sûre, vous serez aux prises avec ces deux livres dont le suspense ne s'arrête qu'au tout dernier acte, avec un flic hyper attachant que l'on apprend à connaître dans ses forces et surtout ses faiblesses. avec deux histoires très bien ficelées et rythmées et toujours, ce souci du détail bien expliqué, cette recherche poussée sur différents sujets que Thilliez nous sert sur un plateau d'argent, car, il faut le dire, il est le champion de la vulgarisation scientifique ! Ses romans ont comme base un sujet un peu plus compliqué ou méconnu et il nous rend le tout très facile à comprendre. J'apprécie particulièrement apprendre de nouvelles choses en lisant et avec lui, je suis toujours servie !

Deux petits soucis ont gêné ma lecture, ce qui m'a d'autant plus étonnée que je n'avais pas eu ce ressenti avec les autres livres de Thilliez, mais ce léger agacement disparaissait au fur et à mesure de la lecture (ou je m'y suis habituée de plus en plus... allez savoir!) Quasiment toutes les descriptions sont en métaphores et autres figures de style, ce que je trouve parfaitement adaptée au roman littéraire, mais un peu moins dans un polar, où j'attends une écriture un peu plus nerveuse en lien avec l'histoire. Mais là encore, il s'agit sans doute juste d'un cas de "trop de métaphores tue la métaphore" ou "trop c'est comme pas assez". Les points de suspension en série dans les dialogues, j'avoue que ça me plaît moyen-moyen. Il suffit de me dire que le personnage est essoufflé, épuisé, hésitant, etc., Je... je n'ai pas... besoin qu'on...mette des "..." tout le temps pour... m'obliger à faire une... pause... 

Bref

Deux excellents livres à dévorer, à ne pas mettre entre toutes les mains, pour une descente dans les enfers parisiens, le tout saupoudré de religion et vaudou, à la sauce arachnide, c'est un 4/5 pour moi. 

A Penny for the Hangman de Tom Savage

Random House Publishing Group - Alibi - 7 octobre 2014
290 pages - 2,99 $ (epub)


Le titre accrocheur et la maison d'édition : Alibi m'ont fait demander ce titre sur NetGalley. Même si je dois dire que le résumé (dans la version anglaise) dans lequel il est question d'une journaliste en bikini me faisait un peu craindre un livre à la San Antonio (pas du tout ma tasse de thé), ce n'est absolument pas ce genre de livre.

Mais qu'elle est l'histoire ?

50 ans plus tôt, deux ados tuent leurs parents dans des conditions atroces. Après un procès très médiatisé et leurs sentences de prison terminées, les deux complices disparaissent. Leur histoire, cependant, reste très actuelle et appréciée des jeunes. Après plusieurs livres, films et théâtre, un autre film à gros budget sort. Karen Tyler, une jeune journaliste new-yorkaise ambitieuse, reçoit des appels anonymes d'une personne affirmant détenir la vérité sur ce qu'il s'est passé. Elle part donc dans une île perdue y retrouver cet inconnu et se retrouve au cœur d'une tragédie et d'un danger immédiat. 

Et pourquoi le lire ?

Ce livre fut une bonne surprise ! Le rythme ne faillit pas, il se passe toujours quelque chose d'intriguant ou d'inquiétant. Les révélations se dévoilent au fur et à mesure. Le récit est entrecoupé d'extrait du journal intime d'un des ados tueurs, d'extraits de rapports de police, de minutes du procès, de témoignages... et d'une correspondance inquiétante de Karen. Dès le départ, on sait qu'un autre drame a eu lieu sur l'île et qu'elle est en danger. Dès le départ, on suit son histoire en ayant peur de la fin. Le stress augmente au fur et à mesure des dialogues et du piège qui se referme

Les personnages sont biens caractérisés, entre les gars louches, les roublards (et je ne parle pas des mécréants...), les naïfs ou les rusés, il y en a pour tous les goûts. Il y a quand même certains clichés (les deux ados nantis forcément exceptionnellement beaux et intelligents)(le truand à tête de brute), mais cela ne gêne pas l'histoire, ce n'est pas ce qui ressort le plus de ce livre. Ce qui ressort le plus, c'est le compte à rebours vers une fin que l'on sait/pressent/devine horrible

Les extraits ou insertion de textes dans un récit - que ce soit pour donner des infos ou des retours dans le passé - ne sont pas toujours faciles à rendre agréables, parce qu'ils coupent trop abruptement le récit ou qu'on a du mal à comprendre ce qu'ils amènent jusqu'au moment final. Mais Tom Savage réussit l'exercice avec brio. Les extraits viennent à point nommé pour nous fournir une explication au moment précis où le récit en a besoin ou pour semer un peu plus d'angoisse et de stress parce que la révélation apportée ne fait que nous confirmer dans nos craintes. 

