L'Hypnotiseur de Lars Kepler

Actes Sud (29 mars 2013) - Collection : Babel noir 
592 pages - 16.95 $



Encore des Scandinaves au palmarès des ventes. Je dis "des", car il s'agit d'un couple suédois qui écrit ensemble. Je dois dire que je me suis méfiée en voyant cela. Je ne sais pas pour vous, mais les livres écrits à 2 mains me plaisent moins que les autres. M'enfin bon, Babel noir édite de bons livres, les auteurs scandinaves sont souvent très bons, l'histoire était très prometteuse et une amie m'a donné ce livre, je me suis donc dis qu'il fallait bien que je le lise !

Mais quelle est donc l'histoire ?

Erik Maria Bark, un psychiatres spécialisé dans le traitement des chocs et traumas aigus, a longtemps été l'un des rares véritables experts de l'hypnose médicale. Jusqu'au jour où une séance d'hypnose profonde a très mal tourné. Depuis, il a promis de ne plus jamais hypnotiser. Mais dix ans plus tard, l'inspecteur Joona Linna le réveille en pleine nuit : Josef, un adolescent, a assisté au massacre de sa famille. Le corps lardé de coups de couteau, il vient d'être hospitalisé, inconscient et en état de choc. Joona Linna veut l'interroger sans tarder car tout indique que l'assassin est maintenant aux trousses de la sœur aînée de Josef, mystérieusement disparue. Et pour lui, il n'y a qu'une façon d'obtenir un quelconque indice de l'identité du meurtrier : pénétrer le subconscient du garçon et tenter de revoir le carnage à travers ses yeux... donc hypnotiser Josef. Rythme effréné, richesse et complexité des personnages, écriture au cordeau : un roman policier d'une intelligence redoutable doublé d'un thriller terrifiant.

Ce que j'en pense ?

L'histoire est originale, il faut l'avouer. J'étais intriguée de voir comment les auteurs allaient traiter l'hypnose, sachant que ce genre de méthode n'est pas toujours bien vu. Cet aspect est assez bien écrit, même si la description des sensations lors de l'hypnose est un peu trop métaphysique pour moi. Ça me fait penser au livre Mange, Prie, Aime, quand l'auteure raconte les reflets bleus qui l'envahissent à un moment de méditation transcendant... ça n'a pas été mon moment préféré du livre. 

Pour le reste, un mot me vient à l'esprit : long. Ce livre est beaucoup trop long ! Un exemple parmi tant d'autre, lorsque Joona veut demander à une collègue de chercher un renseignement, cela peut prendre toute une page. Et oui, le temps de lui parler de ses années de natation, toussa... Tout est détaillé - et si pour le livre de Frédérique Molay, c'était bien fait et assez utile - ici c'est bien souvent inutile. Lire ce livre qui se veut être un thriller (donc un truc haletant), c'est un peu comme courir au ralenti. Il se passe toujours quelque chose, ça, il faut le dire, mais les multiples actions inutiles hyper détaillées qui gravitent autour de l'intrigue principale casse le flux. Comme je l'ai dit dernièrement, trop de détails tue l'intrigue. C'est le souci majeur de ce roman. 

Petit point bonus pour la pointe d'humour à la fin du livre quand Joona appelle Erik et ne peut empêcher son travers de prendre le pas.

Bref

C'est bon, mais bien trop long. Un 2.5/5 pour moi. 

La 7e femme de Frédérique Molay

Fayard (Éditions) (Jan. 12 2007)
468 pages - 15.95 $
Prix du quai des orfèvres 2007


Une fois devient coutume dirait-on... voilà que je lis des polars français en anglais ! Cela fait plaisir de voir que les auteurs français sont traduits en anglais, cela prouve que le polar français se porte bien et qu'il sait attirer des lecteurs de partout. J'ai donc lu ce livre en anglais, grâce à l'éditeur Le French Book qui a comme projet de traduit les livres français qu'ils ont aimés. 

De quoi ça parle ?

La Crim' ne se repose-t-elle donc jamais, même le septième jour ? Sept jours pour faire cesser l'horreur !

Le Quai des Orfèvres comme si vous y étiez : le fameux escalier, les filets de protection, la vétusté des murs… Si ces murs pouvaient parler, ils diraient l'esprit de corps, les tensions qui se nouent, les affaires qui se dénouent… et le combat implacable du patron de la Crim' : course contre le monstre, course contre la montre pour sauver la 7e femme !

Qu'est-ce que j'en pense ?

