Cuisine sanglante de Minette Walters

Editeur : Pocket; Édition : 1re (19 octobre 2001)
Collection : Policier / thriller



Allez, il faut le dire, le résumé et le titre accrocheurs ont tout fait pour que j'ai envie de lire ce livre. Qui n'a pas déjà jugé une personne a son physique ? Et quand on a un physique pas facile, comme Olive, c'est pas facile de s'attirer la sympathie. Et Olive, elle a beau être épeurante, elle est assez fine pour savoir qu'elle part avec un handicap ! 

Est-ce pour cela qu'elle a plaidé coupable ? Se sachant déjà jugée. Est-ce pour cela qu'elle ne parle pas ? Sachant que c'est inutile ? En tout cas, elle accepte de parler à Rosalind Leigh qui, au départ, n'est pas partante du tout pour écrire à son sujet. Mais voilà, Rosalind, malgré sa première impression défavorable, a tôt fait d'avoir des doutes quant à la culpabilité d'Olive et décide de mener son enquête. 

Et on découvre, au fil des confidences d'Olive, une histoire de famille des plus nauséabondes, des secrets enfouis mortels, des crasses faites entre amis. C'est pas du joli joli la vie d'Olive !

Mais quelle est l'histoire ?

"D'où provenait la fascination qu'exerçait Olive Martin ? Du spectacle grotesque de son mètre cinquante-cinq pour quelque cent vingt kilos ? De sa sinistre notoriété ? De la répulsion qu'elle inspirait ? Elle avait débité sa mère et sa sœur en morceaux qu'elle avait rassemblés sur le sol de la cuisine en une composition abstraite sanguinolente. L'énormité du crime, jointe à l'impression terrifiante que sa silhouette apocalyptique avait produite sur les membres du tribunal lui avaient valu une condamnation à perpétuité. 
Le crime mis à part, ce qui rendait son cas exceptionnel, c'est qu'elle avait plaidé coupable et même refusé de répondre." Dès sa première rencontre avec Olive Martin, Rosalind Leigh, qui a accepté non sans dégoût d'écrire un livre sur elle, a le sentiment que la meurtrière obèse n'est pas coupable. Mais alors pourquoi ces aveux ? Qui protège-t-elle ? Et pourquoi ?

Bref

Un roman qui se lit vit, une coupable trop monstrueusement idéale, une histoire familiale tordue, un vrai plaisir ! C'est un 4/5 pour moi. 

Le cercle de Bernard Minier

Date de parution14/11/2013
Editeur Pocket
Collection Pocket Thriller, numéro 15696
Nombre de pages789



Ce qu'il y a de plaisant lorsqu'on lit un deuxième roman, c'est qu'on retrouve certains personnages et qu'on commence à les connaître, ils font partie de notre cercle de connaissance (oui, oui, j'ai osé la blague poche !

C'est le deuxième roman de Bernard Minier que je lis et cela me plait de plus en plus, même si, je l'avoue, j'ai parfois un peu de mal avec le personnage central, Servaz, que je ne trouve pas trop trop réaliste (ou alors, s'il l'est, c'est que je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer une personne qui cite à longueur du temps du latin ou des auteurs, même chez mes profs de littérature !)

Mis à part cela, aidé de son équipe (bien sympa d'ailleurs), Servaz retourne dans la ville où il a fait ses études, et où étudie sa fille, pour une enquête haute en retournements de situations et découvertes du passé du commandant. On se prend à espérer une fin heureuse pour Servaz, suite au retour de son amour de jeunesse, on tombe sur un cercle étudiant aux intentions obscurément douteuses, on voit planer avec une horreur des plus plaisantes l'ombre de Julian, le grand méchant de Glacé, le premier livre. Minier nous sert également une critique acerbe des cercles politiques et académiques sans que cela ne tourne en rond (le retour de la blague poche, on ne s'en lasse pas !). On passe d'une piste à une action dans un feu roulant dans ce roman et on ne s'ennuie pas !


Mais quelle est l'histoire ?

Un coup de fil surgi du passé, un e-mail énigmatique, qui signe peut-être le retour du plus retors des serial-killers, précipitent le commandant Martin Servaz dans une enquête dangereuse, la plus personnelle de sa vie. Un professeur de civilisation antique assassiné, un éleveur de chiens dévoré par ses animaux... Pourquoi la mort s'acharne-t-elle sur Marsac, petite ville universitaire du Sud-Ouest, et son cercle d'étudiants réunissant l'élite de la région ? Confronté à un univers terrifiant de perversité, Servaz va rouvrir d'anciennes et terribles blessures et faire l'apprentissage de la peur, pour lui-même comme pour les siens.

