The Red Hot Fix - A Justice Novel

de T. E. Woods
Random House Publishing Group - Alibi (June 10 2014)
284 pages - 2.99 $


Dans la suite de The Fixer, nous retrouvons Mort et Lydia qui protègent mutuellement leur secret. 

Qu'en dis-tu, Morton Grant, inspecteur en chef ? As-tu ce qu'il faut pour me trouver ? Montre-moi un de tes tours... ou je devrais t'en montrer un à ma façon. 

Un peu plus d'un an après les meurtres de Fixer, l'inspecteur Mort Grant de la police de Seattle a de nouveau les mains pleines. Dans les 4 derniers mois, 7 hommes ont été tués dans des motels minables payables à l'heure : d'abord étranglés, puis attachés avec une corde et posés sur un lit de boules à mites écrasées, avec un baiser au rouge à lèvre rouge sur le front. L'hypothèse en cours est que c'est une prostitué qui transforme ses "trucs" en hommes morts. La presse l'appelle "Trixie". 

Alors que Mort suit les minces pistes de son enquête, il ne peut s'empêcher de se sentir coupable de son implication avec la "Fixer". Bien que le public la considère comme une héroïne populaire, une justicière qui rend justice quand le système échoue, Mort ne peut oublier le fait que des crimes grave ont été commis. Et bien que la légende prétende qu'elle a disparu, Mort sait exactement où est Fixer - et il complote pour la garder cachée. 

Alors que Trixies frappe à nouveau, Mort et sa famille se retrouvent dans sa mire. Parce que ces nouveaux meurtres ne sont pas aléatoires, et l'auteur est bien décidée à attirer Mort dans un jeu tordu et malade. S'il n'est pas prudent, il va avoir besoin qu'on l'aide à Fixer les choses. 

Pourquoi lire ce livre ?

J'ai trouvé plaisant de retrouver Mort et Lydia, deux personnages que j'ai appréciés dans The Fixer. Le fils de Mort joue aussi un rôle plus important, ce qui est très agréable, vu que déjà dans le premier tome il avait l'air très sympathique ! (Il a même épousé une Française... c'est donc forcément un mec bien, mwahaha !) Parmi les nouveaux personnage, Trixie, bien sûr, détestable à souhait, mais aussi un personnage féminin qui se rapproche de Mort... Et là, T. E. Woods joue très bien des sous-entendus et quiproquos, au point qu'on se prend à être sûre d'avoir trouvé Trixie, pour mieux se rendre compte qu'on s'est fait avoir. 

Il y a deux histoires parallèles dans ce livre, deux enquêtes qui se rejoignent à un moment donné, l'une servant d'appât pour l'autre. La première suit Trixie et la piste pour la trouver, la deuxième suit le meurtre du propriétaire d'une équipe de basket. Je dois avouer que j'ai eu du mal à m'intéresser à la deuxième enquête, principalement parce qu'on suit beaucoup trop l'équipe de basket avant le meurtre. Je ne voyais pas l'intérêt de connaître en détail la vie sulfureuse du propriétaire, la dépression de sa femme, ni même de suivre un match de basket en direct, termes techniques à l'appui. Il arrive régulièrement, dans les séries TV, qu'un inspecteur suive plusieurs enquêtes en même temps et c'est souvent bien fait, mais ici, je me suis souvent demandé "mais qu'est-ce qu'ils viennent faire dans l'histoire ceux-là ?" 

Une troisième histoire est également présente dans ce livre, c'est celle de Lydia qui se remet de sa presque mort (il faut lire The Fixer !) Cette partie est très intéressante et permet de voir un côté plus humain de Lydia. J'ai trouvé très bien la façon dont elle "fixe" le problème qu'elle rencontre. Lydia réussit à retrouver les sensations qu'elle éprouvait lorsqu'elle rendait "justice", tout en trouvant une nouvelle façon de le faire. Le personnage évolue et c'est intelligemment fait. Une fois encore, l'auteure nous embrouille en nous laissant deviner ce qu'il va se passer... pour mieux retourner la situation. 

Bref

Les amateurs de basket vont se régaler en lisant ce livre, les personnages sont bien écrits, l'histoire se déroule bien, mais, pour ma part, l'enquête sur Trixie aurait suffit. C'est un 3.5/5 pour moi.


Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

La ferme du crime

de Andrea Maria Schenkel
Éditions Actes Sud (March 5 2014) - 11.50 $
Kindle Edition - 111 pages



Dans les difficiles années de l'après-guerre en Allemagne, cinq membres d'une même famille sont assassinés dans une ferme isolée de Bavière. 
Ce premier roman inquiétant d'Andrea Maria Schenkel a été proclamé "meilleur roman du printemps criminel 2006" et a reçu le prix Friedrich-Glauser 2007.

Pourquoi lire ce livre ?

Ce livre est apprécié pour la façon différente qu'a eu l'auteure pour enquêter sur le meurtre et, effectivement, c'est très différent des polars habituels. Ici, pas d'enquête, pas de police, mais une retranscription de témoignages des habitants du village, plus ou moins proches des victimes et plus ou moins désolés pour elles. Entre les témoignages, l'histoire se déroule au présent selon le point de vue de différentes personnes. Et entre les témoignages et le déroulement de l'histoire, des prières, parfois longues

La force de l'auteure est d'avoir su transmettre le malaise que la famille du vieux Danner engendre dans le village, les non-dits tournés en ragots et l'ambiance glauque. Visiblement, personne n'appréciaient vraiment cette famille dysfonctionnelle et, si les gens sont horrifiés à l'idée qu'une personne puisse commettre un tel crime près de chez eux, personne ne plaint vraiment la famille, mis à part les enfants. 