J'ai aimé la monté en puissance du roman. Au départ une simple enquête pour un meurtre particulièrement horrible. Puis la recherche d'un tueur en série, pour finir par une course contre la montre pour sauver la 7e victime. Le livre se lit rapidement et la lecture est fluide. Le début est particulièrement technique et on participe à la première autopsie comme si on y était (ce qui n'est pas forcément apprécié par tout le monde). Toutes les procédures sont clairement expliquées, que ce soit les procédures médico-légales ou policières. On sent ici un sens aigu du détail et de l'envie / besoin de précision de l'auteure. Cela ravira les amateurs du genre qui trouveront ici une mine de renseignement

Les personnages sont très réalistes, on a vraiment l'impression d'être dans le 36 quai des orfèvres et de faire partie de l'équipe, ce qui est toujours agréable quand on lis un livre. Comme on reste avec l'équipe à toutes les étapes de l'enquête, il est facile de se sentir inclue dans la Crim'. Petit bémol en ce qui me concerne, l'histoire d'amour soudaine et un peu trop enflammée du patron de la crim'. Il me semble qu'un gars qui a réussi à gravir tous les échelons et se retrouve à 38 ans chef de ce célèbre commissariat a un peu plus de plomb dans la tête ou du moins une meilleure maîtrise de ses émotions et ne va pas commencer à rouler des galoches à l'élue de son cœur au bureau... 

J'ai un peu moins aimé également le fait que dès le premier meurtre, la psy du groupe définisse le meurtrier comme un tueur en série qui en a après la figure maternelle. Qu'il en veuille aux femmes, sûrement, vu ce qu'il leur fait subir, mais pourquoi pas son ex prof, ex femme, voisine-qui-le-frustre, etc . ? Cela tombe un peu dans la simplicité ou le cliché des films et des séries dédiées au genre. Alors certes, pour qui lit des polars de temps en temps, c'est très bien fait. Pour qui lit des polars régulièrement, c'est du déjà-vu.

Et un bon point pour l'auteur qui dépeint les flics comme des personnes sensibles qui prennent soin des autres, ce qui n'est pas toujours comme ça. Sirsky est particulièrement aimable, veillant toujours sur tout le monde, mais il est le héros c'est donc pour le mieux, mais les autres flics sont également sympas. Souvent, les flics sont considérés comme des personnes un peu rudes ou froides, pas ici. Je trouve que ça rafraîchissant et peut-être plus réaliste, non?

Bref

Un bon premier roman pour cette auteure, un début de série prometteur, une lecture rapide et prenante, c'est un 3.5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

L'île des chasseurs d'oiseaux (The Black House) de Peter May - sortie le 5 août 2014

Quercus (Dec 3 2013) - Sortie US en 2014
432 pages - 9.99 $ Kindle édition



Encore une de ces fois où c'est la couverture qui a attirée mon œil... et ce n'est pas plus mal, vu que l'éditeur ne fournissait aucune description sur le site NetGalley. Il a fallu que je cherche pour trouver de quoi il s'agissait. Et là, j'ai découvert que cela se passait en Écosse, sur une île et qu'on y parlait d'Édimbourg dont je garde un souvenir impérissable après une semaine a écumer ses pubs, son château, ses rues... bref, une ville que j'aime beaucoup. 



Alors, ça raconte quoi ?

L'île de Lewis, d'une beauté sauvage, est l'endroit le plus isolé d'Écosse. Une île où, à la vie difficile, s'ajoute la peur de Dieu des habitants. Mais de vieilles traditions païennes se cachent sous le vernis de la foi : le désir primaire de sang et de revanche. Quand un meurtre brutal sur l'île ressemble à un crime similaire à Édimbourg, l'enquêteur Fin Mcleod est envoyé à Lewis pour enquêter. Pour avoir grandi sur l'île, l'enquête tourne vite à un voyage dans le temps. Chaque année les hommes partent chasser le fou de Bassan, une tradition sauvage qui n'est plus nécessaire pour la survie, mais à laquelle ils s'accrochent d'autant plus férocement face à la morale moderne. Pour Fin, la chasse rappelle une tragédie horrible qui, après tout ce temps, peut être l'origine d'un autre sacrifice. 

Pourquoi lire ce livre ?

Pour l'Écosse ! Mais pas que, bien sûr. 

Pour l'ambiance à la 50 nuances de... gris ! Mais ça, c'est à cause du temps, froid et humide, de la pluie, de l'austérité de l'île, de ses habitants, durs à la tâche, durs dans leur morale, durs dans leur foi. On a beau être sur une île, je n'ai pas réussi à me réchauffer durant tout le livre ! Pour ceux qui auront vu la série, une plongée dans l'ambiance du livre vous donnera l'impression d'être tombé tout droit dans la série Hinterland

Le livre suit Fin, l'inspecteur, et Fin le jeune garçon qui a grandi sur l'île. Les passages du passé sont écrit à la première personne, alors que le présent est écrit à la troisième. Au premier paragraphe de Fin le jeune, j'ai trouvé le passage à la première personne assez bizarre, mais finalement, c'est très bien pensé, puisque cela permet de faire la différence entre les deux époques sans doute possible. Les aller-retour dans le passé sont également très utiles pour mieux comprendre les enjeux, les malaises et les relations plus ou moins difficiles du présent. Au final, cela donne un récit à deux histoires, dont l'une permet de comprendre l'autre