Bref

C'est dense et on ne s'ennuie pas. Un deuxième roman encore meilleur que le premier. C'est un 4/5 pour moi. 

An evil mind de Chris Carter

Series: A Robert Hunter Thriller
Mass Market Paperback: 496 pages
Publisher: Pocket Books; Reissue edition (September 27, 2016)



Il suffit de dire que l'auteur a beaucoup d'expérience dans le domaine du comportement criminel... pour comprendre que ce livre (et la série, semble-t-il, bien que je ne les ai pas tous lu) a une touche de vérité qui le rend très réaliste ! 

Carter a écrit un livre qui vous accroche et ne vous décevra pas du début jusqu'à la fin. Et j'ajouterai... jusqu'à la fin de chaque chapitre, vu la façon dont il y instille un genre de mini-cliffanghers qui rend si difficile de fermer le livre pour aller travailler (parce que, bien sûr, vous ne le fermerez pas pour quelque chose d'aussi trivial que le sommeil!) 

Je n'ai rien lu de Carter, donc je ne connaissais pas Hunter, son personnage principal et récurrent. Mais une chose est certaine, il sait écrit des personnages très intéressants et crédibles! J'ai vraiment aimé Hunter et ça me donne envie de lire ses autres livres pour mieux le connaître. L'équipe du FBI était également intéressante et les interactions agréables. Quant à Folter, le méchant du livre, il est si manipulateur et malade, que cela en est un plaisir. 

Pour les plus septiques d'entre vous, il suffit de lire le premier chapitre... vous verrez à quel point Carter est bon et à quelle genre de lecture vous attendre ! Et pour ceux d'entre vous qui aiment des spectacles comme Criminal minds OÜ film comme Le Silence des Agneaux, allez-y! Mais attention, ce livre est pas pour les timides ... une certaine description sont Gruesomes.

Mais de quoi parle le livre ?

Un accident bizarre dans le Wyoming rural dirige le département du shérif à arrêter un homme pour un éventuel double homicide, mais d'autres enquêtes suggèrent la découverte d'un tueur en série beaucoup plus horrible qui cumule enlèvement, torture, et mutilation de ses victimes partout aux États-Unis,depuis au moins vingt-cinq ans. 

 Le suspect prétend qu'il est un pion dans un immense labyrinthe de mensonges et de tromperie, mais peut-on le croire? L'affaire est immédiatement remise au FBI, mais, cette fois, ils sont obligés de demander de l'aide extérieure. L'ex-détective de la cellule de psychologie du comportement criminel, désormais membre de l'Unité de la criminalité ultra violente de la police de Los Angeles, Robert Hunter, est invité à tenir une série d'entretiens avec l'homme appréhendé. 

Ces interviews commencent à révéler des secrets terrifiants que personne ne pouvait prévoir, y compris l'identité réelle d'un tueur si insaisissable que personne, pas même le FBI, ne connaissait son existence, jusqu'à maintenant... 

En bref

Un excellent livre, un criminel vraiment malade, quelques rebondissements que vous ne verrez jamais venir. C'est un 5/5 pour moi!

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Jonathan Strange et Mr Norrel de Susanna Clarke

Le Livre de Poche (27 février 2008)
1149 pages


La quatrième de couverture promettait que ce livre était LE livre de fantasy à lire. Un classique. Alors, comme en plus l'histoire avait l'air vraiment cool... j'ai plongé. 

Ma première impression a été très positive. Clarke a très bien réussi à créer son univers, son monde, ses habitudes, ses paysages et ses habitants. On les imagine, on s'y croit et ce monde nous parait familier très rapidement. 

J'ai aimé les notes de fin de page qui racontait d'autres histoires dans l'histoire. On y apprenait les légendes de ce monde, leur Histoire. Cela permet de mieux comprendre les actions et réactions des personnages et en plus, ces histoires étaient souvent sympas. 

Certains lecteurs enthousiastes ont comparé Clarke à Dickens et je le conçois. Sa façon d'écrire est ressemblante en effet et les relations délicieusement surannées y sont pareillement décrite. C'est ce qui fait la force de ce livre. Clarke raconte bien et les détails ne sont jamais ennuyeux. 

