Le tribunal des âmes de Donato Carrisi

LIVRE DE POCHE (LGF) (June 12 2013)



J'ai acheté Le tribunal des âmes à sa sortie en poche, autant pour découvrir un auteur italien, (moi qui lis surtout des auteurs français ou anglophones...) que pour l'histoire qui me paraissait prometteuse. Finalement, j'ai découvert cet auteur en lisant Le chuchoteur, acheté et dédicacé l'année dernière au festival Quais du polar. J'avais également beaucoup aimé les interventions de Donato Carrisi, pleines d'intelligence. 

Alors, voilà, j'ai enfin lu son deuxième roman et je dois dire que j'ai bien reconnu sa plume. Carrisi semble prendre plaisir à nous embrouiller pour mieux nous surprendre. Les points de vue alternent entre différents personnages, dont un cadavre qui se réveille chaque jour en se demandant qui il est. Marcus est un personnage étrange, on sent qu'il a vécu des choses, qu'il est capable de violence, on fini très étonné(e) en connaissant son "métier". Sandra, jeune veuve, n'arrive pas à se remettre de ce qu'elle pensait être un accident ridicule jusqu'au jour où elle découvre que la chute était voulue. Elle aussi cache des choses et devra faire face à sa propre culpabilité et choisir entre le pardon et la vengeance. On suit également un chasseur qui traque sa proie, le tout dans une suite de chapitre liés par une date, une heure, un personnage.

Plusieurs intrigues se déroulent et finissent par se rencontrer et s'expliquer, avec toujours - image de marque de l'auteur - ses retournements de situation qu'on ne sent pas venir. Ça, c'est l'effet Carrisi, on pense lire un livre linéaire et paf! il change les règles. Parlons histoire: les chemins de Sandra et Marcus se croisent alors qu'ils traquent un tueur en série, un maître de la manipulation et que de vieilles enquêtes trouvent un dénouement final, le tout à la sauce réflexion - encore une image de marque de l'auteur - cette fois sur le pardon, la vengeance et le choix qui revient à chaque personne. Comment réagirions-nous si un inconnu nous servait sur un plateau le meurtrier qui a détruit nos vie et que la justice a laissé échapper ?

Encore une fois, Carrisi nous offre un bon polar, à l'histoire bien ficelée, à la réflexion bien menée et aux personnages bien ambigus. Seul bémol en ce qui me concerne, l'aspect un peu trop religieux du livre. Autant j'aime en apprendre d'avantage sur l'histoire des religions (surtout les choses secrètes !) et là je dois dire que j'ai été servie et ravie, autant les réflexions sur le bien et le mal ne me dérange pas, autant amener Dieu comme explication me gêne. La laïque et non croyante que je suis a bien du mal avec les leçons de moral de l'église... C'est sans doute que qui rend Le tribunal des âmes un chouïa moins bon que Le chuchoteur, en ce qui me concerne.

Ce que dit la quatrième de couverture ?

Rome. Sa dolce vita, son Capitole, ses foules de pèlerins, ses hordes de touristes. Sa pluie battante, ses sombres ruelles, ses labyrinthes souterrains et ses meurtriers insaisissables. Marcus est un homme sans passé. Il y a un an, il a été grièvement blessé et a perdu la mémoire. Aujourd'hui, il est le seul à pouvoir élucider la disparition d'une jeune étudiante kidnappée. Sa spécialité : analyser les scènes de crime. Sandra est enquêtrice photo pour la police scientifique. Elle aussi recueille les indices sur les lieux où la vie a dérapé. Il y a un an, son mari est tombé du haut d'un immeuble désaffecté. Elle n'a jamais tout à fait cru à un accident. Leurs routes se croisent pour les conduire chacun au carrefour où il faut choisir entre la vengeance et le pardon.

Bref

Un très bon polar, bien écrit et avec des retournements de situation comme on les aime. C'est un 4/5 pour moi. 