Bref

Un bon livre bien stressant qui se lit d'une traite, Tom Savage joue avec nos nerfs et on en redemande ! C'est un 4/5 pour moi.
Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

The Burning de Jane Casey

Maeve Kerrigan Novels
Minotaur Books; Reprint edition (May 8 2012)
368 pages - 13.86 $


Ça fait déjà quelques temps que j'ai ce livre dans ma pile à lire (PÀL) sur Netgalley et je me suis enfin décidée à le commencer... et à le finir en quelques jours ! J'avoue que le côté série policière romantique m'avait freiné, ce n'est pas mon genre de lecture, mais finalement je ne le regrette pas. Ce livre est le premier d'une série ayant comme protagonistes Maeve Kerrigan et Rob Langton. 


Quelle est l'histoire ?

Le Burning Man (le flambeur en français ?). C'est le nom que les médias ont donné à ce tueur brutal qui a battu quatre jeunes femmes à mort avant de faire brûler leurs corps dans des lieux reclus de parcs londoniens. Jusqu'à une cinquième victime. 

Maeve Kerrigan est une jeune flic ambitieuse qui veut faire sa place dans l'équipe d'enquêteurs. Ses collègues masculins pensent que son empathie la rende faible, mais plus elle en apprend à propos de la dernière victime, Rebacca Haworth, plus Maeve est déterminée à trouver son meurtrier. Mais comment trouver un coupable que personne n'a vu, alors que les indices sont partis en fumée ?

Pourquoi lire ce livre ?

Il faut dire d'entrée de jeux, qu'une fois encore, le résumé de l'histoire fournie par l'éditeur ne colle pas vraiment à l'histoire ! (à se demander si la personne qui fait le résumé lit les livres...)

Maeve enquête sur la cinquième victime 1) parce que son boss lui demande, 2) parce qu'ils ont trouvé des éléments qui diffèrent des autres meurtres. Point. Si ces collègues masculins se moquent d'elle, ce n'est pas parce qu'elle a de l'empathie pour la victime, mais parce qu'elle est une femme dans un monde d'homme. (re)Point. Ce sujet est d'ailleurs assez bien traité, Maeve ayant appris à se défendre et à répondre aux attaques de ses collègues, ce qui change un peu des autres romans. Ici, l'auteure ne s'attarde pas à traiter le machisme, les relations hommes-femmes ou le harcèlement sexuel au travail avec des longs discours. Elle traite le sujet comme un fait et montre les difficultés rencontrées par Maeve à travers des dialogues parfois corsés !

Maeve enquête sur la dernière victime, dont nous découvrons le corps en début de livre. Au vu des certains éléments, les enquêteurs veulent être sûrs que cette victime est attribuable au tueur en série, le flambeur, ou pas. Tout au long de l'histoire, nous en apprenons donc plus sur Rebecca, ses amis, sa famille, son passé. Les quatre autres victimes, quant à elles, ne sont que vaguement décrites. Je dois dire que j'ai su avant la fin qui avait tué Rebecca (et pourtant, je ne cherche jamais à savoir à l'avance, car j'aime être surprise)(pour qui aime se creuser le cerveau pour trouver le coupable, ça peut être frustrant). Le récit est bien mené, les éléments de l'enquête sont dévoilés au fur et à mesure. Il y a un peu de chance dans la découverte du flambeur, un peu d'action, des blessés, bref, on ne s'ennuie pas. 

Pour qui s'inquiète de la partie romantique du livre, elle est très légère, ce n'est donc pas gênant pour qui n'aime pas les mièvreries. L'auteure met beaucoup d'humour dans les relations, ce qui rend l'histoire moins romantique, mais plus réelle. Bon à savoir également, le livre est principalement raconté selon les points de vue de Maeve et Louise, la meilleure amie de Rebecca. Les chapitres sont identifiés, il n'y a donc pas de possibilité de confondre les personnages, ce qui est très bien, car l'auteure n'a pas tout à fait réussi à créer des voix différentes pour les deux femmes (mais je suis peut-être biaisée après avoir lu Lauren Beukes, championne de la caractérisation des personnages).

Bref

Des personnages sympas, une histoire bien menée, des dialogues réalistes et un peu d'humour, c'est un 3.5/5 pour moi. 