Malgré tout, quelques trucs agacent :

- Strange et Norrel sont décrits comme très intelligents, mais à aucun moment ils ne se rendent compte de ce qui se passe. Ils se font avoir par l'homme-fé, alors que ces derniers sont décrits comme imbéciles...

- Strange peut faire certaines choses qu'il ne fait pas pendant la guerre, on ne sait pas pourquoi. Clarke prétend que c'est exprès, soit, mais cela rend le livre un peu moins crédible à mon sens.

- Le livre est très très loooong... Il y a beaucoup de descriptions. Alors certes, c'est agréable de découvrir ce nouveau monde, mais l'ambiance était là rapidement, grâce à la qualité d'écriture de Clarke, elle n'avait pas besoin d'en rajouter autant.

- J'ai dû laisser le livre de côté (ce que j'ai fait sans mal) et j'ai eu de la misère à le reprendre. J'étais impatiente de finir et j'ai passé outre les dernières descriptions tellement elles me gonflaient.

- J'ai eu ben ben d'la misère à apprécier Norrell. En fait, je n'ai pas réussi du tout... ce qui est dommage, vu que c'est un des personnages principal ! Et honnêtement, lire plus de 1 000 pages à propos d'un personnage qu'on n'arrive pas à blairer, c'est pas facile et ça prend le sacré talent de conteuse de Clarke pour y arriver !

Mais quelle est l'histoire ?

1806. Dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à l'ancienne mode, Mr Norrell, offre ses services afin d'empêcher l'avancée de la flotte française. En quelques jours, les Anglais ont repris l'avantage. Norrell devient la coqueluche du pays. C'est alors qu'il fait la connaissance d'un jeune et brillant magicien, Jonathan Strange. Ensemble, les deux hommes vont éblouir l'Angleterre par leurs prouesses. Jusqu'à ce que l'audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell...

Bref

Un bon livre qui vous prend par la main et vous balade dans un monde imaginaire très réaliste. Un peu trop long à mon goût et avec un personnage antipathique à souhait. C'est un 3/5 pour moi. 

Un avion sans elle de Michel Bussi

Pocket (24 juin 2013)
576 pages



J'ai entendu parler à plusieurs reprises de Michel Bussi, l'auteur qui grimpe en flèche en France, principalement grâce au bouche à oreille. Michel Bussi est un auteur assez prolixe qui a pas mal de livre déjà à son actif. J'ai choisi Un avion sans elle pour le découvrir, parce que l'histoire était assez différente de ce qui se fait habituellement : on ne cherche pas le meurtrier, mais l'identité d'un bébé ! 

Le livre alterne entre différents points de vue, différents pays, différentes périodes, ce qui peut étourdir un peu lorsque c'est mal fait, mais qui n'est pas le cas ici. Cela donne plus un sentiment d'urgence pour trouver la réponse à l'énigme : mais de qui est cet enfant ? 

C'est un thème qui a toujours intrigué : imaginer qu'un enfant a été élevé dans la mauvaise famille. Une des familles est riche, mais dingue, l'autre est pauvre, mais aimante. Comment savoir laquelle est la bonne ? Crédule Grand-Duc (déjà rien que le nom m'a donné envie de lire ce livre !), détective privé à la recherche de cette réponse, paie de sa vie la vérité. Marc, le frère de la libellule, amoureux de cette même libellule, fera tout pour trouver l'identité de cette soeur qu'il aime.

On se prend à espérer pour lui qu'elle soit l'enfant de l'autre famille, la riche folle-dingue, même si tout pointe vers la sienne. Et puis la fin vient détruire toute les pistes que vous pensiez avoir trouvées. La fin, aussi rapide et brutale que la mort de Crédule Grand-Duc, vous jettera à terre tel un article de journal inattendu. La course contra la montre, dont on connait le pourquoi de l'urgence vers la fin seulement, fini à un rythme soutenu et bien ficelé. 


Mais quelle est l'histoire ?

23 décembre 1980. Un écrasement d'avion dans le Jura. Une petite libellule de 3 mois tombe du ciel, orpheline. Deux familles que tout oppose se la disputent. La justice tranche : elle sera Émilie Vitral. Aujourd'hui, elle a 18 ans, la vie devant elle, mais des questions plein la tête. Qui est-elle vraiment? Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Alors qu'il s'apprête à abandonner, la vérité surgit devant ses yeux, qu'il referme aussitôt, assassiné. Il ne reste plus qu'un vieux carnet de notes, des souvenirs, et Marc, son frère, pour découvrir la vérité...