Les relations entre les personnages sont typiques des petits villages - les non-dits, les secrets, les qu'en-dira-t-on - particulièrement sous le joug de l'église. Il est question des brutes qui font la loi à l'école et que l'on continue à craindre à l'âge adulte. Le microcosme villageois - et pire encore d'une île - est un vrai vivier à tyrans, alcoolos et pécheurs (dans tous les sens du terme) et il faut dire que ce livre dresse un portrait assez noire de la nature humaine. Il y a quand même quelques bonnes figures - je pense à Gigs, le chasseur de fous de Bassan ou Gunn, le jeune flic - et Fin, un personnage que l'on voit grandir et que l'on apprend à apprécier. The Black House est le premier livre d'une trilogie et Fin est un personnage que j'aurai plaisir à retrouver. 

On sent l'amour de l'auteur pour l'Écosse, pour Lewis, pour les personnages rustres de ces contrées, pour la chasse aux fous de Bassan. Les descriptions sont très trop réalistes, mais, pour autant, le défenseur des droits des animaux qui lutte contre la chasse annuelle n'est pas un personnage sympathique. Peter May a un talent certain pour la description, les paysages sont tous décrits et c'est peut-être là le côté moins plaisant pour moi (pour rappel, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé !) J'avoue avoir sauté plusieurs passages descriptifs, parce que je trouve que parfois trop de détails tue le détail ! (ou plutôt le récit

Bref

Un très bon livre, rude à souhait, une intrigue humaine, des personnages qu'on croit connaître depuis leur enfance. C'est un 4/5 pour moi.


Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Le chuchoteur de Donato Carrisi

Livre de poche - 01/06/2011
576 pages - 12.95 $

J'ai acheté le livre Le tribunal des âmes de Donato Carrisi, parce qu'il est Italien et que je voulais lire autre chose que du scandinave ou de l'anglophone, que la couverture était intriguante, toute comme la 4e de couverture... Je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire. Fin mars, je suis allée à Lyon, au festival Quai du Polar, et Donato Carrisi y était. Je n'avais pas apporté mon livre, j'en ai donc acheté un autre : Le chuchoteur pour le faire dédicacer. J'ai assisté à une conférence sur les disparitions à laquelle il participait et j'ai trouvé ses interventions très intelligentes et pertinentes. Ça ne pouvait qu'être prometteur !

Mais de quoi cela parle-t-il donc ?

Cinq petites filles ont disparu.
Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.
Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.
Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.
Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…

Un époustouflant thriller littéraire, inspiré de faits réels.

Pourquoi lire ce livre ?

Pour l'histoire bien ficelée et les rebondissements (et quels rebondissements !) Carrisi nous mène par le bout du nez et on ne s'en rend compte qu'à la fin. C'est fort ! Ça faisait longtemps que je n'avais pas interrompu ma lecture pour crier "la vache ! il a fait fort !" 

Dès le début, on sait qu'il y a six petites filles disparues (bon en même temps, c'est écrit sur la 4e de couverture, c'est donc pas une découverte). Mila, spécialiste des disparitions, est appelée en renfort pour trouver qui est la sixième victime. Mais celui qui a fait ça est fort, très fort. C'est lui qui mène la danse et les policiers ne peuvent que courir derrière lui et tenter de comprendre le message qu'il veut leur laisser. Puis, les filles réapparaissent et chacune permet de découvrir une nouvelle horreur, il est donc de plus en plus urgent de découvrir l'identité de la sixième petite fille. L'histoire était déjà bien construite, la découverte qui va avec chaque petite fille était assez intrigante pour le livre, mais Donato Carrisi ne s'arrête pas là. Il n'a pas juste écrit un bon bouquin basé sur des faits réels, non, il en fait un livre coup de poing

Les personnages sont bien écrits, chacun avec ses secrets, ce qui est le thème sous-jacent du livre : on a tous une part d'ombre en nous. Le tout étant de savoir si on va s'y perdre ou si on reste dans la lumière. Gavila, le criminologue à la nature éphémère et Mila dont le passé l'a rendu experte en disparition sont les deux personnages principaux et si l'un n'est jamais tout à fait consistant donc attachant, l'autre est un personnage plus complexe que l'on se prend à apprécier. 

Bon à savoir, à travers l'histoire, racontée selon les points de vue de Mila et Gavila, on trouve des extraits de courrier d'un directeur de prison au sujet d'un de ses pensionnaires et les pensées d'une petite fille captive. Ça peut paraître mêlant, mais tout s'explique vers la fin et vous ne verrez pas venir l'explication !

