Jonathan Strange et Mr Norrel de Susanna Clarke

Le Livre de Poche (27 février 2008)
1149 pages


La quatrième de couverture promettait que ce livre était LE livre de fantasy à lire. Un classique. Alors, comme en plus l'histoire avait l'air vraiment cool... j'ai plongé. 

Ma première impression a été très positive. Clarke a très bien réussi à créer son univers, son monde, ses habitudes, ses paysages et ses habitants. On les imagine, on s'y croit et ce monde nous parait familier très rapidement. 

J'ai aimé les notes de fin de page qui racontait d'autres histoires dans l'histoire. On y apprenait les légendes de ce monde, leur Histoire. Cela permet de mieux comprendre les actions et réactions des personnages et en plus, ces histoires étaient souvent sympas. 

Certains lecteurs enthousiastes ont comparé Clarke à Dickens et je le conçois. Sa façon d'écrire est ressemblante en effet et les relations délicieusement surannées y sont pareillement décrite. C'est ce qui fait la force de ce livre. Clarke raconte bien et les détails ne sont jamais ennuyeux. 

Malgré tout, quelques trucs agacent :

- Strange et Norrel sont décrits comme très intelligents, mais à aucun moment ils ne se rendent compte de ce qui se passe. Ils se font avoir par l'homme-fé, alors que ces derniers sont décrits comme imbéciles...

- Strange peut faire certaines choses qu'il ne fait pas pendant la guerre, on ne sait pas pourquoi. Clarke prétend que c'est exprès, soit, mais cela rend le livre un peu moins crédible à mon sens.

- Le livre est très très loooong... Il y a beaucoup de descriptions. Alors certes, c'est agréable de découvrir ce nouveau monde, mais l'ambiance était là rapidement, grâce à la qualité d'écriture de Clarke, elle n'avait pas besoin d'en rajouter autant.

- J'ai dû laisser le livre de côté (ce que j'ai fait sans mal) et j'ai eu de la misère à le reprendre. J'étais impatiente de finir et j'ai passé outre les dernières descriptions tellement elles me gonflaient.

- J'ai eu ben ben d'la misère à apprécier Norrell. En fait, je n'ai pas réussi du tout... ce qui est dommage, vu que c'est un des personnages principal ! Et honnêtement, lire plus de 1 000 pages à propos d'un personnage qu'on n'arrive pas à blairer, c'est pas facile et ça prend le sacré talent de conteuse de Clarke pour y arriver !

Mais quelle est l'histoire ?

1806. Dans une Angleterre usée par les guerres napoléoniennes, un magicien à l'ancienne mode, Mr Norrell, offre ses services afin d'empêcher l'avancée de la flotte française. En quelques jours, les Anglais ont repris l'avantage. Norrell devient la coqueluche du pays. C'est alors qu'il fait la connaissance d'un jeune et brillant magicien, Jonathan Strange. Ensemble, les deux hommes vont éblouir l'Angleterre par leurs prouesses. Jusqu'à ce que l'audacieux Strange, attiré par les aspects les plus sombres de la magie, provoque la colère de Mr Norrell...

Bref

Un bon livre qui vous prend par la main et vous balade dans un monde imaginaire très réaliste. Un peu trop long à mon goût et avec un personnage antipathique à souhait. C'est un 3/5 pour moi. 

Un avion sans elle de Michel Bussi

Pocket (24 juin 2013)
576 pages



J'ai entendu parler à plusieurs reprises de Michel Bussi, l'auteur qui grimpe en flèche en France, principalement grâce au bouche à oreille. Michel Bussi est un auteur assez prolixe qui a pas mal de livre déjà à son actif. J'ai choisi Un avion sans elle pour le découvrir, parce que l'histoire était assez différente de ce qui se fait habituellement : on ne cherche pas le meurtrier, mais l'identité d'un bébé ! 

Le livre alterne entre différents points de vue, différents pays, différentes périodes, ce qui peut étourdir un peu lorsque c'est mal fait, mais qui n'est pas le cas ici. Cela donne plus un sentiment d'urgence pour trouver la réponse à l'énigme : mais de qui est cet enfant ? 

C'est un thème qui a toujours intrigué : imaginer qu'un enfant a été élevé dans la mauvaise famille. Une des familles est riche, mais dingue, l'autre est pauvre, mais aimante. Comment savoir laquelle est la bonne ? Crédule Grand-Duc (déjà rien que le nom m'a donné envie de lire ce livre !), détective privé à la recherche de cette réponse, paie de sa vie la vérité. Marc, le frère de la libellule, amoureux de cette même libellule, fera tout pour trouver l'identité de cette soeur qu'il aime.

On se prend à espérer pour lui qu'elle soit l'enfant de l'autre famille, la riche folle-dingue, même si tout pointe vers la sienne. Et puis la fin vient détruire toute les pistes que vous pensiez avoir trouvées. La fin, aussi rapide et brutale que la mort de Crédule Grand-Duc, vous jettera à terre tel un article de journal inattendu. La course contra la montre, dont on connait le pourquoi de l'urgence vers la fin seulement, fini à un rythme soutenu et bien ficelé. 


Mais quelle est l'histoire ?

23 décembre 1980. Un écrasement d'avion dans le Jura. Une petite libellule de 3 mois tombe du ciel, orpheline. Deux familles que tout oppose se la disputent. La justice tranche : elle sera Émilie Vitral. Aujourd'hui, elle a 18 ans, la vie devant elle, mais des questions plein la tête. Qui est-elle vraiment? Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Alors qu'il s'apprête à abandonner, la vérité surgit devant ses yeux, qu'il referme aussitôt, assassiné. Il ne reste plus qu'un vieux carnet de notes, des souvenirs, et Marc, son frère, pour découvrir la vérité...

Bref

Un belle découverte, un auteur que je relirai avec plaisir. Un avion sans elle se lit d'une traite en savourant ce sentiment d'urgence, à la recherche d'une identité qui fait tout une différence. 
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