Petit avertissement, car je sais que ces sujets ne sont pas faciles à lire et rebutent certaines personnes, il est question dans le livre d'inceste et de viol. C'est la noirceur humaine poussée au maximum et le pire, c'est qu'il existe effectivement des familles comme cela !

Le bémol de cette histoire, c'est qu'aucun personnage ne ressort, on ne peut donc pas avoir d'empathie pour la famille Danner ou les autres personnages. Sans me sentir investie dans l'histoire, j'ai eu du mal à trouver le livre prenant, stressant ou vraiment intéressant. J'ai eu l'impression de lire un article de journal présentant un drame vécu dans un village particulièrement rébarbatif. 

Bref

Un roman très court, une ambiance très noire et glauque bien amenée, une résolution de meurtre sans enquête, le tout est bien fait, mais manque de profondeur. C'est un 2.5/5.


Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Je suis Pilgrim

de Terry Hayes
JC Lattès (May 7 2014) - Hachette Livre - 24.99 $ (kindle edition)
710 pages

Je suis Pilgrim est sorti au Royaume Uni en 2013 et vient seulement de sortir en Amérique du Nord (un comble quand on sait qu'une partie de l'histoire se passe à New York !). J'ai commencé à en entendre parler sur les réseaux sociaux et je n'entendais que des louanges. Je suis Pilgrim est un roman d'espionnage. Or, l'espionnage n'est pas le genre de roman que j'aime lire (mais j'apprécie de regarder un bon James Bond ou Bourne au cinoche). Je n'étais donc pas à priori particulièrement attirée par ce livre... et j'ai donc pris mon temps pour le lire. Quelle erreur ! 

                                                           *********************

Pèlerin est le nom de code d’un homme qui n’existe pas. Autrefois il dirigeait un service de surveillance interne regroupant l’ensemble des agences de renseignement américaines. Avant de prendre une retraite dans l’anonymat le plus total, il a écrit le livre de référence sur la criminologie et la médecine légale.

Une jeune femme assassinée dans un hôtel de seconde zone de Manhattan.
Un père décapité en public sous le soleil cuisant d’Arabie saoudite.
Un homme énucléé vivant devant un laboratoire de recherche syrien ultrasecret.
Des restes humains encore fumants trouvés dans les montagnes de l’Hindu Kush.
Un complot visant à commettre un effroyable crime contre l’humanité.
Et un fil rouge qui relie tous ces événements, avec un homme résolu à le suivre jusqu’au bout.

Pourquoi lire ce livre ?

Parce que ce livre, c'est en fait un mélange de James Bond (pour le côté culturel et l'espionnage) et Bourne (pour l'action et le côté dur à cuire). C'est excellent, bien rythmé, le dénouement prend aux tripes, c'est du pur bonheur !

Le livre est écrit selon le point de vue de Pilgrim qui explique tout, vraiment tout. C'est pourquoi, même s'il se passe toujours quelque chose, ce n'est pas toujours par rapport à l'histoire en cours, mais toujours en lien avec. On découvre ainsi le passé des principaux personnages, ce qui permet de mieux les connaître et de comprendre pourquoi ils sont amenés à être ensemble. 

Il y a des livres dont vous aimez tellement l'atmosphère, le rythme, les personnages, le ton ou un je ne sais quoi, que vous ne vous en lassez pas et c'est le cas ici. Alors que certains auteurs auraient pu rendre le livre assommant de détails et de contexte, Hayes a réussi à me faire apprécier toutes les parties de l'histoire, parce qu'il maîtrise vraiment l'art de raconter une histoire. Tout est lié, tout se rejoint, les différentes expériences des personnages expliquent leur présence dans l'histoire et le ton du livre est excellent avec juste les touches d'humour nécessaires quand il le fallait. 

Parlant personnages, on rencontre dans ce livre Pilgrim, un ex des services très secret "à la retraite"  - malgré son jeune âge - que l'on vient chercher, car il est le seul à pouvoir sauver le pays de la menace qui approche. On sait que Pilgrim a été un des meilleurs agents, pour ne pas dire le meilleur, puisqu'il le dit... J'avoue que j'aurais aimé avoir plus d'anecdotes sur son passé pour me faire une idée, car les seuls détails expliquant sa montée en flèche dans la hiérarchie du monde secret sont un peu légers. Saracen, le terroriste, est un personnage que l'on découvre ado et que l'on suit tout au long de son cheminement l'amenant à vouloir anéantir l'humanité, ce qui fait qu'on n'arrive pas à le détester complètement. Et enfin, Ben, le flic de New-York, héro au grand cœur, loyal et fiable. Il y a d'autres personnages qu'on ne suit pas aussi longtemps, mais tout aussi bien écrits et qui, malgré leur courte apparition, laissent une empreinte forte dans le roman. 

J'ai apprécié que la tension monte de plus en plus, au fur et à mesure que Pilgrim s'approche de Saracen pour finir par une course contre la montre stressante. J'ai vraiment apprécié les indices semés par-ci par-là par l'auteur, des présages de ce qui va se passer, ça met la puce à l'oreille, on sait que cet indice est important, mais pas en quoi jusqu'au rebondissement et je dois dire que parfois j'ai trouvé ça fort ! J'ai également apprécié les voyages que l'on fait en fonction des villes et des pays où Pilgrim va, de Paris à New-York, de la Turquie à l'Arabie Saoudite... 

Bref

Un premier livre pour cet auteur, mais quel premier livre ! De l'humour, du suspense, une course contre la montre, des personnages bien écrits et des voyages. C'est un 5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.