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Dent pour dent de Frédérique Molay

Fayard (4 mai 2011)
384 pages - 32,95 $
Roman policier



Dent pour dent est la suite du livre La 7e femme. On retrouve (avec plaisir) le chef de groupe, Nico Sirsky, et sa famille, bien que moins présente dans ce roman. J'ai la chance de pouvoir recevoir les livres de l'éditeur The French Book qui ont comme principe d'éditer les livres qu'ils aiment. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est donc grâce à eux - et en anglais - que je découvre les auteurs de la relève ou plus connus de France !

Mais quelle est l'histoire ?

Le commissaire Nico Sirsky, chef de groupe au 36, quai des Orfèvres, se remet de sa blessure par balle, intervenue trois mois plus tôt alors qu'il arrêtait un terrible tueur en série (Cf. La 7eFemme). Aux côtés de Caroline, son nouvel amour, et de son fils Dimitri, il connaît enfin le bonheur d’une vie équilibrée. Tandis qu’il rejoint le 36, un groupe de dentistes se réunit à l’Université Descartes-Paris 5, pour une séance de dissection. Dans la bouche parfaitement entretenue de son sujet, l’un d’eux remarque un plombage grossier, sous lequel on découvre bientôt un étrange message : « On m’a tué. » Appelée sur place, l’équipe de Nico Sirsky relève d’emblée une incohérence : l’homme, un ancien pharmacien nommé Bruno Guedj, mort par arme à feu d'après le rapport de police, n’a pu que se suicider, puisque le meurtre interdit tout don de corps à la science. Que signifie dès lors ce message? Canular, ou meurtre déguisé ? Le procureur de la République décide de confier l’affaire au juge Alexandre Becker, qui forme un tandem performant avec Nico Sirsky. Lorsqu'ils comprennent que le pharmacien était harcelé jusque dans son officine, les deux hommes acquièrent une certitude : le message dans sa dent était une bouteille à la mer... Mais pourquoi cette mise en scène ? De révélation en révélation, ils vont mettre au jour une terrible machination au coeur de l'Hôpital Saint-Louis, un des plus performants pour le traitement du cancer...

Et pourquoi lire ce livre

Autant le dire de suite, j'ai préféré ce livre que je trouve de meilleure qualité que le premier tome. Et en quoi est-il meilleur me direz-vous ? J'ai trouvé qu'il était mieux maîtrisé. L'histoire que je trouvais un peu facile dans La 7e femme, est plus compliquée ici. Il y a plus de recherche dans l'originalité. Il faut dire que le message "on m'a tué" dans la dent d'une tête coupée, c'est assez original, merci !

J'ai apprécié également que le mystère de la disparition de l'ex de Sirsky soit élucidé.  Elle disparaît à la fin de La 7e femme et on se demande ce qu'elle est devenue (même si son personnage devient vite secondaire et que sa disparition permet à Nico de se plonger dans sa liaison avec Caroline). On reconnait d'ailleurs bien-là le souci du détail de l'auteure. 

Parlons détails, Dent pour dent en est truffé, c'est une force de Frédérique Molay qui sait nous fournir un maximum de détails sans que cela alourdisse le récit. On suit et comprend très bien l'enquête, les différentes procédures qu'elles soient liées aux autopsies ou aux relations entre les différentes branches de la justice. Ce souci du détail me permet de comprendre le système français, bien plus complexe que je pensais. Pour ceux qui ont vu l'excellente série Engrenages (ou Spiral au Canada), on retrouve la même ambiance, la même convivialité, la même qualité du détail. J'ai aussi beaucoup aimé découvrir le paysage de Paris et les passages secrets (de Polichinelle ?) des bâtiments. 

L'équipe est toujours aussi sympathique, les personnages toujours aussi humains. On suit leur évolution, comme si on faisait partie de l'équipe. Untel vient d'être papa, l'autre cherche ses cadeaux de Noël. C'est agréable, comme lorsqu'on prend des nouvelles d'amis qu'on n'a pas vu depuis quelques temps. La famille de Nico est moins présente et plus concentrée sur son fils et sa compagne Caroline (on les retrouve quand même autour d'un bon souper), mais cela ne gêne pas, c'est la suite logique, après la présentation des personnages dans le premier livre. 

Bref

Un récit qui se lit très vite, une qualité du détail qui nous donne l'impression d'être au coeur de l'enquête, une équipe toujours aussi sympathique qu'on a plaisir à retrouver, c'est un 4/5 pour moi. 


Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Broken Monsters de Lauren Beukes

Mulholland Books (Sept. 16 2014)
448 pages - 29 $

Lauren Beukes a créé tout un phénomène sur la toile après la sortie de son livre The Shining Girls. J'avais donc décidé de tester cette auteure qui semble très appréciée. En voyant que son nouveau livre Broken Monsters était disponible sur Netgalley, je n'ai pas hésité ! 

Avant de lire ce livre, il est bon de savoir qu'une part du roman se situe dans la catégorie horreur, ce que je ne savais pas, puisqu'il était catégorisé mystère & thriller. Alors certes, The Shining Girls est l'histoire d'un tueur en série qui sévit sur différentes périodes (voyages dans le temps, toussa), ce qui laisse présager un certain penchant pour le surnaturel. Mais même en  lisant le résumé du livre, on ne pouvait pas prévoir ce côté horreur qui vient d'ailleurs assez tard dans le livre. Cela m'a déroutée et moins plu, je dois le dire, mais en l'ayant su, mon avis aurait sans doute était encore plus positif, donc... un lecteur averti en vaut deux !

Mais de quoi ça parle

La détective Gabriella Versado n'a jamais rien vu de tel, même pour Détroit. Le corps est mis-ado, mis-cerf, le tout fusionné ensemble. Au fur et à mesure que des corps aussi étranges apparaissent, comment Détroit peut se raccrocher à la réalité sur le point de craquer. 

Si vous êtes la fille de Versado, une jeune ado geek, Layla, vous débutez une dangereuse liaison avec un prédateur en ligne. Si vous êtes un journaliste à la pige, Jonno, vous ferez n'importe quoi pour avoir l'exclusivité d'une histoire horrible. Si vous êtes Thomas Keen, connu dans la rue comme TK, vous ferez tout ce que vous pourrez pour garder votre famille de sans-abri... à l'abri et pour trouver le monstre qui est possédé par le rêve de refaire le monde dans la violence. 

Pourquoi lire ce livre ?

Ce que j'aime dans un bon livre, c'est que l'écriture soit fluide, que l'histoire coule, que le ton en ait un (de ton), qu'il y ait de l'humour, un peu de cynisme, de bons dialogues. Lauren Beukes donne tout ça. J'ai beaucoup aimé son style d'écriture et je ne me suis jamais ennuyée, même dans les descriptions !

Lauren réussit si bien la caractérisation de ses personnages, qu'on est capable de savoir quel personnage est au premier plan en deux secondes. Le récit se fait selon plusieurs points de vue et sans transition (vous savez, parfois on change de chapitre, il y a des petites ***, etc.), mais à aucun moment on se demande "mais, c'est qui là ?" Et rien que ça, c'est un plaisir à lire.

Les personnages sont donc multiples et Détroit en fait partie. Alors, c'est sûr que l'office de tourisme de Détroit risque de ne pas trop aimer le livre... car Détroit est pas mal glauque merci ! Je ne sais si vous avez déjà vu des photos des bâtiments désertés de cette ancienne splendeur ? Et bien, c'est tout à fait ça, mais en pire ! 

L'histoire est bien menée et les différentes histoires vécues par les personnages finissent toutes par se recouper ou si ce n'est pas vraiment le cas (je pense à la chasse aux pédophiles de Layla), elles permettent d'apporter un peu plus de glauque au récit, histoire de rajouter au malaise ambiant. La fin du livre, elle, m'a un peu déçue, dans le sens que je ne m'attendait pas à ça et que ça changeait complètement du reste du livre. C'est donc le seul point négatif dans mon cas, parce que jusqu'à ce moment-là, je trouvais le livre excellent. 

Bref

Un bon rythme, des personnages très bien écrits et différenciés, une écriture fluide et agréable, mais une fin qui me laisse sur ma faim, c'est un 3.5/5 pour moi. (une fin qui ne m'a pas empêché d'acheter The Shining Girls !)

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.


Interview: Lee Battersby, auteur de The Corpse Rat King

Lee Battersby est un gars vraiment drôle. J'avais lu et chroniqué son livre The Corpse Rat King et l'avait trouvé très drôle, j'ai donc été très optimiste quant à l'humour de l'auteur. Ensuite, je suis allée sur son blog et ne pouvais pas arrêter de rire. Il est plein d'esprit et a une prédiction vraiment effrayante et bizarre pour notre monde. Alors s'il vous plaît, merci d'accueillir Lee Battersby !


- Voulez-vous nous en dire un peu plus sur vous? 

