Ne te retourne pas !

de Karin Fossum

Policier

Inspecteur Konrad Sejer #2

Édition Seuil - 2004

Collection : Points

pages - 13.95 $

ISBN : 9782020413275 (2020413272)

J'ai acheté ce livre après en avoir entendu parler par Marina Sofia (encore un gros merci Marina !) Je ne connaissais pas cette auteure norvégienne, mais j'apprécie de plus en plus les polars scandinaves. Je me suis donc dit que je ne risquais pas grand chose à tenter une nouvelle découverte ! Ce livre est également le 3e livre de mon défi R.I.P. VIII.

Résumé

Dans un petit village de Norvège, une fillette de six ans est portée disparue, puis retrouvée. Peu après, cette fillette explique qu'elle était simplement partie se promener. Mais elle révèle aussi que, près d'un étang, elle a découvert le cadavre d'une adolescente. La victime s'avère être Annie Holland, et son corps nu a été disposé de façon à ce que l'on croit à un viol. Pourquoi cette mise en scène ? La police commence par interroger ceux qui côtoyaient la jeune fille, c'est-à-dire les habitants du quartier qui ont noué des liens entre eux au fil du temps. Des rumeurs se mettent à circuler : la jeune Annie Holland, depuis quelques temps, avait changé... Après L'Œil d'Eve, l'inspecteur Konrad Sejer se retrouve confronté à une nouvelle affaire complexe.

Ce que j'en pense

Bien que le rythme soit plus lent que les thrillers que j'affectionne particulièrement, j'ai beaucoup apprécié le côté humain de ce livre. L'auteure nous dépeint avec talent les différents personnages et particulièrement Konrad Sejer, l'inspecteur, veuf, qui fait de son mieux pour être un bon père, un excellent grand-père et un maître dévoué (pour son chien). Même ledit chien arrive à tenir un rôle dans ce livre ! C'est dire l'importance donnée aux personnages, aux relations entre eux et à leurs propres démons. 

L'ambiance lourde, les suspicions et la procédure suivie pour l'enquête rendent une atmosphère particulière et addictive. À l'instar des romans anglais à l'ambiance si reconnaissable et ampoulée, le roman de Fossum nous fait ressentir les relations et le mode de fonctionnement des petites villes (ou villages en fait). L'isolement, le fait que tout le monde se connaisse, qu'il soit si difficile de garder pour soi ses petits secrets, tout cela sous fond de nature très présente (la forêt, le lac sans fond...), donne là aussi une ambiance bien singulière. 

Quant au rythme du livre, malgré le manque d'action, Karin Fossum réussit le tour de force de rendre la découverte du cadavre très stressante. Par la suite, les suspects vont se succéder en fonction des découvertes, des non-dits et des déballements de secrets. J'ai apprécié l'intelligence des dialogues, les interrogatoires qui ne semblent jamais en être, les questions pièges formulées avec justesse. Ici, rien de rapide, pas d'action à chaque chapitre, mais des suspects à qui on tire les vers du nez sans en avoir l'air. 

Bref

Un très bon roman que je recommande sans hésiter surtout si vous aimez les ambiances singulières, les dialogues bien construits et le raisonnement à l'action. Je lui donne un 4/5.

Ce que j'ai pensé en refermant le livre : très agréable à lire pour son ambiance 

L'enfant des cimetières

de Sire Cédric

Science-Fiction - Fantastique

Pocket - 2011

527 pages - 13.95 $

ISBN : 9782266203654 (2266203657)

Je ne sais plus comment j'ai découvert cet auteur, sans doute par le biais de fans de Maxime Chattam, les deux auteurs donnant dans le fantastique... Il semble que Sire Cédric soit en tout cas une figure montante en France, j'étais donc heureuse de le découvrir. Deuxième livre du défi R.I.P. VIII.

4ème de couverture 

Un fossoyeur vivant près d'un cimetière est pris d'une folie hallucinatoire et tue toute sa famille avant de se suicider.

Un adolescent, se croyant poursuivi par des ombres, menace de son arme les occupants d'un hôpital et tue Kristel, une artiste peintre. David, photo-journaliste - et compagnon de Kristel -, décide de découvrir l'origine de cette vague de meurtres sordides et de suicides, qui ne cesse d'augmenter. Bientôt, il va être confronté à l'inimaginable...

Ce que j'en pense

Il y a indubitablement des points forts dans ce roman... mais également quelques faiblesses qui m'ont gênées. 