Bref

C'est le premier roman de Donato Carrisi et il est excellent ! Personnages bien écrits, intrigue bien ficelée et des retournements de situation incroyables, c'est un 5/5 pour moi. 

The Buried Life by Carrie Patel - une chronique anticipée

Angry Robot - 29 juillet 2014
ISBN: 9780857665218
Format: Mass Market Paperback
R.R.P.: US$7.99 CAN$9.99

Je lis principalement des polars inscrits dans la réalité d'aujourd'hui, mais cela ne m'empêche pas d'apprécier de changer de cadre de temps en temps. Le monde du polar est vaste, on peut donc y lire des polars historiques, scientifiques, médicaux, toussa et aussi de la SF. Quand j'ai vu ce roman de l'éditeur Angry Robot qui, il faut le dire, édite d'excellents auteurs, je me suis dis "bingo". Même si la science-fiction n'est pas ce que je lis le plus, pourquoi ne pas essayer ? J'ai également eu la chance d'avoir Carrie Patel, l'auteure, en interview sur mon blog, c'est ici !


Mais qu'elle est donc l'histoire ?

Recoletta est une ville souterraine qui a vu le jour après une catastrophe. Les gens ne veulent plus vivre à la surface, car ils ont peur. La ville est très hiérarchisée et la différence entre nantis et pauvres très marquée. L'Histoire est vue comme un danger, car sa connaissance pourrait amener le monde a refaire les mêmes erreurs qui ont menées à la grande catastrophe. Alors quand un historien est tué, l'inspecteur Liesl Malone est décidée à découvrir la vérité, mais la puissante Direction de la préservation fait obstruction et lui interdit l'accès au centre de recherche historique. 

Quand le second meurtre d'un puissant personnage menace le tissu social de la société, Malone et son jeune partenaire Rafe doivent faire attention s'ils ne veulent pas être victimes des criminels qu'ils recherchent, mais aussi du gouvernement qui prétend les protéger. La connaissance est pouvoir et le pouvoir doit être protéger à tout prix... 

Pourquoi lire ce livre ?

J'aime bien découvrir de nouveaux mondes, des mondes qui pourraient être réels, un peu post-apocalyptiques, mais intéressant et c'est ce que nous offre Carrie Patel qui a su imaginer un monde souterrain dans un univers dystopique. La construction de ce monde est bien faite, on s'imagine bien sous terre, on se représente bien les différentes factions (les nantis, les travailleurs, la classe moyenne) plus marquées que dans la réalité, car plus séparées physiquement. La main-mise sur toute la connaissance du gouvernement, la façon de gérer la population sont très typiques d'une dictature. J'ai apprécié la rivalité entre les deux factions du maintient de l'ordre, un peu comme l'animosité entre gendarmerie et police. Qui fera l'enquête, qui a le droit de poser certaines questions, qui assurera la sécurité des victimes potentielles, sont des questions auxquelles devra faire face Malone. 

Parlons personnages. Malone semble être le personnage principal si l'on s'en tient à la présentation du livre et effectivement, dès le premier chapitre, on la découvre à la poursuite d'un malfrat. Elle est forte, courageuse, intelligente et un tantinet tête dure. Bref, un personnage bien présenté qu'on a envie de suivre. Mais Malone n'est pas le seul personnage principal. Jane Lin, une blanchisseuse, se retrouve au coeur de l'enquête et c'est elle que l'on suit le plus. Au fur et à mesure du roman, Malone s'efface pour laisser la place à Jane qui prend les choses en main et grâce à qui l'enquête progresse vraiment. 

Quant à l'intrigue, Malone et Rafe essaient d'enquêter malgré les diverses oppositions auxquelles ils font face et doivent continuer en secret quand le Conseil leur retire l'affaire. Le côté politique de l'enquête est bien mené, c'est très réaliste et on suit avec plaisir les coups-bas et autres astuces nécessaires pour continuer l'enquête. Un petit bémol pour la fin du livre. Tout arrive vite, les explications sont trop facilement données par les coupables et il y a un retournement de veste ultra rapide que je n'ai pas trop compris ni apprécié. 

Bref

Somme toute un bon roman, plaisant à lire, un monde bien imaginé et dont le personnage le plus fort, Jane Lin, est agréable à découvrir. C'est un 3.5/5 pour moi. 

The Butcher de Jennifer Hillier - La sortie du jour !


Gallery Books (July 15 2014)
352 pages - 14.99 $ (Kindle Edition)



En ce 15 juillet sort The Butcher de Jennifer Hillier, une jeune auteure qui a déjà fait sensation avec ses deux livres Creep et Freak. J'avoue que je ne l'a connaissais pas encore, mais après avoir lu quelques critiques indiquant qu'elle avait un certain talent pour créer des monstres, je me suis laissée tenter. 