Bref

Un belle découverte, un auteur que je relirai avec plaisir. Un avion sans elle se lit d'une traite en savourant ce sentiment d'urgence, à la recherche d'une identité qui fait tout une différence. 
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Psycho Killer d'Anonyme

LE LIVRE DE POCHE
Novembre 2014


Rien que pour la couverture, ça vaut la peine de l'acheter ! Il y a une irrévérence qui me laissait croire que le ton du livre était déjà donné. Il faut dire que je l'ai lu en anglais (dont le titre est The Red Mohawk) et que le livre a également une couverture super sympa. 

Alors que dire de ce livre ? Que c'est de la dynamite ? Que ça dégomme, ça défouraille, ça balance du plomb et ça décoiffe ! Pas vraiment de répit dans ce roman aux relents années 80, road trip américain et ambiance San-Antonio. J'avoue que, d'habitude, j'aime moyen-moyen les histoires avec effusion de prostiputes, mac et mafioso, mais le ton, bien noir, cynique et drôle, les personnages et l'histoire ont réussi à me faire oublier mon désintérêt habituel pour ce genre. 

À vrai dire, ce livre m'a donné l'impression d'avoir été écrit d'une traite, par une écrivaine ou un auteur (dont je rappelle le nom : Anonyme), complètement défoncée ou bourré - j'hésite entre les deux  - en s'écriant " Oh, putain, c'est bon ça !!!"

Ce livre est jouissif, on ne lit pas, on regarde un Tarantino sur pages, c'est pas rien ! Bourré de clichés et de références, ce livre plaira aussi bien aux nostalgiques des années 80, des films de série B et à bien d'autres choses encore qu'il vous faudra découvrir en le lisant. En ce qui me concerne, je me suis bien marrée en le lisant, ce qui est assez sympa et change de l'habitude. 

Mais quelle est l'histoire ?

Tout semble paisible à B Movie Hell (« L’Enfer du film de série B »). Jusqu’à ce qu’un tueur mystérieux – sous un masque en forme de crâne surmonté d’une crête rouge – se mette à assassiner très tranquillement certains habitants de la ville. Le FBI confie l’affaire à Milena Fonseca et Jack Munson, dit le Fantôme, deux spécialistes des opérations clandestines. Mais bientôt des liens apparaissent entre cette terrifiante série de meurtres et un projet top secret du Département d’État. Les habitants de B Movie Hell sont bien résolus à mettre fin eux-mêmes et sans l’aide de personne à cette situation cauchemardesque… Un thriller drôle et saignant, bourré de références cinématographiques, hommage aux séries B et films d’horreur, par l’auteur de la tétralogie consacrée au Bourbon Kid (Le Livre sans nom, L’Œil de la lune…).

Bref

Un livre qui ne se prend pas au sérieux, au rythme très enlevé, aux personnages tous plus clichés les uns que les autres, mais quel plaisir à lire ! C'est un 5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

The Shining Girls de Lauren Beukes

Mulholland Books - 4 juin 2013


Deuxième roman que je lis de cette auteure et j'ai vraiment préféré ce livre à Broken Monsters dont la fin m'avait un peu déçu, car un peu trop facile. 

Encore une fois, je retrouve le plaisir de l'écriture de Lauren Beukes, fluide et nerveuse à la fois. Cette fois-ci, l'auteure nous promène d'une année à une autre, d'un personnage à un autre, d'une victime à une autre, dans un va et viens ni constant ni évident à suivre, c'est un vrai tourbillon ! 

C'est un roman qui demande que l'on prenne le temps de le lire pour ne pas se perdre. C'est aussi un roman dans lequel le temps, ou devrais-je dire les temps, passe à une vitesse folle. Pas le temps de s'ennuyer, ni de s'attarder, on se fait mener par le bout du nez. 

Ici, un tueur en série qui sévit sur plusieurs décennie sans jamais prendre une ride, car le temps ne passe pas pour lui, il y voyage. Ici, une jeune fille, rescapée du tueur, qui cherche à comprendre pourquoi, qui cherche son meurtrier, qui cherche la vérité, mais elle n'est pas facile à accepter. 