Dans les points forts, Sire Cédric sait très bien générer une sensation de malaise, d'angoisse et d'appréhension chez ses lecteurs. J'ai plusieurs fois éprouvé des sensations très peu agréables en lisant certains passages. J'avoue même avoir hésité à continuer à lire le livre après une certaine heure, parce que je n'étais pas sûre d'être capable de dormir ! Il règne parfois une ambiance à la mode "Les oiseaux" d'Hitchcock : vous savez d'où vient le danger, il est tout autour, mais vous ne savez pas quand il attaquera... et ça, ça angoisse !

J'ai apprécié également les personnages dont les émotions sont bien retranscrites, particulièrement le deuil, celui de David, qui cherche à trouver l'origine du mal ayant emporté sa compagne. Tout est fait en finesse, on ressent sa peine, sa négation de la disparition, son besoin d'entrevoir ne serait-ce qu'une image de celle qu'il aime. C'est beau à lire, malgré la douleur. Quant aux angoisses, aux peurs irrationnelles que vivent les autres personnages... c'est suffisamment bien écrit pour que j'ai eu envie de regarder sous mon lit ! Quand le jeune Villeneuve explique ce qu'il vit, on se sent proche de lui, on le comprend, on forme une équipe (une équipe pas forcément dans le meilleur jeu du chat et de la souris...), on se prend à stresser. Clairement, c'est une force de l'auteur. 

J'ai trouvé agréable que le flic à la carrure si imposante et aux manières si rustres ne soit pas une caricature du flic abruti et sans finesse. Au contraire Vauvert se révèle être capable de prendre en considération ce que la majorité des personnes refuserait de croire. Il ne croit pas forcément aux esprits, démons et autres aspects surnaturels, mais comme il le dit si bien : "ce que je crois n'a pas d'importance, répliqua Vauvert. J'essaie d'empêcher des gens de mourir. On me paie pour ça." Il y a une dualité entre la recherche scientifique de preuve et ce que vivent les victimes. Le fait que les personnages ne croient pas à priori aux phénomènes surnaturels, mais cherchent une explication logique et technique rend le côté ésotérique encore plus fort.

Ce que j'ai moins aimé dans le livre concerne deux points, un sans doute moins important pour certaines personnes, mais qui me gêne beaucoup. Très souvent lorsqu'il est question de démons, il y a du sexe ou en tout cas, une certaine sensualité et ce livre n'en manque pas. Par contre, le fait d'inclure des enfants dans les scènes de sexe, ça, ça me dérange. Je trouve ça malsain et regrettable. L'auteur est très fort pour faire ressentir des émotions, s'il voulait que nous ressentions un mélange de désir et de gêne, le fait qu'il y ait des femmes et des hommes de tout âge... rendu à l'état d'ombre ou de cadavres pourris suffisait il me semble ! 

La deuxième faiblesse concerne certains raccourcis utilisés par l'auteur pour faire avancer son histoire. Honnêtement, à quel moment a-t-on vu une personne qui possède comme par hasard TOUS les ingrédients nécessaires à une protection magique ? Parce que franchement, si le démon venait chez moi aujourd'hui, je suis foutue ! Mis à part le sel... je n'ai aucun des autres ingrédients. Il y a d'autres raccourcis dans le livre, mais fort heureusement, ils ne sont pas si nombreux que cela. C'est juste qu'en les lisant, je me suis dis ben voyons... comme si c'était aussi facile ! 

Un extrait 

- Son nom est Raymond Mendez, si ma source est correcte. La trentaine. Fossoyeur depuis dix ans. le genre de gars à l'ancienne, marié, deux enfants. Jamais la moindre histoire. 

David jeta un oeil au cimetière, puis à la maison. Au moins, le bonhomme n'avait pas un long trajet à effectuer pour aller travailler. 

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Il s'est fait tuer ?

Aurore tourna vers lui un visage extatique. 

- Il est mort, oui. Mais avant, il les a tous massacrés. Sa femme et ses enfants. Il les a tués au fusil à pompe. 

- Quelle horreur, fit David.

- Tu peux le dire, poursuivit Aurore, les yeux illuminés par l'exitation. Un truc dément. 