Je suis un gros gars australien dans la mi-quarantaine. Ancien comique de stand-up, caricaturiste, entraîneur de tennis, fonctionnaire et veuf. Actuellement un administrateur des arts, marié à une auteure, avec 2 enfants fous et trois enfants  bonus tout aussi fous. Je suis en amour avec le Goon Show, Lego, les Daleks, le club de football de Nottingham Forest, et les émissions britanniques de comédie. Ma musique préférée comprend Madness, They Might Be Giants, les White Stripes, Butthole Surfers, David Bowie, Alice Cooper et à peu près tout ce qui est ska (Je le savais que c'était un gars très cool!). J'ai eu un peu moins de 80 nouvelles publiées, j'ai gagné une poignée de récompenses, j'ai un roman pour les enfants à venir au début de 2015 et je tuerais toutes vos grands-mères pour avoir une chance d'écrire à plein temps pour une vie. 

- J'ai trouvé que The Corpse Rat King était un livre sur les voyages initiatiques (à la fois pour Marius et Gerd), ai-je eu raison ? Vouliez-vous transmettre un message ? 

The Corpse Rat King est né d'une conversation que j'ai eue avec un autre auteur sur notre dégoût mutuel pour ces livres vaguement arthuriens de fantasy médiévaux où tout est beau et propre et tout les personnages semblent avoir découvert le shampooing cinq cents années plus tôt et personne ne semble jamais vraiment avoir la dysenterie ou la gale ou le rachitisme et les héros ont toujours la mâchoire carrée et noble et bla bla *vomir*. En partant, je voulais juste me moquer de ces romans en faisant un livre plutôt scrofuleux avec un héros lâche, gourmand et sournois. C'est d'après moi ce que la plupart des gens sont, quand ils ont le choix entre l'auto-préservation et faire un peu d'argent ou sacrifier tout pour un nébuleux, inconnaissable «plus grand bien». 

Une fois que vous commencé à écrire, bien sûr, les règles narratives prennent en charge la suite : vous ne pouvez pas avoir un roman uniquement sur ​​la fuite et ne pas s'engager avec une intrigue. Tôt ou tard, Marius aurait à faire face aux exigences de l'histoire. Et autant je voulais que Gerd soit un objet de dérision bien mérité et de mépris, j'ai fini par l'aimer. Je n'ai donc pas pu me résoudre à écraser son visage dans la boue sur 250 pages. Ça c'est, bien sûr, après l'avoir tué dès le début... 

En ce qui concerne un message, non, je n'avais pas l'intention de donner à mes lecteurs une grande leçon de morale. J'ai fait suivre une série d'événements et mes inclinations naturelles comme conteur m'ont conduit à travers eux. S'il ya un message dans les livres, c'est le résultat de mes inclinations personnelles qui ressortent dans l'écriture plutôt que toute tentative de définir un grand thème. 

- Vous avez écrit une suite Marching Dead. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur elle? 

Marching Dead a été publié par Angry Robot Books en Octobre 2013. Il se déroule quelques années après les événements de The Corpse-Rat King. Marius a tenu sa promesse de s'installer avec Keth et de laisser sa vie de petite délinquance. Ils vivent ensemble dans une petite maison dans un village de campagne. Puis la mort enlève Keth, Gerd et Granny apparaissent de leur propre chef et Marius est entraîné dans un voyage pour récupérer Keth, sauver le monde et résoudre le mystère de la raison pour laquelle les morts ont cessé de mourir. C'est profane, scatologique, furieux et, espérons-le, franchement drôle. 

- Prévoyez-vous d'autres livres avec Marius et Gerd? 

Mon contrat avec Angry Robot était pour deux livres. Ils ont été livrés et on ne parle pas d'un troisième, donc oui, je dirais que c'est tout pour Marius et Gerd pour le moment. Le second livre conclue sur une bonne fin pour tout le monde, alors je suis d'accord avec ça. 

- Quels sujets sont plus difficiles à écrire? 

Tout sujet qui a une grande résonance émotionnelle pour l'écrivain peut être extrêmement difficile à présenter de manière efficace, car il peut être difficile de maintenir la distance objective nécessaire au récit. Si vous êtes pris entre le bien et le mal du sujet ou essayez trop dur de pousser les conséquences émotionnelles sur votre lecteur, vous courez le risque de distancier le récit trop loin de l'histoire et chaque fois que vous faites cela, vous invitez le lecteur loin de l'histoire aussi. Dès que le lecteur s'arrête  de croire en l'histoire que vous dites, vous avez perdu. 

- À quels événements assisterez-vous dans les prochains mois? 