Meurtres pour rédemption de Karine Giébel

Pocket (23 avril 2012)
992 pages - 16,95 $


J'ai rencontré Karine Giébel à Quais du polar. J'avais déjà lu et adoré son livre Juste une ombre, j'étais donc super contente de pouvoir lui parler (l'inviter au festival QuébeCrime) et lui demander de choisir mon prochain livre ! Elle m'a demandé si le style très noir ne me faisait pas peur, je lui ai dit que j'adorais, elle m'a répondu qu'avec Meurtres pour rédemption, j'allais être gâtée et m'a dédicacé : Vanessa, Cette plongée dans les entrailles des prisons françaises... Amicalement. 

Honnêtement, j'ai mis du temps à me décider à le lire, parce que justement, ça se passe en prison : j'avais peur de m'ennuyer (ahah, mais quelle erreur de ma part !) et aussi parce que le passe-temps de Marianne, c'est d'écouter les trains (ce qui est quand même super ennuyeux non ?) Et puis, je me suis lancée dans ce pavé (992 pages quand même...

Mais quelle plongée ! Mais quel choc ! Gérard Collard a dit de ce livre "un choc comme je n'en ai jamais eu !" et j'ai envie de dire : dis-donc Gégé, t'as été un peu léger sur ce coup-là non ? Parce que j'ai plus eu la sensation d'une grosse claque dans la tronche ! C'est dur, c'est sombre, très sombre, il n'y a pas trop de place à l'espoir, mais c'est prenant, ça se lit sur le bord de la chaise, on ne peut pas, ne veut pas quitter Marianne - et s'il se passait quelque chose pendant mon absence ? Ha, bah non, c'est un livre ! - on en redemande et on stresse

Marianne, on devrait la détester : elle a tué un petit vieux pour son pognon, c'est moche. Marianne, elle est super coupable, pas de doute possible et en plus elle recommence. Marianne, c'est aussi la gamine abimée qui ne maitrise ni sa force, ni ses sentiments, ni ses pulsions. Pourtant, Marianne, elle, elle aimerait ne pas être mauvaise, et puis, elle est capable d'une grande gentillesse, elle est extrême comme ça. Marianne, c'est un personnage complexe, émouvant, prenant, fort et on ne peut mieux servi par les autres personnages, tout aussi bien écrits. 

L'histoire se passe en (très) grande partie en prisons, oui avec un s, parce qu'on en fait plusieurs, c'est ce qui arrive quand on est une rebelle comme Marianne. Et bon sang! Mais c'est qu'il s'en passe des choses en prison ! Jamais un temps mort, entre les coups bas, les bagarres, l'amitié, l'amour et la haine, c'est tout un microcosme que nous détaille Karine Giébel avec une puissance d'écriture qui nous interdit de lâcher le livre. Résultat : 992 pages qui passent à une rapidité surprenante dans un condensé de sentiments qu'on ressent tour à tour. C'est poignant, triste, désespéré, mais on termine sur une grande philosophie et une plénitude déchirante. Parce que Giébel ne se contente pas d'écrire un excellent livre, elle nous livre un message, une réflexion sur la liberté. La liberté d'aimer, de voyager, de vivre, mais est-on jamais libre même sans barreau ? Marianne finira pas trouver sa liberté et nous donner une belle leçon de vie. 

Mais quelle est l'histoire ?

Marianne, vingt ans. Les barreaux comme seul horizon. Perpétuité pour cette meurtrière. 
Indomptable, incontrôlable, Marianne se dresse contre la haine, la brutalité et les humiliations quotidiennes. 
Aucun espoir de fuir cet enfer, ou seulement en rêve, grâce à la drogue, aux livres, au roulis des trains qui emporte l'esprit au-delà des grilles. Grâce à l'amitié et à la passion qui portent la lumière au coeur des ténèbres. 
Pourtant, un jour, une porte s'ouvre. Une chance de liberté. 
Mais le prix à payer est terrifiant pour Marianne qui n'aspire qu'à la rédemption... 

