Fractures de Franck Thilliez

POCKET (14 octobre 2010)
441 pages


Allez, il faut bien le dire, j'achète les livres de Thilliez sans hésitation, parce qu'avec lui, on est sûr de passer un bon moment et d'apprendre des tas de choses scientifiques qui en jettent dans les soirées (héhéhé). 

Alors, me voilà avec Fractures, une histoire qui touche un sujet que je ne peux citer ici pour ne pas vous gâcher l'histoire, mais que vous devriez trop très vite trouver par vous-même. Je ne sais pas si c'est fait exprès par l'auteur, mais j'avoue que j'apprécie généralement (et uniquement quand je lis, hein !), être menée en bateau. Bon, là, ce n'est pas le cas, mais ça ne retire rien à la qualité du récit, des personnages et des explications de Franck Thilliez. 

Parlons personnages, il y en a une flopée ici. Entre Alice et sa soeur jumelle morte - mais pas morte, mais si elle est morte, mais pourtant elle est là - très différentes l'une de l'autre. Le père qui a un passé très très lourd et qui a choisi de vivre tranquillement à la campagne parce qu'il ne supporte plus le stress. Le psy qui s'occupe d'Alice, un peu mystérieux dans ses démarches, j'avais du mal à le cerner. Le médecin de famille qui a tu certaines choses qu'il aurait dû dénoncer il y a longtemps. Le jeune qui aide les clandestins, bien sympathique et ouvert et qui fera tout pour aider Alice. Thilliez sait toujours nous faire apprécier un personnage... ou pas. Il est même capable de nous faire apprécier un personnage qu'il ne faudrait pas aimer ! Imaginer la déception : Quoi ! Intel n'est pas dans la gang des gentils finalement ? Arghh!

L'histoire, bien trop compliquée, et si simple à la fois, pour que je puisse en parler sans dévoiler l'intrigue saura vous tenir en haleine tout du long. À savoir cependant, même si une partie de l'intrigue est facilement et rapidement trouvée, cela n'empêche pas l'histoire de réserver quelques surprises et quelques retournements de situation (et ça, j'aime beaucoup !)

Quant au thème du livre, qu'on y croit ou non, il est tout de même très intrigant. On a tous entendu parler de cas dans ce genre, il y a des tas de films ou livres qui utilisent ce thème pour expliquer des événements, de façon plus ou moins plausible. Mais que l'on trouve les ficelles un peu grosses ou que l'on plonge dans ce thème avec délectation (et un peu de frissons, il faut le dire), une chose est sûre, Thilliez a su, encore une fois, rendre ce thème abordable et très crédible. 

Mais quelle est l'histoire ?

Alice sait que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête et les événements étranges qui se multiplient autour d'elle ne vont rien arranger : cette photo récente de sa soeur jumelle, pourtant morte dix ans auparavant, qu'elle récupère des mains d'un immigré clandestin ; son père, agressé chez lui à l'arme blanche, et qui prétend avoir tenté de se suicider ; ce chemiser ensanglanté qu'elle découvre dans sa douche et dont elle n'a pas le moindre souvenir.
Alice vient de prendre un aller simple vers la folie...

Bref
Ce n'est pas mon préféré, mais Fractures vous fera passer un agréable moment grâce à une histoire prenante, des personnages toujours aussi bien écrits et un sujet qui passionne ou du moins intrigue tout le monde. C'est un 4/5 pour moi. 

Des noeuds d'acier de Sandrine Collette

264 pages
Editeur : Le Livre de Poche (29 janvier 2014)
Collection : Policier / Thriller

Deuxième livre que je lis de cette auteure française au style bien à elle, sans trop d'espoir et pourtant très prenant. Après avoir lu Un vent de cendres, son deuxième roman, voici son premier livre qui a reçu le Grand prix de littérature policière 2013. 

Des noeuds d'acier, c'est une très très très lente descente aux enfers, lente comme un hiver sans fin, comme un huit-clos entre fous, comme le poids de chaînes aux chevilles, comme la soif, comme la violence à l'état pur, comme le désespoir. 
Tout un programme, hein ?

Et pourtant ! N'hésitez pas à plonger dans ce roman, ne serait-ce que pour l'écriture. J'adore le style de Collette qui est aussi sombre que nerveux, ironique, même cynique. On sent la colère, le dégoût, la rage, la haine, on sent l'espoir (vite déçu), on sent le besoin d'amour, l'amitié issue de la galère commune, la camaraderie face aux esclavagistes, la stupeur face à la folie. Honnêtement, juste pour ça, ce livre vaut la peine. 