Je suis plutôt isolée, vivant non pas tant dans la capitale la plus isolée du monde, mais à 80 kilomètres de la capitale la plus isolée au monde, donc je ne participe pas à beaucoup d'événements. Je participe à Crimescene WA, une convention d'écriture de polar de l'ouest Australie, en Octobre et j'essaie de me rendre à un jour ou deux de la Writers Festival à Perth chaque année, mais c'est tout. Les finances ne me permettent pas de déplacement plus grands: les événements Worldcons ou tenus dans plus à l'est de l'Australie ne sont tout simplement pas à l'ordre du jour et voyager à l'étranger n'est pas une option sur mon revenu. J'ai eu quelques incursions au cours des années, mais pour le moment nous sommes sur un seul revenu, alors ce n'est pas probablement pas avant un certain temps. 

- Que lisez-vous en ce moment? 

Je suis en train de lire un ridiculement gros tas de romans graphiques de la nouvelle bibliothèque qui a ouvert récemment dans notre région. *touche le haut de la pile* Livre suivant: Sandman Mystery Theatre: The Face & the Brute. Généralement, j'aime les livres sur les vraies histoires de la criminalité, des histoires cachées et des biographies d'énergumènes obscures et quand il s'agit de fiction, je penche plutôt pour des auteurs au genre multiple comme Jonathan Lethem et China Meiville. J'ai apprécié beaucoup de romans policiers récemment aussi. 

- Qu'est-ce que vous recherchez dans un bon livre? Y at-il quelque chose qui va vous faire laisser un livre inachevé ?   

J'aime une intrigue. J'aime des personnages en action. Les rêverie sans fin ou les méditations profondes sur la nature fragile de l'expression intérieure ne sont pas vraiment mon truc. J'aime le sentiment que tous les personnages, les antagonistes inclus, travaillent vers un but auquel ils croient: personne n'est juste mauvais pour le plaisir d'être mauvais ou bon simplement parce que leur armure est brillante. Joe Abercrombie est un maître en la matière: chaque personnage est une combinaison de la confiance en soi et son propre intérêt et par conséquent, ils sont crédibles comme pas possible. 

Si la narration casse ma crédulité; si les personnages commencent à agir bêtement tout simplement parce que d'un coup l'intrigue l'exige; si les lois de la physique et ses conséquences sont supprimées; si les personnages dans les pages sont en carton ou des super-héros prédécoupés ou des microphones transparents pour les croyances personnelles de l'auteur; si le livre est tout simplement pleinement ennuyeux, alors oui, vous me perdez. 

- Si vous pouviez revivre un livre pour la première fois, lequel choisiriez-vous? 

Le Seigneur des Anneaux je pense. Je l'ai lu quand j'avais dix ans et j'étais tellement époustouflé que je  l'ai lu chaque année jusqu'à ce que j'arrive à la vingtaine. Je n'avais jamais rien lu d'une telle ampleur, avec des personnages qui vivent de façon si pleine de vie sur la page et une histoire d'une telle importance et signification. J'ai lu très peu de livre depuis qui lui arrive à la cheville en portée et en pure majesté. 

- Quelle est la prochaine étape pour vous ? 

J'ai un roman pour enfants appelé Magit and Bugrat sortant chez Walker Books au début de 2015. Il s'agit d'une jeune fille qui vit dans un cimetière sans sorties ni entrées et comment elle se débrouille quand la cigogne laisse tomber un bébé dans sa vie. Ce livre est facilement la plus triste et, je l'espère, la plus belle chose que j'ai écrit. Et je suis en train de terminer la première ébauche d'une histoire surnaturelle sur un aspect de la personnalité du diable qui a été éliminé pendant la Chute et qui a atteint un niveau d'humanité qui lui permet de vivre parmi les humains et ce qui arrive quand le diable commence à réabsorber ses aspects manquants dans une tentative de remonter au Ciel. Un sujet intéressant pour un athée à vie comme moi parce que, pour moi, j'utilise le personnage de quelqu'un d'autre pour raconter mon histoire, mais je ne ressens aucune pression à respecter la création de l'auteur original, donc je réécris des icônes religieuses très importantes à ma propre façon. 

Dans la série "à bas les questions sérieuses"

- Le livre que vous apporteriez sur une île déserte

Outre un livre sur la façon de construire des bateaux? Si je pouvais choisir un livre de non-fiction et un livre de fiction, ce serait "Necropolis: Londres et sa mort" par Catherine Arnold, un regard sur l'histoire  funéraire et mortuaire d'une des plus grande ville au monde et qui est tout simplement débordant de faits et de possibilités narratives pour mon imagination et "The Scar" par China Meiville, mon premier livre lu de cet auteur et encore un livre préféré: riche en images, imagination et un pure * ton * qui est un point de référence constant j'essaie d'atteindre. 