Bref

Vous l'aurez compris : allez vite lire ce livre coup de poing. C'est sombre, dur, nerveux, pas reposant, mais si on voulait dormir on lirait un Goncourt, pas vrai ? C'est un 5/5 pour moi !

Sacrifices de Pierre Lemaitre

Livre de poche - 12 mars 2014
360 pages - 12,95 $



Pierre Lemaitre est pas mal tout en haut de mon classement des auteurs-qu-il-faut-absolument-lire ! Je suis tombée à la renverse en lisant Alex (comme beaucoup de monde d'ailleurs). J'ai adoré Travail soigné pour lequel il a reçu le prix du premier roman du festival de Cognac et une nomination au CWA Daggers International 2014. Et je viens de finir la trilogie avec ce livre, Sacrifices. 



Camille, le commissaire petit par la taille mais géant par la personnalité, est entraîné dans une histoire bien tordue, c'est le vrai boxon dans sa vie et dans le livre aussi. La narration se fait selon Verhoeven, le suspect (et les deux se retrouvent parfois au même endroit au même moment) et les autres personnages, alterne entre la 3e personne (quasi tout le monde) et la 1ère personne (le suspect) ça donne le tourniquet ! On est pris dans un rythme qui ne lâche pas, dans un engrenage impitoyable dans lequel Camille s'est lui-même fourré, nous entraînant avec lui. Le récit est raconté sur 3 jours avec des heures en titres de chapitre. C'est fort, parce qu'on ressent son malaise, cette sensation d'être toujours un pas en arrière du suspect et de ne rien pouvoir faire pour l'éviter. 

Mais qui peut en vouloir à Anne Forestier au point d'essayer de l'achever, même après le braquage ? Et est-ce un simple braquage ? Verhoeven, trop pris par son désir de protéger Anne, n'arrive pas à comprendre ce qui se passe... du moins jusqu'à un certain point... C'est quand même Verhoeven ! Mais il faut dire qu'il est quasi seul désormais, puisque (oups! j'ai failli dire pourquoi... Mais non, je ne vais pas vous gâcher les autres romans, ni celui-ci d'ailleurs)

Et puis tiens, je l'ai déjà dit avec Alex et Travail soigné, mais il est bon de faire une piqûre de rappel : Pierre Lemaitre a un style d'écriture différent, très littéraire, très Michel Audiard-esque et tellement jouissif, que rien que pour cela, il faut le lire. Ses descriptions de personnages à elles-seules valent la peine.

Camille la regarde, la dessine mentalement, elle fait de l'effet mais globalement. Parce que en détail, c'est autre chose : de grands pieds, un nez court, des traits un peu grossiers, des fesses très rebondies mais perchées tellement haut. Un cul pour alpiniste. Elle porte un parfum aussi... À l'iode. L'impression de discuter à côté d'une bourriche d'huîtres. 

Il a aussi l'art et l'écriture de combiner la violence extrême avec la dérision/cynisme/ironie la plus totale.

[...] j'aperçois ses pieds, comme des pieds de morte, immobiles, abandonnés, je me penche légèrement voici le corps entier... 
Merde, quelle tête !
Je l'ai vraiment bien arrangée. 
Elle dort la tête sur le côté, elle bave, ses paupières sont gonflées comme des outres, pas le genre de fille qu'on a envie de séduire. Ce qui me revient, c'est l'expression " la tête  au carré ". Très juste, très imagée. La sienne, on dirait un bloc, comme un carton à chaussures, ce sont les bandages sans doute, mais rien que la couleur de la peau, c'est impressionnant. Du parchemin. Ou de la bâche. Et toute boursouflée. Si elle avait des projets de sortie, il va falloir remettre à plus tard. 

La cerise sur le gâteau ? L'histoire est vraiment bonne. Alors, oui, certains n'ont pas aimé la fin (là, je ne balance rien, vu que si vous me lisez, c'est sans doute que vous avez lu d'autres chroniques...) Mais je dois dire que la fin a du sens, qu'elle va avec le livre, qu'elle fini bien la trilogie et laisse quand même la place à une ouverture possible pour une suite ! 