Bref

Un roman somme tout prenant, qui se lit très vite, dont l'intrigue regroupe plusieurs pistes qui se rejoignent, bien mené, avec quelques faiblesses. Je ne sais pas si je peux le recommander, particulièrement à cause des enfants (rédhibitoire dans mon cas), mais il plaira quand même aux amateurs du genre. Je lui donne un 3/5. 

Ce que j'ai pensé en refermant le livre : C'est dommage, ces petites lacunes...

Alex

de Pierre Lemaitre

Roman policier 

Livre de poche - 2012

ISBN 9782253166443 (2253166448)

396 pages - 12,95 $

New on the blog: for the English version, click on the tab above. 

C'est grâce à Marina Sofia, sur Twitter, et dont l'excellent blog se trouve ici, que j'ai découvert Pierre Lemaitre. N'habitant plus en France, je ne suis pas vraiment au fait des auteurs reconnus dans l'hexagone et comme je lis surtout en anglais... ça n'arrange pas les choses. Marina, elle, connait bien ces auteurs et c'est une vrai source de renseignements. J'ai donc décidé de lire Alex après en avoir entendu tellement de bien de sa part et lu la critique de Marina sur Crime Fiction Lover (merci Marina !)

Alex est également le premier livre du défi R.I.P. VIII !

4e de couverture 

Qui connaît vraiment Alex ?

Elle est belle.Excitante. Est-ce pour cela qu'on l'a enlevée, séquestrée et livrée à l'inimaginable ?

Mais quand le commissaire Verhoeven découvre enfin sa prison, Alex a disparu. 

Alex, plus intelligente que son bourreau. 

Alex qui ne pardonne rien, qui n'oublie rien ni personne. 

Un thriller glaçant qui jongle avec les codes de la folie meurtrières, une mécanique diabolique et imprévisible où l'on retrouve le talent de l'auteur de Robe de marié. 

Ce que j'en pense

Ouf! Une chose est sûr, ce livre ne laisse pas indifférent !

Parlons personnages. Nous avons ici Alex, victime ou bourreau ? On ne sait pas grand chose sur elle jusqu'à la fin et pourtant, on ressent pour elle toute une gamme d'émotions ! Son personnage est excellemment bien écrit. Elle reste un mystère, mais elle nous semble fragile, elle parait très sûre d'elle, elle parait froide, elle parait souffrir. On ne sait plus si on l'aime ou si ou la déteste, si on craint pour elle ou si on estime qu'elle l'a cherché. J'ai commencé par l'aimer, puis je n'ai plus su quoi penser. J'avais envie de lui en vouloir, mais c'était en contradiction avec ce que j'avais déjà ressenti avant ! Et la fin ! la fin est incroyable, encore un revirement de contexte, encore une autre façon de voir les choses, on est encore plus confus qu'on l'a été. Pierre Lemaitre est vraiment bon pour vous mélanger les sentiments ! Face à Alex, nous avons les flics : Camille le commandant, (très) petit par la taille, mais (très) costaud par l'acharnement, Louis, le flic distingué et Armand le dépouilleur généreux (oui, oui, il faut le lire pour le croire !) Un trio pas banal, soudé et loyal. Des personnages attachants, réalistes. 

L'intrigue est changeante au fur et à mesure du déroulement de l'histoire, on cherche une victime, on cherche un bourreau, on cherche le pourquoi de tout cette histoire, on cherche une justice. Les personnages restent les mêmes, les rôles changent, le contexte joue une part grandissante dans l'explication. Tout est à comprendre et tout sera compris... à la fin ! 

Un autre point important dans ce livre et qui mérite d'être cité, car c'est assez rare dans les polars. En lisant la couverture, je voyais les critiques du Figaro et du Monde, les journalistes parlaient d'un roman littéraire... Bon. J'ai donc commencé ce livre avec une légère crainte : est-ce que le style ampoulé allait voler la vedette à l'intrigue ? Et bien pas du tout, au contraire. L'écriture est fluide, tour à tour drôle, tragique, froide et jamais ennuyante. Effectivement la qualité de l'écriture se rapproche plus du style littéraire que du style thriller et pourtant, on passe aussi bien par des envolées littéraires, que par des dialogues plus argotiques, par des phrases courtes et choc, par de simples mots, percutants. Il semble que Lemaitre est aussi fort à jouer avec nos sentiments qu'il l'est à jouer avec les mots. 