- Votre méchant préféré ? 

Je n'ai pas vraiment de méchant préféré. Je pense que les gens sont leurs propres méchants et tout antagoniste qui ne suscite pas au moins un moment de sympathie à un moment donné est juste un sac de boxe en deux dimensions. Prenez un personnage comme Black Dow, de la série Première Loi de Joe Abercrombie et "Les Héros". Il * devrait * être, un être odieux vile, mais il est placé devant des alternatives tellement pires que, aussi répréhensible soit-il, vous pouvez voir pourquoi il joue le jeu qu'il joue et ce que cela signifie pour sa culture s'il tombe. C'est l'essence même d'un grand caractère, celui qui transcende les simples dichotomies bon/mauvais. 

- Le héros que vous auriez voulu avoir créé? 

Oh, mon Dieu. Je suis encore en train de créer le mien. Je ne pense pas avoir jamais désiré avoir créé la création de quelqu'un d'autre, mais il y en a quelques-uns avec lesquels je voudrais travailler le long du chemin. Il y a un tas de personnages de bandes dessinées pour lesquels j'adorerais écrire : Hellboy, Daredevil, Wonder Woman, Hellcat, Strontium Dog... une grosse longue liste qui semblerait ridicule si je les écrivais tous à la fois. J'ai écrit pour Doctor Who, ce qui était la plupart du temps amusant. 

- J'ai vu sur votre blog que vous avez une BattBio, une BattBiblio ... avez-vous une Battmobile aussi ? 

Non, mais j'ai un Battersblog et un Batthaim! C'est juste une de ces petites choses excentrique et intéressante que permet le fait de se coltiner un nom comme Battersby: la première syllabe peut être attaché à un certain nombre de concepts et être réclamé pour moi-même. C'est une petite chose décalée avec laquelle jouer pour ma présence sur le web, pour aider à attacher mes pages. 

- Avez-vous plus d'informations à propos de la prochaine invasion du monde par des dinosaures en armure Lego Dalek?  

Pour ma part, je souhaite la bienvenue à nos nouveaux suzerains Dalekosaurus en plastique.

*****************

If you want to have some fun, go read some poste from his blog or follow him on Twitter or Facebook!

Interview : Emma Newman, auteure de la série Split World !

Je suis ravie d'accueillir sur mon blog Emma Newman, dont j'ai lu le premier tome, Between Two Thorns, de la série Split World (le 2e est dans ma PÀL !). Emma a plein de projets en cours, un blog, un podcast... et des histoires à donner ! (et vous noterez comment le bleu de l'écriture pour ses réponses va trop, trop bien avec sa veste ! mwahaha! Mais la photo est vraiment cool, Emma !)


Bonjour Emma,
J'ai lu et chroniqué votre livre «Between Two Thorns" et je l’ai trouvé excellent. Je suis heureuse de vous avoir sur mon blog!

Merci!

- Voulez-vous nous en dire un peu plus sur vous?
Ahhh, la question la plus difficile pour un écrivain, presque aussi dure que "décrivez votre livre en une phrase"! Eh bien, vous savez déjà que j'écris (romans et nouvelles) mais je suis aussi une narratrice de livre audio, une joueuse et une couturière.

- J'ai vu que vous avez lancé un podcast, pouvez-vous nous en dire un peu plus là-dessus?
Oui, Tea and Jeopardy a un peu plus d’un an et c’est une drôle de combinaison entre l'interview et le théâtre audio. Chaque épisode est situé dans un repaire de thé différent et chaque invité a thé et des gâteaux en arrivant, puis - inévitablement – il est confronté à des périls pas trop dangereux pour pouvoir quitter le repaire de thé. Il y a un majordome aussi. Et des poulets chanteurs! Nous avons été ravis d'être nominés pour un prix Hugo pour cette année aussi.

- Sur votre blog, les gens peuvent (doivent) s'inscrire pour recevoir des histoires gratuites, une fois par semaine! Pouvez-vous nous donner un aperçu de ces histoires?
Quand les gens s'inscrivent, ils obtiennent une histoire par semaine pendant un an et un jour, et qui se passent toutes dans le Split World. Certaines d'entre elles contiennent des personnages des livres, certaines explorent d'autres familles et parties des Split Worlds et d’autres sèment des futures intrigues.