Des personnages intelligemment écrits, des victimes qui ne se contentent pas de mourir, on apprend à les connaître, même légèrement. On découvre des femmes brillantes, dévouées, pleines d'audace et de courage et dont la vie est brisée à cause de ces qualités. 

Une fin un peu floue, qui laisse une sensation d'inachevé, ce n'est peut-être pas le fort de l'auteure ? Mais, somme toute, une histoire prenante, palpitante, à laquelle il faut s'accrocher, certes, mais qui vaut la peine ! 

Mais quelle est l'histoire ?

La fille qui ne voulait pas mourir chasse le tueur qui ne devrait pas exister. 

Harper Curtis est un tueur qui vient du passé. Kirby Mazrachi est la fille qui n'était pas destinée à avoir un futur. 

Kirby est la dernière fille brillante, une de ces jeunes femmes brillantes, pleine de potentiel, dont Harper se destine à prendre les vies après être entré par hasard dans une Maison, à l'époque de la grande dépression de Chicago, qui s'ouvre sur d'autres périodes historiques. 

À la demande de la Maison, Harper s'insinue dans les vies des filles brillantes, attendant le moment parfait pour frapper. Il est le chasseur ultime, s'évanouissant dans une autre époque après chaque meurtre, introuvable jusqu'à ce qu'une de ses victimes survive. 

Déterminée à porter son presque meurtrier devant la justice, Kirby rejoins le Chicago Sun-Times pour travailler avec l'ancien journaliste spécialiste du crime, Dan Velasquez, qui a couvert son cas. Bientôt, Kirby se retrouve proche de l'impossible vérité...

Bref

Bref, un roman qu'il vaut mieux lire d'une traite pour ne pas perdre le fil... des temps. Un tourbillon temporel pour un meurtrier voyageur, c'est un 4/5 pour moi. 



Le bon, la brute et le juge Ti de Frédéric Lenormand

CreateSpace Independent Publishing Platform (6 novembre 2015)
160 pages




Ce livre m'a été offert par une professeure avec qui je travaille, qui, au lieu de m'offrir des chocolats comme à mes collègues (et mes cuisses lui sont éternellement reconnaissantes !), a eu l'excellente idée de m'offrir deux livres du juge Ti. J'avais déjà entendu parler de Frédéric Lenormand et m'étais promis de lire au moins un de ses romans. Ce cadeau était donc un heureux hasard issue d'une merveilleuse idée !

J'ai beaucoup aimé l'écriture très "Jules Verniene" de ce roman dans lequel on sent autant l'amour que la moquerie de l'auteur pour son personnage principal. Lire ce roman m'a fait penser au fameux Tour du monde en 80 jours de Jules Verne par son écriture, légèrement impertinente, toujours drôle, mais jamais méchante, même si certaines vérités sont balancées sous couvert d'humour. 

Pour vous donner une idée de l'écriture super agréable, tout en drôlesse et légèreté, voici un extrait dans lequel Ti vient d'apprendre que son lieutenant, Tao Gan, a la fâcheuse habitude d'emprunter des objets chez les personnes qu'il visite et le soupçonne d'avoir encore volé en sortant de chez un client. 
Ti retrouvera Tao Gan à la sortie et vit que son lieutenant jouait distraitement avec un éventail de jolie facture en bois léger qu'il ne lui avait jamais vu auparavant. Cela devenait contrariant. Où irait-on si les subordonnés cessaient de donner à leurs supérieurs l'exemple de la rigueur morale et de la retenue ?
L'auteur fait également preuve d'autodérision et ne manque pas de se moquer des écrivains. Ainsi, Ti juge que le métier d'écrivain n'est pas un métier très digne.
Après la représentation, Ti félicita l'auteur tout en lui rappelant les limites de son art.
- Pour ma part, je ne voudrais pas que l'on raconte un jour mes travaux dans des œuvres littéraires triviales, affirma-t-il avec fermeté.
Heureusement, ce n'était pas demain la veille qu'un écrivaillon se verrait autorisé à raconter les enquêtes de Ti Jen-tsié. 
Mais est-ce que le livre se contente d'être bien écrit ? Et bien non, c'est la beauté de  la chose. Le juge Ti se retrouve à enquêter plusieurs morts et un chantage odieux, sans parler du fantôme d'un ancien militaire qui lui demande de retrouver son corps. Les différentes affaires semblent être liées, mais en fait non, mais peut-être que oui... Ti va devoir démêler le tout, tout en faisant du ménage dans son personnel qui fait preuve d'une incompétence édifiante ou d'une malhonnêteté très caractérisée. 