Mais qu'elle est l'histoire ?

« Un événement est considéré comme décisif lorsqu'il désaxe complètement votre vie. Par exemple, trois décharges de fusil à pompe sur la femme que vous aimez. » Anne Forestier, la nouvelle compagne du commandant Verhoeven, est l’unique témoin d’un braquage dans une bijouterie des Champs-Elysées. Elle a été violemment tabassée et laissée pour morte.

Bref

Je ne saurais trop vous recommander de découvrir, lire ou relire Pierre Lemaitre ! Une écriture sèche et redoutablement efficace, une histoire bien menée et un personnage, Camille, qu'on espère un jour retrouver, c'est un 5/5 pour moi. 

La conjuration primitive de Maxime Chattam

Pocket - 12 janvier 2015
537 pages - 15,95 $


Maxime... mon auteur chouchou... le premier à cause de qui (ou grâce, je ne sais trop) j'ai passé ma première nuit blanche à lire (la trilogie du mal est l'antithèse du somnifère !) Et le voici qui récidive, avec La conjuration primitive

Et est-ce que ce livre vaut la peine ?

Oh que oui ! Parce que comme d'hab, il a réussi à créer des personnages super sympas, attachants, intelligents et différents. On suit cette fois des policiers, répartis en plusieurs équipes à cause de l'ampleur de l'enquête. On suit plus particulièrement une équipe mené par Alexis Timée (est-ce un descendant de Guy de Timée, héro du diptyque du temps?), un fan des Giants de New York . Il est intelligent, est capable de ressentir des choses et réussit à embarquer dans l'enquête un spécialiste, Richard Mikelis, qui avait juré de ne plus prendre ce genre d'enquête. Il est accompagné de Ludivine et Segnon qui prennent de l'ampleur au fur et à mesure de l'histoire. Bizarrement, le spécialiste, bien que très important et se donnant à fond, n'est pas le personnage le plus en avant dans l'histoire. C'est vraiment un travail d'équipe, mais avec une petite complicité supplémentaire entre Alexis et Ludivine. Il semble que Chattam aime les duos mixtes dans ces histoires, car il entraîne souvent dans ses enquêtes un couple (qu'il soit officiel ou non). 

Parce que comme d'hab, il réussit à créer une histoire complètement démente, avec des méchants vraiment vraiment tordus aux idées particulièrement machiavéliques. ATTENTION ! Âmes sensibles s'abstenir : la description des scènes n'est pas toujours facile à lire. Mais pour les cœurs bien accrochés, vous ne serez pas déçus ! Chattam est excellent dans les retournements de situation et cette fois encore, il a fait fort... très fort, plus fort que d'habitude en fait ! Je suis restée bouche béé à la moitié du livre, j'ai ensuite a-do-ré le clin d’œil vers la fin du livre (et là, c'est quand même mieux si vous avez lu ses autres livres)(mais ça ne dérange en rien si vous ne les avez pas lu... vous louperez juste le clin d’œil)(mais c'est quand même ballot...) Une chose est sûre, ses histoires sont toujours différentes de ce qu'on peut lire et elles posent toujours des questions sur le mal. Est-il contagieux ? Hum... il va vous falloir lire le livre pour connaître la réponse !

Et puis, avec La conjuration primitive, on voyage : en plus de la France, on part en Pologne où on descend dans la chapelle Sainte-Kinga qui se trouve dans la ville de Wieliczka. Je ne savais pas que ce lieu existe et malgré les circonstances du livre, ça donne vraiment envie de la visiter. Maxime Chattam fait toujours des recherches avant d'écrire de façon à être le plus réaliste possible et c'est réussi. Je sais pour l'avoir lu sur Twitter qu'il a même écumé les stationnement de poids lourds en Pologne pour s'imprégner de l'ambiance (il avait posté des photos de la place) et mieux la retranscrire dans ce livre. On part également au Québec, dans une ville au nom fictif (trop d'horreurs y arrivent pour qu'il puisse situer l'action dans une ville spécifique)(parce qu'honnêtement aucune ville n'aurait aimé être utilisée dans cette partie du livre) et ce, même si les Québécois reconnaîtront sans doute la ville de Fairmont (et son bâtiment en forme de «mur-écran» de 1,3 km de long).

