Bone Dust White - premier roman de Karin Salvalaggio

de Karin Salvalaggio
St. Martin's Press - Minotaur Books (May 13, 2014)
304 pages - 15.80 $


Grace entend du bruit à l'extérieur et quelqu'un qui l'appelle, mais elle ne reconnait pas la femme qu'elle voit à l'arrière de sa maison, ni l'homme qui apparaît soudain et la poignarde avant de l'enfuir dans la forêt. Grace appelle les secours, mais - sachant qu'ils n'arriveront pas à temps - décide d'aller aider la victime. Elle découvre alors que cette personne n'est effectivement pas une étrangère, ce qui soulève beaucoup de questions. 

En état de choc, Grace est emportée à l'hopital et la detective Macy Greely est rappelée dans la ville de Collier, dans le Montana, où elle avait déjà travaillé sur un cas auparavant. Elle doit retrouver le tueur et découvrir en quoi le meurtre est lié à Grace, une jeune femme dont le passé trouble a pu ressurgir. Mais la ville de Collier est aussi difficile maintenant qu'elle l'était quelques années plus tôt et Macy va devoir rouvrir de vieilles blessures en fur et à mesure de son enquête sur un meurtre qui semble être la suite d'une histoire vieille de 11 ans. 

Pourquoi lire ce livre

C'est un premier roman pour Karin Salvalaggio et, pour avoir lu quelques premiers livres d'auteurs, je dois dire qu'elle s'en tire assez bien. Même si parfois les scènes se suivent sans trop de transition, ce qui peut prêter à confusion, l'histoire se déroule de façon fluide et sans relâche. 

J'ai apprécié l'atmosphère très bien rendue de la ville de Collier, dont la principale source de revenu semble venir des labos de méth. On y découvre l'envers de la médaille de ce qui fait la grandeur des États-Unis. Ici, c'est la misère noire, les quartiers aux constructions non finies, les rangées de maisons mobiles, les différents trafics organisés par les routiers, des gens durs qui préfèrent se taire, des victimes sans défense. C'est noir, déprimant et lourd et ça permet de se sentir drôlement content de ne pas vivre dans ce genre d'endroits existent, malheureusement.

Il y a toute une flopée de personnages dans le livre, mais on retient principalement Macy, la detective et Jared, le paramédic arrivé sur les lieux du crime en premier. Ces deux-là sont des ex et leur relation, entre souvenir, regret et acceptation, est bien amenée. Je dois quand même avouer que je trouve que Jared tient une place trop importante dans un roman policier qui est censé être la découverte d'une détective, Macy et qu'elle fait équipe avec le Shérif local. C'est Jared qui accompagne Macy dans son enquête et encore lui que l'on suit en dehors de l'enquête, comme s'il était le personnage principal. Certes, il est le lien enter Macy et Grace - touchant et toute en fragilité - mais il me semble que normalement, les civils n'accompagnent pas la police sur une enquête et qu'il prend beaucoup trop de place. 

L'histoire est très noire, comme la ville, l'ambiance et le temps (glacial). Les complicités sont multiples et la loi du silence, si forte dans les petites communautés, gêne le travail de Macy. Entre les victimes désabusées qui ne croient plus en la police et les truands qui profitent de leur silence, Macy a dû mal à trouver les réponses à ses questions. Pour qui aime les romans où les personnages sont le cœur de l'histoire, c'est parfait. Ici, l'intrigue sert surtout à montrer la misère des petites villes américaines et la déchéance de l'être humain. Assez noire, mais très humain en même temps. Petit regret, quelques questions qui ne sont pas nécessaires à l'enquête, mais restent non résolues. 

Bref

Un premier roman somme toute réussit, un contexte maîtrisé, les relations entre personnages sont réalistes et tiennent le haut du pavé dans ce roman. C'est un 3.5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

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