Le juge finira bien sûr par administrer un jugement et tout rentrera dans l'ordre. L'histoire est bien mené, les preuves plus ou moins fournies et plus ou moins ésotériques, mais la logique est tout de même bien présente. Il faut savoir que Lenormand a déjà 19 livres de la série à son actif, ce n'est pas rien et c'est aussi une preuve de son talent de narrateur. Parce que franchement, écrire un polar parfois très sanglant qui vous fait sourire, c'est pas donné à tout le monde !

Mais quelle est l'histoire ?

Quel rapport entre l’assassinat d’un héros de guerre découpé en morceaux, les activités suspectes d’un célèbre calligraphe, la mystérieuse disparition d’une collection de jades et les problèmes conjugaux d’un marchand de théières ?

Tandis que tombent les têtes de ses administrés, le juge Ti se demande quel secret cache l’épouse du marchand de théières, la très belle Mme Kouen. Comme si ces meurtres ne suffisaient pas à occuper le mandarin, un fantôme le somme chaque nuit de lui procurer une sépulture décente. Pour démêler les fils de cette intrigue à la subtilité toute chinoise, l’honorable juge est assisté de son fidèle adjoint Tao Gan, indécrottable pickpocket incapable de quitter la maison d’un témoin sans remplir ses manches de petits souvenirs.

Bref

Un roman très agréable à lire, des personnages loufoques, une histoire d'une logique très théorique, un livre pour qui aiment les polars pas trop violents ou les histoires à la Jules Verne. C'est un 4/5 pour moi.

Little Black Lies de Sharon Bolton

St. Martin's Press - Minotaur Books
Pub Date May 19, 2015



La première chose qui ressort de ce livre, c'est l'ambiance d'une île fermée, où tout le monde se connait, où personne n'est vraiment libre. Cette ambiance oppressante qui fait qu'il faut toujours rester dans les limites de ce qui est acceptable dans la communauté, où tout le monde connait la vie des autres, leur histoire, leur passé, leurs erreurs...

Alors forcément quand une chose horrible se produit, la communauté tend d'abord à nier l'évidence, parce que sinon leur vie éclaterait en morceaux. Puis, à un moment, il n'est plus possible de nier les faits et, là, Sharon Bolton reproduit à merveille la suspicion, les regards, les murmures, les ragots qui suivent la disparition des enfants. Elle écrit avec beaucoup d'amour, mais beaucoup de lucidité sur ces petites communautés. C'est très bien fait. 

Les personnages sont très bien écrits et deviennent rapidement membres de notre propre communauté, on se sent inclus, on les connait. L'auteure, de la même façon que pour décrire la communauté, est très forte pour nous faire ressentir les émotions de ses personnages. On vit la détresse de Catrin et parfois sa haine, la culpabilité de Rachel, l'amour de Callum. Après la disparition de ses enfants Catrin s'est enfermé dans son désespoir, alors que son mari, qu'elle a quitté depuis, a refait sa vie. Et leur façon de survivre à la disparition de leurs enfants est très réaliste, très juste et humaine. 

Quant à l'histoire, rien à redire. Les soupçons se portent sur différents personnages, on y croit à chaque fois, les motifs ne manquent pas. La folie grimpante dans la population et parmi les touristes sur l'île sont très très réalistes (malheureusement je dirais). Quelques scènes rappellent celles que nous avons tous vu aux informations et apportent du poids à l'intrigue, c'est bien joué de la part de Sharon ! La fin est vraiment inattendue, je n'ai jamais découvert l'identité du-de la coupable.  

Mais quelle est l'histoire

Dans la petite communauté des Îles Falklands, un enfant perdu est une chose rare. Dans des paysages si dangereux, cela ne peut être qu'un tragique accident... 

Quand un autre enfant disparaît, puis un troisième, il n'est plus possible de croire que leur mort est accidentelle et les villageois doivent admettre qu'il y a un meurtrier parmi eux. Même Catrin Quinn, une femme meurtrie qui vit recluse après la mort accidentelle de ses deux garçons quelques années plus tôt, participe aux recherches et aux spéculations. 