Mais quelle est l'histoire ?

Et si seul le mal pouvait combattre le mal ?

Les enquêteurs les surnomment La Bête et La Fantôme... Si les meurtres qu'ils commettent ne se ressemblent pas, leur sauvagerie est incomparable. Et que penser de cette mystérieuse signature commune - *e - qui écarte la piste de serial killers isolés ? Les tueurs se connaissent-ils ?
Mais bientôt, La Bête et Le Fantôme ne sont plus seuls. Les crimes atroces se multiplient, d'abord en France, puis à travers l'Europe toute entière.
La prédation à l'état brut. Une compétition dans l'horreur...
Pour tenter d'enrayer cette épidémie, et essayer de comprendre : une brigade pas tout à fait comme les autres, épaulées par un célèbre profiler.

Bref

Allez, elle est facile, mais je vais la faire pareil : La conjuration primitive... je vous conjure de le lire ! (mais en même temps, j'avais prévenu !) Des personnages attachants, une intrigue très bien menée, une ambiance froide à souhait, des retournements de situation incroyables, c'est un 5/5 pour moi !

Entrevue ! Nathan M. Farrugia, auteur de The Chimera Vector

Nathan M. Farrugia et moi partageons en commun le fait que nous aimons les livres d'action. C'est pourquoi il m'a demandé si je pouvais faire une chronique sur son livre The Chimera Vector, ce qui était assez cool, puisque je l'avais dans ma Want to Read liste sur Goodreads!

Et maintenant, après avoir aimé son livre (qui pourrait être désigné comme: action-action-action-et-truc-geek) (trucs vraiment cool en fait) je voulais lui poser des questions puisque, sans aucun doute, il sait beaucoup de choses sur le combat et les cascades (les scènes sont si bien décrites, ça sentait vraiment le vécu !) Il a gentiment répondu à mes questions et voici ses réponses !

Le coupable

Nathan Farrugia est publié par Livres Momentum (Pan Macmillan).

Il a servi dans l'armée australienne - dans l'infanterie et la reconnaissance -, et a étudié le cinéma, la télévision et la rédaction professionnelle. Il a travaillé comme éditeur de post-production vidéo, coloriste et rédacteur, où il a obtenu le surnom Fagoogoo, parce que personne ne pouvait prononcer Farrugia.

Nathan vit à Melbourne, en Australie. Dans son temps libre, il pratique le crochetage et découvre  des endroits cachés dans le monde avec des explorateurs urbains. Il pratique Systema, un art martial peu connu et ancien secret des forces spéciales russes. Nathan s'est entrainé sous l'USMC, les SEAL, les Spetsnaz (groupes d'intervention de la police russe) et les instructeurs en renseignement de défense, et a appris les techniques de vie dans les contrées sauvages et de pistage des éclaireurs Chiricahua Apache et Aborigènes australiens. Il boit aussi du thé.

Il passe aux aveux...

Peux-tu nous parler de ta série ?
Bien sûr, la série de la cinquième colonne (3 romans, une histoire courte) parle d'une jeune fille, Sophia, qui est génétiquement modifiée et formée par une agence gouvernementale clandestine, la Cinquième Colonne. Elle est enlevée par des scientifiques renégats et se retrouve bientôt le fer de lance d'un mouvement de résistance. Tout au long de la série, il s'agit juste d'elle et d'un petit groupe d'amis debout contre la cinquième colonne et leur mainmise sur le monde entier. Le groupe de Sophia est super entrainé, mais ils sont très hétéroclites, en quelque sorte le contraire de James Bond.