- Quels sujets sont plus difficiles à écrire?
C'est une grande question! Il ya plusieurs sujets difficiles à écrire dans ma série Split World, parce que je ne veux pas me tromper. Prenez Cathy, par exemple. Je voulais qu'elle se sente non seulement comme une personne réelle, mais je voulais aussi qu'elle serve d'exploration du féminisme, quelque chose qui est très important pour moi. Curieusement, écrire sur des choses complètement imaginaires comme les choses horribles que les efles peuvent penser et faire dans les Split World est beaucoup plus facile qu’écrire des personnages qui montrent les horreurs du patriarcat du point de vue à la fois  des hommes et des femmes  - horreurs qui sont réelles et vécues par des personnes tous les jours.

- À quels événements assisterez-vous dans les prochains mois?
Je serai à Fantasycon à York au début de Septembre et je serai l'invitée d'honneur à Bristolcon en Octobre. Bristolcon est une magnifique convention d'une journée à Bristol où je suis allée plusieurs années de suite maintenant. Hautement recommandé! Je reviens de Nine Worlds (qui est incroyable!) Et aussi la dernière Worldcon tenue à Londres qui a été un événement fantastique pour moi.

- Que lisez-vous en ce moment?
Je suis en train de lire un livre qui n'a pas encore été publié! Il est écrit par mon mari qui a signé avec Harper Voyager au début de cette année. Je suis une de ses lectrices bêta, alors je lis le deuxième roman de sa série avant qu'il ne l’envoie à son agent.

- Qu'est-ce que vous recherchez dans un bon livre? Y at-il quelque chose qui va vous faire lâcher un livre, inachevé ?
La lecture est une partie de mon travail d'écrivain et il est donc vraiment, vraiment difficile pour moi d’arrêter l’analyse constante de ce que je lis. A cause de cela, je cherche des livres qui feront taire mon cerveau, qui m’emportent loin, avec de grands personnages et des mondes immersifs. Si un livre est mal écrit, je ne vais pas persévérer, il y a tout simplement trop de romans fantastiques à lire. Et par mal écrit, je veux dire beaucoup d'erreurs, un dialogue maladroit, trop d'adjectifs, etc, vous voyez, un niveau
artisanal. En outre, si un livre a un personnage principal que je ne peux tout simplement pas supporter, il m'est difficile de continuer.

- Si vous pouviez relire un livre / une nouvelle de nouveau pour la première fois, lequel choisiriez-vous?
En bref: A Sound of Thunder de Ray Bradbury. C'est ma nouvelle favorite de tout temps. Sinon, pour un livre, oh! que c'est une question difficile! Peut-être Le Moineau de Dieu par Mary Doria Russell, ou la série Tom et Hester de Philip Reeve (je peut avoir quatre livres si c'est une série, non?). Sérieusement, cette série est l'une des meilleures choses que j'ai jamais lue. Autant cette série que Le Moineau de Dieu m’ont fait pleurer pendant les dix dernières pages. C’est vraiment bon!. Oh! Il y a aussi Shogun. Je suis nulle pour ce genre de question!

- Quelle est la prochaine étape pour vous ?
J'ai un roman de science-fiction en soumission en ce moment qui je l'espère, va trouver une maison d’édition bientôt et je développe aussi une nouvelle série de science-fiction. Mais la chose à laquelle je suis vraiment en train de me preparer est le lancement de la prochaine champagne sur Kickstarter (ndlr: plateforme de financement participative) pour la quatrième tome des Split World et pour lequel je suis vraiment excitée. Cela sera lancé à la mi-septembre. Angoissant et excitant dans une égale mesure!

Dans la série "à bas les questions sérieuses" :

- Le livre que vous apporteriez sur une île déserte ?
La série Tom et Hester mentionnée auparavant, Shogun de James Clavell.

- Votre méchant préféré?
Je ne peux pas décider si c'est Loki ou Francis Urquhart de l'adaptation originale de House of Cards. J'aime les deux (mais j’ai un faible pour Loki)!

- Le héros que vous auriez aimé créer ?
Ellen Ripley dans les films Alien. Elle est tout simplement merveilleuse.

- Mais pourquoi cette méfiance des champignons frits ? (ndlr: Emma en parle sur son blog!)
Je déteste l'odeur et la texture des champignons sous toutes les formes, mais les champignons frits retournent vraiment mon estomac! Ils me rappellent beaucoup, beaucoup trop les limaces pour quelque chose qui est censé être comestible. (frissons)

Pour en savoir plus sur Emma, vous pouvez aller sur son blog (et c'est là aussi qu'on reçoit les histoires !), vous pouvez aussi la suivre sur Twitter ou Facebook !