Alors ça raconte quoi ?

En 1985, une série de meurtres s'abat sur Seattle jusqu'au jour où le célèbre "boucher de Beacon Hill" a été tué par Edward Shank, chef de police. Quelques 30 ans plus tard, Shank est retraité, veuf et donne en héritage sa maison à son petit-fils, Matt, qu'il a aidé à élever. 

Matt, jeune chef très à la mode et très ambitieux, décide de faire des travaux dans le jardin de la maison et fait une découverte macabre. Face à ce lourd secret familial, il doit décider s'il doit se taire, aller à la police ou gérer l'affaire lui-même. 

Pendant ce temps, Sam, la petite amie de Matt, continue d'enquêter sur le boucher de Beacon Hill qu'elle soupçonne d'avoir tué sa mère... 2 ans après qu'il ait été descendu par la police et fini par tomber sur le secret de Matt. 

Pourquoi lire ce livre

Pour la création du monstre qu'a réussie Jennifer Hillier. Même si l'on sait rapidement qui est le véritable boucher, il n'en reste pas moins qu'il est très présent dans le récit et qu'il fait froid dans le dos ! Pour Sam, que l'on veut avertir d'arrêter de fouiner aussi naïvement et de larguer cet égoïste de Matt. Pour Matt, personne dont l'ambition passe avant tout jusqu'au jour où sa vie bascule (bien fait pour ta pomme Matt !)

J'ai également apprécié l'image donnée de la maison de retraite où va Edward et les diverses relations qui s'y tissent. C'est assez drôle, tout en paraissant réaliste. Partant du principe qu'il s'agit d'une résidence pour personnes aisées et en santé, le fait que cela s'apparente à un collège met un peu de légèreté dans le livre tout en rendant certains meurtres encore plus cruels et froids

Il est vrai que l'identité du boucher est si inenvisageable pour les personnages (parce que nous, on sait rapidement et sans doute possible qui c'est), qu'il leur est difficile d'y croire et que la conclusion ne peut que prendre du temps à s'établir. Cependant, la fin est peut-être un peu rapide par rapport à la montée en puissance. Il n'en reste pas moins que Hillier réussi très bien à nous faire sentir une certaine angoisse, alors que l'on ne peut qu'assister aux meurtres d'un monstre aussi froid et cynique qu'Hannibal Lecter peut l'être

The Butcher est un roman qu'on lit d'une traite, non pas pour trouver le coupable, mais parce qu'on se demande où il va frapper la prochaine fois. On se doute de certaines victimes, mais on ne sait pas quand ni comment il va frapper. Aux victimes que l'on devine, s'ajoute d'autres jeunes filles dont la malchance les fait rencontrer le boucher (ok et là, je préfère prévenir car je sais que certaines personnes ne veulent pas lire ça : il est question de viol). C'est donc un livre stressant où les morts s'accumulent et où le monstre ne cesse de devenir encore plus horrible par sa froideur, son cynisme et son manque flagrant d'émotions. 

Bref

Un personnage à la Hannibal Lecter, une série de meurtres devant lesquels on se sent impuissant, une bonne montée en puissance, c'est un 4/5 pour moi. 


Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Miséricorde de Jussi Adler-Olsen

Le livre de poche - 13 février 2013
528 pages - 19.95 $
Romans Policiers | Thriller
Meilleur polar scandinave 2011, prix des lectrices de Elle 2012 (policier).

Bon, ça y est, je m'y suis mise : Jussi Adler-Olsen, la plus trop nouvelle coqueluche danoise. Après Jo Nesbo (Norvège)(j'adooore), Camilla Läckberg (Suède)(très bon), Arnaldur Indriðason (Islande)(trop dépressif à mon goût), Karin Fossum (Norvège)(pas mal) et autres... je retente un auteur scandinave. J'avoue que la pléthore de prix qu'il remporte a très largement influencé mon choix (mais au moins, cette fois, ce n'est pas la couverture, mouahaha)

Alors, c'est quoi l'histoire ?

Merete Lyyngaard, qui incarnait l'avenir politique du pays, croupit depuis des années dans une cage dans des conditions on ne peut plus austère et dangereuse pour sa santé. Faute de preuve, la police a classé l'affaire. 
Carl Mørck, lui, revient après quelques mois d'arrêt maladie suite à une fusillade dans laquelle un de ses coéquipiers est mort et l'autre handicapé à vie. Rendu cynique et désabusé, il fini par gonfler tout le monde et se retrouve rangé au placard commissaire d'un tout nouveau service, le département V et supposé enquêter à lui tout seul sur des affaires sensibles. Il demande à être assisté par une personne et se retrouve avec Hafez el Assad, Syrien récemment arrivé et assez énigmatique. À cause ou grâce à Hafez, Carl rouvre le dossier de Merete... et là... il vous faudra le lire pour savoir la suite ! 