Mais en plus, il y a les personnages, entre ceux haïssables au possible, ceux qui en l'espace de quelques lignes insufflent un espoir fou, ceux sans qui on ne tiendrait pas (parce que oui, on s'identifie au personnage principal, Théo qui a tenu en partie grâce à Luc). Chaque personnage est fou à sa façon et les relations entre eux sont très bien décrites. 

Et puis, il y a l'histoire. On ne peut s'empêcher de se dire que ça pourrait si facilement arriver... dans un de ces coins très reculés de France où si peu de gens passent, que ça peut si facilement arriver à un individu pommé, sans personne pour le réclamer, sans attaches profondes. Il y a toujours des gens qui disparaissent, qu'on ne revoie jamais. On a tous entendu parler des ces jeunes filles qu'on retrouve des années plus tard, alors qu'elles ont passé des années dans une cave et qu'on les a cherchées partout. C'est réaliste comme histoire, ça la rend encore plus glaçante

La force de ce roman, c'est quand même le fait que le rythme ne faillit pas, qu'on ne s'ennuie jamais et que l'on fini sur le bord de son fauteuil, stressé et nerveux, tout en étouffant dans cette ambiance viciée.


Mais quelle est l'histoire ?

Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers.

Bref

Ce livre est une pépite : il pue le désespoir et on se prend à se dire "c'est fou, mais ça pue bon !" et on en redemande ! C'est un 5/5 pour moi. 

Enzan : The Far Moutain de John Donohue

A Connor Burke Martial Arts Thriller
Publié le 7 juillet 2014 par YMAA Publication Center
296 pages



En choisissant ce livre, je me suis dit que je ne prenais pas trop de risque, vu que c'est le cinquième livre de la série... Si cela n'avait pas été bon, la série n'aurait pas été si loin ! J'ai également aimé la couverture qui va très bien avec le thème des arts martiaux japonais. 


Alors, forcément, quand on attaque une série au 5e tome, il y a toujours le souci de savoir si on ne va pas avoir l'impression de passer à côté de certaines choses importantes pour la compréhension du livre. Et pour ce livre, j'ai le goût de vous dire : oui, mais non... Parce que oui, il y a certaines allusions aux aventures passées, une certaine compréhension que les lecteurs assidus apprécieront, mais pour les novices comme moi, ça se passe très bien quand même !

J'ai bien aimé en apprendre plus sur les arts martiaux, on comprend très vite que l'auteur s'y connait vraiment et qu'il sait expliquer les concepts et contexte de son art en le rendant intéressant. Je n'ai jamais eu le sentiment de lire un essai sur l'art martial japonais, mais au contraire les explications sur le "chemin du guerrier" apportaient une touche très zen à une histoire très violente. C'est un contraste qui apporte une note particulière à ce livre.

Les personnages, principalement Burke et son Sensei, sont très bien écrit, on sent le respect de l'élève pour le maître et la tendresse amusée de Yamashita pour son élève. J'ai apprécié qu'il n'y ait dans ce livre, ni super-héros, ni super-vilains capables de se relever après avoir mangé une ration très élevé de mitraille, c'est bien plus réaliste.

Et l'histoire ? Burke se débrouille seul, avec les moyens du bord et l'aide de quelques acolytes parfois louches, ce qui n'amène pas toujours des résultats heureux, mais qui ont le mérite de rendre l'histoire bien rythmé. On passe d'aventure en mésaventure dans une ambiance parfois zen, parfois rock n'roll.

Mais quelle est l'histoire ?

Chie Miyazaki est une jeune fille gâtée-pourrie d'une famille d'une branche pas trop importante, mais impériale pareille. Quand elle disparaît aux États-Unis avec son petit-ami louche et Coréen, les gars de la sécurité japonaise s'interrogent.

Les Japonais veulent que le problème soit résolu sans brouhaha, ils demandent donc à Connor Burke, l'élève du maître d'épée Yamashita de les aider. Mais l'opération de sauvetage échoue mortellement. Burke comprend qu'on se sert de lui, mais il accepte de les aider en honneur de son Sensei.

L'opération de recherche et sauvetage se termine en confrontation avec une cellule dormeuse nord-coréenne et Burke découvre le secret qui a amené Yamashita du Japon il y a tant d'années et qui les met maintenant tous deux en danger. 

Bref

Un bon roman, bien écrit, une histoire rythmée, une zénitude parfois troublée, bref, un livre qui se lit vite, vous fait passer un bon moment et donne le goût d'aller fouler un tatami. C'est un 4/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.