Alors, Nathan, c'est quoi tout ces entraînements et c'est quoi le prochain ?
Haha, je me suis un peu emporté! Non, mais sérieusement, je vais trop loin.

J'ai un fond dans l'armée, mais une connaissance générale de soldat nous amène seulement à un point. J'ai été attiré vers les formations étranges et non conventionnelles, comme l'escapade urbaine et l'évasion, le crochetage, la survie en forêt et la surveillance. Je ne suis pas encore décidé sur la prochaine, peut-être un peu plus de navigation de nuit. Faire plus d'une classe de Parkour serait bon aussi.

As-tu encore besoin de travailler ? Si oui, comment réussi-tu à concilier le travail et l'écriture (et les entrainements et les blogs et les tweets...)
Je fais du montage vidéo à temps partiel, à domicile. C'est facile de le combiner, essentiellement parce que je ne blogue pas et que j'ai tendance à utiliser davantage les médias sociaux pour me moquer de moi-même que de vendre des livres. Je pense qu'un publiciste aurait une crise cardiaque si il voyait comment je fais les choses. Mais je passe la plupart de mon temps à écrire ou faire des choses liées à l'écriture ou à faire semblant d'écrire.

Où trouves-tu tous ces trucs techno dans tes livres ?
Eh bien, je viens du futur. Oh, et nous allons tous être détruits par l'intelligence artificielle.

Je reçois aussi un peu d'inspiration de la DARPA, division de la science du mal du Pentagone, et à partir d'un large éventail de théories du complot. Et mon cerveau, qui est assez fou aussi. Tout ce qui pourrait éventuellement se passer maintenant ou l'année prochaine est quelque chose que je vais regarder.

À quels événements vas-tu assister dans les prochains mois ?
Je serai sur une conférence au Supanova à Melbourne, en Australie (Avril 2015) où parlerai de la recherche de sensations fortes. Il y a un tas d'autres événements cette année et je espère que je pourrais  les annoncer bientôt ! Mais ça devrait être une année assez amusante.

Que lis-tu maintenant ?
Je lis des histoires courtes complètement dingues par Patrick Lenton, intitulées A Man Made Entirely of Bats.  C'est drôle et bizarre et je lis une histoire avant de me coucher tous les soirs. C'est sur papier et en ebook, donc je vous recommande de vérifier. Le suivant sur ma liste est The Foundation par Steve P Vincent, qui semble être un thriller très excitant.

Que cherches-tu dans un bon livre ? Y at-il quelque chose qui va te faire laisser tomber un livre, inachevé ?
La chose qui craint quand tu écris est qu'au fur et à mesure que tu t'améliores et te perfectionnes, tu commences à moins profiter des livres. Je trouve qu'il est difficile de découvrir de bons livres, dans le genre thriller plus que le genre science-fiction. Je pense que c'est parce que beaucoup de thrillers seront embourbés dans les clichés, des intrigues convenues et toute une farandole de tropes typiques du genre, comme le clone de James Bond, le terroriste du Moyen-Orient ou le sinistre agent du KGB russe.

Ce que je recherche dans un bon livre est un conteur habile qui a soit essayé quelque chose de nouveau ou de travailler avec ces tropes et les rendre intéressants, ou soit inverser complètement la tendance. Dès la première page, je cherche une écriture vive-d'esprit, net et précise qui peut raconter une histoire en moins de mots, sans avoir à s'encombrer avec les adverbes et les adjectifs, ou passer toute une phrase à décrire une poignée de porte. L'économie de mots vous permet de profiter et de se connecter avec l'histoire. C'est ce que font les excellents écrivains, et ils sont excellents parce qu'ils sont précis et sans peur.

Si tu pouvais revivre un livre pour la première fois, ce serait lequel ?
Jurassic Park de Michael Crichton.