Ce que j'en pense

Et bien il m'aura suffit du trajet Québec - New York pour le lire d'une traite ! Le livre se vit du point de vue de Merete et de Carl et j'avoue que la partie de Merete me faisait penser à Alex de Pierre Lemaître (pour le côté prisonnière bien sûr, le reste diffère largement). Merete trouve toute sorte de techniques pour ne pas sombrer dans la folie qu'un isolement aussi long peut amener. Cette partie, qui sera difficile à lire pour certain, est très bien faite et met bien en lumière l'intelligence de Merete et sa nature battante. Carl, lui, est tout aussi intelligent, (sauf lorsqu'il s'agit de sa femme) et ses qualités d'enquêteur ne sont pas à démontrer. C'est finalement son caractère morose et cynique qui lui fait perdre l'appui de ses collègues et de sa hiérarchie. Pour autant, c'est un personnage que l'on se prend à apprécier, sans doute grâce à l'interaction qu'il a avec Hafez. Hafez, le Syrien qui peine à trouver certains mots, mais qui trouve sans mal les plus petits indices et détails. On se demande quel a été son passé, pourquoi il est venu se réfugier au Danemark et j'ai déjà hâte de lire les autres livres de la série pour en apprendre plus sur lui. 

Très tôt dans le livre, j'ai su par qui et pourquoi Merete est séquestrée, mais cela n'a pas enlevé le charme du livre qui tient pour beaucoup dans le duo Carl-Hafez. Ce tandem improbable est très attachant. Les personnages sont intelligemment construits, ce qui est toujours agréable dans un livre, on ressent bien leurs émotions, leur haine ou désillusion. Quant à l'histoire, je ne sais pas si l'auteur a fait exprès de nous laisser deviner si facilement, mais elle s'accélère à partir du moment où l'on sait qui a fait le coup. Tout se déroule logiquement en fonction des indices découverts par Carl-Hafez et de l'histoire de Merete, dévoilée au fur et à mesure du livre. Au final, c'est une course contre la montre qui se joue pour libérer Merete (est-elle encore en vie ?)

Tout au long de l'histoire, on passe du présent - à l'enquête pour trouver Merete et aux autres enquêtes en cours auxquelles se mêle Carl - au passé - du moment où Merete est enlevée, jusqu'au dénouement. L'épilogue est peut-être un peu inutile et facile, mais ne gâche pas l'impression globale laissée par ce roman haletant. 

Bref

Une très belle découverte pour moi. Encore un auteur qui a su me rallier à l'écriture scandinave ! Le tandem Carl-Hafez est excellent, l'intrigue bien menée, une fin haletante, c'est un 5/5 pour moi. 


Hangtown - The Second Detective Janelle Watkins Mystery

de Karen Sandler
ANGRY ROBOT Ltd - Exhibit A - 24 juin 2014
416 pages - 6.99 $ (kindle edition)

Hangtown est le deuxième livre figurant Janelle, ex-flic devenue détective privée, qui lutte contre les conséquences d'une blessure et ses démons. Démons qui changent d'ailleurs radicalement de ce qu'on a l'habitude de voir chez un détective privé ! En lisant Clean Burn, le premier livre, j'avais déjà apprécié les personnages et l'humour distillé dans le livre, ce qui m'a donné envie de lire le deuxième opus pour suivre Janelle et Ken dans leurs enquêtes. 

C'est quoi l'histoire 

Perdue dans sa ville natale méprisée de Greenville, en Californie, la détective privée Janelle Watkins ne veut rien de plus que de garder la tête baissée et de se faire assez d'argent pour quitter cette ville. Mais même dans la ville endormie de Greenville, la détective privée nerveuse et grande gueule semble attirer le chaos. 

Cela commence avec le suicide apparent d'un jeune de dix-neuf ans d'un pont de l'autoroute. Ensuite, un autre jeune homme disparaît et Janelle commence à soupçonner qu'il pourrait y avoir un lien entre les incidents. Avec l'aide de son ancien partenaire et amant occasionnel, le shérif Ken Heinz, Janelle commence à suivre la piste tortueuse, ne réalisant pas que l'obscurité de son passé pourrait finalement être en train de la rattraper.

Pourquoi lire ce livre

Le premier avantage est qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu le premier opus pour lire celui-ci. Même si les deux tomes concernent la même ville et les mêmes personnages, ce sont deux histoires indépendantes. J'ai également apprécié d'en savoir plus sur le passé de Janelle. Dans Clean Burn on en apprenait plus sur son enfance, dans Hangtown c'est son passé plus proche qui est dévoilé. Ce livre démontre bien les secrets que peuvent cacher une petite ville, les silences et les non-dits. Même si l'intrigue n'est pas la force de ce roman, c'est justement l'histoire non dite de Greenville qui permet de la rendre plausible. 