Un extrait

Notre Maciak pousse l'assimilation jusqu'à devenir alcoolique. Il boit comme un Polonais donc c'est un bon Français. Du genre qui veut garder la nationalité française. Du coup, il fait dans le bistro. Il est plongeur, puis serveur, puis demi-chef de rang, nous avons sous les yeux un merveilleux exemple de montée sociale par la descente de gosier. Dans un pays laborieux comme le nôtre, l'effort est toujours récompensé. 

Bref

Une très belle découverte pour ma part. J'ai adoré aussi bien l'histoire que le style d'écriture. Je conseille fortement ce livre ! je lui donne un 4.5/5!

Ce que j'ai pensé en refermant le livre : Oh bon sang, c'est bien fait pour... (mais ça, vous le saurez en lisant le livre !)

R.eaders I.mbibing P.eril, VIII

Pour la première fois sur ce blog, je vais participer à un défi créé par Carl dont le blog se trouve ici (en anglais of course).

In English here

Voici les débuts du défi selon Carl : 

" Eight years ago I became aware of reading challenges and wanted to start one of my own, hoping to find others who shared my Autumnal predilection for the works of Edgar Allen Poe, H.P. Lovecraft, Bram Stoker and other authors contemporary and classic who captured the spirit of gothic literature. All these years later we are still going strong, welcoming September with a time of coming together to share our favorite mysteries, detective stories, horror stories, dark fantasies, and everything in between.

I welcome you to join us. "

Le défi doit se faire entre le 1er septembre et le 31 octobre. En ces mois d'automne, quoi de mieux qu'un bon livre qui vous garanti des frissons ? Le blog du défi se trouve ici, là où les différents blogueurs peuvent mettre le lien vers leur blog. 

Les différentes catégories de livres autorisées sont celles-ci : 

Mystery.

Suspense.

Thriller.

Dark Fantasy.

Gothic.

Horror.

Supernatural.

Deux règles très simples à suivre : 

1. Avoir du plaisir en lisant (et en regardant)

2. Partager ce plaisir avec les autres. 

J'ai choisi de participer à Peril the first pour lequel il faut lire 4 livres de n'importe quelle longueur, que l'on sent en accord avec la littérature R.I.P. Cela peut-être King ou Conan Doyle, Penny ou Poe, Chandler ou Collins, Lovecraft ou Leroux... ou n'importe qui d'autre.

Pour qui ne souhaite pas lire quatre livres, mais aimerait participer au défi, saches, ami lecteur, qu'il y a d'autres défis possibles (ne lire que deux livres, ne lire qu'un livre... ou regarder un film ou une série!) Le tout étant que les lectures ou visionnages se fassent dans les catégories données. 

En ce qui me concerne, j'ai plusieurs livres dans ma PAL (vraiment plusieurs...), dont certains que j'aimerais lire en priorité. 

Je suis sûre de commencer avec Alex de Pierre Lemaitre (vu que je c'est déjà fait !) 

L'enfant des cimetière de Cédric Sire qui a l'air noir à souhait à glisser dans la catégorie thriller fantastique gothique... avec ça, je ne devrais pas m'ennuyer !

Il y aura un livre de Chris F. Holm (yay!) Dead Letters, un recueil de nouvelles (tout un défi pour moi qui ne lit jamais de nouvelles courtes...)

Ensuite, Ne te retourne pas ! de Karin Fossum, auteure norvégienne que je ne connais pas encore, mais dont on m'a dit le plus grand bien.

Et voilà ! Avec ça, mon automne devrait être excellent ! C'est dans ces moments que j'apprécie les jours de pluie !

Modification : je pensais lire Dead Letters de Chris F. Holm, mais malheureusement, le texte était trop petit pour le lire sur ma mini-tablette ! J'ai donc échangé ce livre avec The Clearing de Dan Newman.

Letters From a Murderer

by John Mathews
Angry Robot - Exhibit A
A Jameson and Argenti case

US/CAN Print

Date: 24th September 2013

ISBN: 9781909223370

Format: Large (Trade) Paperback

R.R.P.: US$14.99 CAN$16.99

ARC

In English here

Je dois l'avouer, je laisse passer très peu de série ou livre parlant de Jacques l'éventreur. Ripper Street et plus récemment Withechapel ont tout de suite retenu mon attention, tout comme d'ailleurs les livres reprenant l'ambiance, le style et la noirceur de tout bon livre tournant autour de cette époque. Alors forcément, quand j'ai vu ce livre sur NetGalley à lire en avant-première... comment dire... je ne pouvais pas passer à côté ! Et encore une fois, c'est grâce à l'excellente maison Exhibit A que j'ai eu le plaisir de le lire. 