Et soudain, dans cette place belle et sauvage que des générations ont appelé maison, plus personne ne se sent en sécurité et l'hystérie générale monte. 

Mais les trois natifs - Catrin, son amie d'enfance Rachel et son ex-amoureux Callum - cachent de terribles secrets. Et ils ont deux choses en commun : tous les trois souffrent et aucun d'eux de fait confiance à personne, même pas eux-mêmes.   

Bref

Un très bon roman, bien étouffant comme ces petites communautés, des personnages bien écrits, c'est un 4/5 pour moi. 

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Lost Girls d'Angela Marsons

Bookouture (Nov. 6 2015)
442 pages






Tout me semblait prometteur, de l'histoire qui m'a vraiment intriguée... et horrifiée, il faut le dire - que faire dans une situation pareille ? - à la couverture, inquiétante à souhait. 

Je ne connais pas cette auteure anglaise qui semble connaître un succès grandissant certain (ses livres sont très bien côtés sur GoodReads), mais je n'étais pas contre l'idée de lire une histoire avec une flic... écrite par une femme (moui... les derniers personnages féminins que j'ai lu étaient écrits par des hommes !)

Alors, qu'en penser ? 

Quelques points d'accrochages :

- Je n'ai parfois pas compris ce que voulais dire l'auteure, soit parce que Kim faisait une réflexion qu'elle seule devait comprendre ou que seule son équipe et elle devaient comprendre... mais pas nous. Je ne sais pas, mais j'ai eu l'impression d'être mise de côté, je lisais plusieurs fois le texte pour essayer de comprendre, n'y arrivais pas, essayais de traduire le texte... n'y arrivait pas... ce qui gêne la fluidité de la lecture.
- La violence parfois gratuite me gêne. Je ne suis pas contre (dans les livres !!), mais pas pour rien. Dans Lost Girls, un homme est particulièrement cruel et cela se voit en quelques lignes. Il est le mal incarné et Marsons a très bien su rendre cette impression. Mais il a fallu qu'elle en rajoute dans la cruauté, allant jusqu'à inclure une scène avec une jeune homosexuel complètement inutile et gratuitement violente. C'est moyen-moyen selon moi.
- Kim... Oui, je sais, c'est dommage, vu que c'est le personnage principal ! Mais j'avoue que sa grossièreté envers les autres me fatiguent. Elle a visiblement un passé très lourd, il s'est passé quelque chose d'horrible dans son enfance (qui a peut-être été expliqué dans les deux livres précédents), mais ça n'excuse pas le fait de traiter les gens comme de la merde.

Et sinon, l'histoire est bien, l'intrigue bien menée, le dénouement bien amené. La tension entre les familles est très réalistes, les secrets dévoilés sont un peu clichés, mais les réactions à ces vérités sont très bien écrites. Marsons sait comment décrire les relations entre les personnes, les réactions des gens face à diverses situations.

L'auteure sait également jouer avec nos nerfs et plus on avance dans l'intrigue, plus on s'inquiète pour les petites filles, on craint pour leur vie et à un moment, on souhaite que Kim et Bryant accélère... La fin est bien amenée, pas de superheroïne, mais une Kim qui devient finalement plus humaine. 

Mais quelle est l'histoire ?

Deux fillettes ont disparu. Une seule reviendra. 

Le couple qui offre la plus grosse rançon verra sa fille à nouveau. Le couple perdant, non. Ne faites pas d'erreur. Une enfant va mourir. 

Quand Charlie et Amy, deux meilleures amis de neuf ans, disparaissent, deux familles plongent dans un cauchemar. Un texto confirme l'impensable; les filles sont victimes d'un enlèvement terrifiant. 

Quand un second texte rend les familles adversaires pour sauver la vie de leur fille, la montre commence à tourner pour l'inspecteur Kim Stone et son équipe.

Plus elle découvre des corps, plus Stone réalise que ces tueurs sans merci sont les plus meurtriers qu'elle ait jamais affronté. Et que leur chance de ramener les filles à la maison se réduisent d'heure en heure...

Découvrir les secrets bien enfouis des familles semblent la solution de l'énigme. Mais Kim restera-t-elle en vie assez longtemps pour le faire ? Ou est-ce que l'enfant de quelqu'un paiera le prix ultime ?

Bref

L'histoire est bonne, l'écriture parfois trop violente, le personnage principal pas toujours sympathique, c'est un 3/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.