Encore une fois, plusieurs enquêtes qui semblent séparées finissent par ne devenir qu'une, ajoutant ainsi plusieurs victimes et suspects à la liste des personnages impliqués. Janelle et Ken, qui font équipe dès le départ, enquêtent sur une mort suspecte, puis une disparition suspecte, Janelle reçoit également des textos mystérieux et agressifs d'une personne de son passé qu'elle ne reconnait pas, ajoutons à cela un accident qui n'aurait pas dû avoir lieu et un autre cadavre... on ne s'ennuie pas vraiment à la lecture de ce livre !

Janelle est LE personnage central du livre. Elle est complexe et a plus de profondeur que les autres. Même Ken paraît assez fade à côté, bien qu'il soit le shérif de la ville. J'aime beaucoup la façon dont l'auteur dresse le portrait de Janelle et la manière d'approcher ses démons. Janelle, à cause de son passé, a besoin de se brûler pour calmer certaines émotions, mais Ken réussit - souvent maintenant- à lui en faire passer l'envie. Il n'y a pas de misérabilisme dans la façon dont ce problème est traité et c'est ce que j'apprécie. Cela rend le personnage moins typique que d'habitude ("bonjour, je suis détective donc je bois/joue/drague les jolies filles/me prend la tête avec mon ex/etc.) et plus humaine.

Bref

Encore un bon livre de Karen Sandler dont la force réside dans ses personnages - principalement Janelle Watkins, un personnage très attachant. Un livre où l'action ne cesse jamais et où l'humour est toujours présent. C'est un 4/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Carrie Patel : auteure de The Buried Life

Merci d'accueillir Carrie Pattel, une jeune auteure dont le premier livre sortira le 29 juillet en Amérique du Nord et ​​le 7 août en version imprimée au Royaume-Uni. 

Carrie écrit des scénarios de jeux le jour et des livres la nuit. C'est le genre de personne qui dit ce qu'elle pense sur son blog drôle et qui peut certifier que Maverick est un con et que Iceman est le bon gars! (Donc, maintenant vous êtes au courant) 

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et votre parcours ? 
Bien sûr! Je suis originaire de Katy, au Texas, et j'ai grandi dans une famille de lecteurs. Mon père a toujours quelque chose avec un code-barres de la bibliothèque sur sa table de nuit, et ma mère est une lectrice de polar et une récente accro aux livres audio. J'ai attrapé le virus très tôt (comme l'ont fait mes sœurs), donc ce n'était pas vraiment une surprise quand j'ai commencé à écrire. 

Que pouvez-vous nous dire sur «The Buried Life" comment vous est venue cette idée ? 
J'ai commencé avec la création de la ville souterraine et une atmosphère de mystère, de complot et de raffinement désarmant. À partie de là, j'ai pensé à des personnages qui testeraient les limites de ce monde et quels types de problèmes qu'ils affronteraient ensemble. En rétrospective, cela ressemble à une construction du roman par la fin, mais cela m'a donné une idée claire dès le début du genre de livre que je voulais écrire et le genre d'expérience que je voulais que le lecteur ait. 

Avez-vous utilisé vos voyages ou séjours dans votre livre pour construire votre monde et pourquoi ? 
Indirectement, oui. Le nom et l'inspiration originale pour Recoletta, la ville souterraine de fiction de The Buried Life, est le cimetière de Recoleta de Buenos Aires en Argentine. Je m'y suis rendue lors d'un cours séjour d'étude à l'étranger et j'ai ressenti un fort sentiment captivant de ce lieu. C'est solennel et majestueux et plein d'histoires : tant de personnes importantes de l'histoire d'Argentine y sont enterrées. L'inspiration que j'en ai retirée était assez impressionniste, mais elle a été la genèse du livre. 

Comment réussissez-vous à concilier le travail et l'écriture (en sachant que votre travail est également d'écrire) ? 
C'est un mariage assez fantastique, en fait. Je travaille en tant que concepteur narratif pour Obsidian Entertainment, un studio de développement de jeux et c'est aussi sympa que cela semble. J'écris des personnages, des dialogues et d'autres éléments de l'histoire pour notre RPG à venir : Pillars of Eternity

Cela cadre bien avec mon écriture de roman parce que cela me fait travailler sur les personnages, l'intrigue et la prose toute la journée, mais dans de nouvelles histoires et d'autres paramètres. Il y a un aspect collaboratif à l'écriture de jeux, ce qui est un bon changement de rythme par rapport à la nature solitaire de l'écriture de roman. Le principal défi pour concilier les deux est de trouver le temps pour mon roman, surtout en période de point au bureau, c'est pourquoi j'essaie de prévoir du temps d'écriture tous les matins. 