Description

New York, 1891. A new breed of cop for a new breed of killer…

The first in a series of hard-boiled New York Victorian mysteries, featuring Finley Jameson & Joseph Argenti.

If Arthur Conan Doyle had been asked to write a sequel to Gangs of New York, then this would be it.

“One genius criminal profiler. One ruthless, streetwise cop. Both will need all their wits to capture the most notorious killer of all time.”

New York, 1891. A prostitute is found brutally murdered. The victim bears the same hallmarks as a notorious recent killing spree in England. Could it be that killer has crossed the Atlantic to fresh killing grounds? Or is this simply a copycat murder? Fear spreads through a city already rife with cut-throat gangs, corruption and vice. Aristocratic English pathologist, Finley Jameson, is teamed up with Joseph Argenti, a streetwise New York cop, to solve the case. But as the body-count rises and the killer taunts his pursuers in open letters, Jameson & Argenti find themselves fighting not just to prevent yet more victims, but also to save the city’s very soul.

Ce que j'en pense

Que retenir de ce roman ? Les deux comparses Jameson et Argenti, uni pour le meilleur et pour le pire. Le pire, parce que l'américain a quelques difficultés à appréhender cet anglais si particulier au point d'en arriver à le soupçonner. Tout oppose ce flic des rues à ce pathologiste anglais artisto. Cependant, le duo fonctionne très bien, aidé en cela par Lawrence, un autre cas à part. Ces trois personnalités très différentes, mais complémentaires rendent le livre très agréable. On aime suivre leur pérégrination, on a envie de faire partie de la bande.

Les personnages secondaires sont également très présents, on apprend à connaître les bandits, on sait que lorsque Brogan arrive, cela va mal se passer, que lorsque Tierney se déplace, ça finit mal pour quelqu'un. Il y a donc les héros d'un côté, les méchants de l'autre et au milieu les victimes. Là encore, l'auteur nous les présente, très brièvement pour certaines (le temps de mourir en fait), mais plus longuement pour d'autres. On fini par connaître les "filles", par les apprécier et par avoir peur pour elles, ce qui rend les meurtres des inconnues encore plus tragiques, car cela aurait pu arriver à l'une des filles que l'on connait. C'est donc toute une gamme de personnages bien pensés, bien descrits et que l'on apprend à connaître. 

L'ambiance froide, dure, morbide et sale. On ne traîne pas toujours dans les plus chics quartiers de New-York. Les docks sont très présents, les bas-fonds en arrière-plan, les tavernes, troquets et lupanars servent de cadre au roman. Forcément, les prostituées étant les victimes, ce sont les quartiers les plus pauvres qui sont touchés, là où règne les brigands de tout genre. Le contraste est d'autant plus grand lorsqu'on suit Jameson et Argenti à l'opéra ou dans les meilleurs tables de New York.

L'enquête est au départ mené par un incompétent doublé d'un ripoux. Devant le manque de résultat, Argenti récupère l'enquête ce qui ne fait pas l'affaire de certains qui voient d'un mauvais oeil ce flic intègre gagner en prestige. Argenti et Jameson sont lancés sur des fausses pistes dans le but de leur nuire, ce qui nuit également à l'enquête qui piétine alors que le meurtrier continue de tuer. C'est donc une lutte contre le tueur et contre les escrocs et ripoux de la ville que doivent mener les deux enquêteurs.

Le rythme s'accélère au fur et à mesure des pièges et de l'avancée de l'enquête. Lorsque Argenti et Jameson trouve le coupable, ce dernier fait tout pour leur échapper. On a donc droit à quelques scènes spectaculaires de course-poursuites et de tentatives de meurtres. Ces dernières étant orchestrées aussi bien par le tueur qui ne veut pas être pris que par le parrain local qui veut voir échouer Argenti.

Bref

Pour les sériephiles, je dirais que ce roman est un beau mélange entre Ripper Street et Copper, pour l'ambiance, comme pour les personnages. Un très bon roman, plein d'actions, de poursuites, de retournements de situation. Ceci est le premier roman concernant Argenti et Jameson et j'ai déjà hâte de lire la suite ! Je lui donne un 4/5.

Ma pensée en fermant le livre : pas le temps de s'ennuyer avec ce livre !