Quels sujets sont plus difficiles à écrire ? 
Tout ce qui est technique ou procédural peut être un défi, parce que vous voulez être précis sans sacrifier votre liberté avec les personnages et l'intrigue. Ce fut un défi quand j'ai réalisé que j'étais en train d'écrire quelque chose qui était, en partie, un roman policier. J'avais besoin que Malone soit crédible à la fois comme un détective professionnel et en tant que détective professionnel qui se rebelle. 

À quels événements assisterez-vous dans les prochains mois ? 
Je viens revenir d'Apollocon à Houston, et je serai à CONvergence pour le weekend du 4 juillet. Detcon (ou NASFiC, puisque Worldcon est à Londres cette année) sera le dernier congrès sur mon calendrier. Je suis très heureuse de participer à ces trois événements - je suis en fait relativement nouvelle dans le circuit des conventions : Apollocon et Worldcon à San Antonio l'an dernier étaient mes deux premières conventions. 

Que lisez-vous maintenant ?  
Je lis deux livres en même temps : Les Cent Mille Royaumes de N. K. Jemisin pour un peu de fantaisie et Spindown de George Wright Padgett pour la science-fiction pure et dure. 

Que recherchez-vous dans un bon livre ? Y at-il quelque chose qui peut vous faire lâcher un livre inachevé ? 
Même si j'ai eu une relation spéciale avec la fiction spéculative, j'aime un assez large éventail de livres, donc c'est difficile de parler de choses vraiment spécifique - j'aime les essais sur les personnages, les intrigues au rythme rapide, la construction de monde fantastique. Donc, il est probablement plus facile de parler de ce que je n'aime pas ! 

Le processus de révision et la modification de mon propre travail m'a rendu plus attentive à la prose globale et plus impatiente quand elle est faible. L'écriture n'a pas besoin d'être stupéfiante pour raconter une bonne histoire, mais quand elle est mauvaise, c'est distrayant. Cela me fait douter de l'écrivain, ce qui rend presque impossible pour moi de profiter de l'histoire, peu importe la façon dont elle pourrait être intéressante autrement. 

De même, je m'ennuie avec des personnages nébuleux. Sauf s'ils suivent un chemin précis et vraiment, vraiment intéressant, je perds mon intérêt si je ne se sens pas un certain but ou une motivation. 

Si vous pouviez revivre un livre pour la première fois, lequel choisiriez-vous ? 
Dune. Il y a tellement de livres que j'ai appréciés, mais le monde d'Arrakis était si riche et les conflits si bien superposés, qu'il serait intéressant de le découvrir à nouveau. 

Quel est votre prochain projet ? 
Je travaille sur Cities and Thrones, la suite de The Buried Life. J'ai beaucoup de plaisir à prolonger le conflit de The Buried Life et à observer comment les personnages font face à leur nouvelle situation. 

Dans la série à-bas-les-questions-trop-sérieuses

Quel livre apporteriez-vous sur une île déserte ?
Guerre et Paix. Je suis gênée de dire que je ne l'ai pas encore lu et vu sa longueur, cela me tiendrait occupée pendant une longue période. 

Votre méchant préféré ? 
Les meilleurs méchants sont ceux avec lesquels vous sentez un lien (à un certain niveau) en dépit de leurs rôles et de leurs vices. Hannibal Lecter est un excellent méchant parce qu'il est si charmant et intrigant qu'il est facile d'oublier quel dépravé qu'il est. Vous cherchez des explications pour sa brutalité, car il est tentant de croire qu'il y a quelque chose d'aimable (ou du moins prévisible) en lui. 

Quel héro auriez-vous aimé créer ?
Comme tout le monde, j'ai lu une bonne part de Dickens à l'école et même si je n'ai pas particulièrement apprécier la totalité, j'ai adoré Sydney Carton. La plupart des filles de neuvième année en cours d'anglais (moi y compris!) a braillé jusqu'à la fin de Le Conte de deux cités. Il était noble et tragique à la fin et pourtant il ne semble pas se soucier de savoir si les gens pensaient à lui de cette façon. Bien que je pense que je réagirais différemment à son apitoiement sur lui-même et son obsession pour Lucie si je le lisais aujourd'hui, j'aimerais écrire un caractère qui affecte les autres de la façon dont il m'a touché à l'époque. 

Lequel de vos personnages vous ressemble le plus ? 
Je ne m'inclus jamais dans ma fiction, mais je suppose que c'est impossible de ne pas reconnaître des parts de moi-même dans certains de mes personnages, surtout quand je raconte l'histoire par dessus leurs épaules. Avec cela à l'esprit, je sens que je peux voir plus de moi-même dans Jane Lin, l'un des personnages en perspective. Elle est curieuse et déterminée et elle ne peut s'empêcher d'espionner les autres, ce que n'importe qui dans ma famille pourrait vous dire, est une de mes pires habitudes!

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