Quelle est la prochaine étape pour toi ?
Je travaille sur une nouvelle série épisodique pour le moment, mettant en vedette deux personnages nouveaux et existants. Vous n'avez pas besoin d'avoir lu mes livres précédents pour lire ceux-là. Mais les lecteurs existants pourront toujours poursuivre leur voyage avec Sophia, Damien, Jay et d'autres.

La grande chose à propos de cette série épisodique, comme une série télévisée, est qu'il y a plus de place pour développer des intrigues, pour que les personnages apprennent à se connaître l'un l'autre et pour nous d'apprendre à les connaître, à les aimer et à les haïr. Mais ne vous méprenez pas, je ne oserais pas utiliser l'espace supplémentaire pour devenir paresseux et de longue haleine! Le même niveau d'efficacité, de narration précise s'applique sous cette forme et il n'y aura pas une scène qui n'aura pas besoin d'être là.

Dans la série : à bas les questions sérieuses

Quelle serait ta lecture d'île déserte ?
Probablement pas Le parc jurassique. Vu qu'il est également situé sur une île. Peut-être un bon roman cyberpunk comme Carbone modifié de Richard Morgan.

Ton méchant préféré ?
Le personnage de Gary Oldman, Jean-Baptiste Emanuel Zorg, dans Le Cinquième Elément.

Le héros que tu aurais aimé avoir créé ?
Aucun, vraiment. Il y a beaucoup de personnages de héros déjà que je adore, mais je ne veux pas une seconde qu'ils soient les miens. Je préfèrerais vraiment créer le mien.

Si tu n'étais pas un écrivain, que serais-tu ?
J'ai failli devenir un cascadeur, ce qui est bien parce qu'au moins tu es payé pour mettre en danger ta vie. Sinon, je serais un voyageur permanent. C'est en même temps aussi solitaire et passionnant qu'être écrivain et ça marche pour moi.

Une question que tu aimerais poser à ton héroïne ?
Je voudrais demander, de la plus belle façon possible, comment n'as-tu pas encore renoncé à la race humaine?

Un jour, ce sera utile de le savoir.

Pour quand l'intelligence artificielle arrivera et nous tuera tous.

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Vous pouvez suivre Nathan sur son blog ici ou sur Twitter ou sur Facebook

The Owl de Bob Forward (Le hibou)

An Owl Thriller 
Brash Books (1 juin 2014)
234 pages - 13,51 $



J'ai été attirée par cette histoire d'un antihéros qui ne peut plus dormir. Ce livre est une réédition et a même été tourné en pilote de film. L'auteur est scénariste pour le cinéma et a entre autres participé aux épisodes de X-Men, des Quatre fantastiques, etc. Ça donne tout de suite l'idée que le livre doit être assez bon, non ? En tout cas, j'étais sûre d'en avoir plein les yeux question action !


Mais quelle est l'histoire ?

Milieu des années 80, le crime est omniprésent à Los Angeles. Quand la Loi ne peut pas vous aider, un homme le peut : Alexandre L'Hiboux, dont la capacité de sommeil a été détruite dans une tragédie qui lui a couté sa famille. Désormais un justicier à gage, il rôde dans les rues et résous les crimes avec une certaine finalité mortelle. Un magnat désespéré le recrute pour retrouver l'ordure qui a brutalisé sa fille... une quête qui va mettre à jour un complot qui va ébranler la ville.

Et pourquoi le lire ?

Pour l'action ! Parce qu'il y en a tout du long. On suit The Owl et comme il ne dort jamais... il n'y a pas de temps mort. On traine dans les bas-fonds de Los Angeles, on découvre une vie nocturne pas toujours reluisante. On apprend comment passer le temps lorsqu'on ne peut plus dormir, mais qu'on ne peut pas rester chez soi, parce certains aimeraient nous faire la peau. On fonce tête baissée dans le fief de truands pas tendres et très bien armés, on esquive les balles, on se bat à main nues. Bref, ce livre n'est pas de tout repos !

Pour le personnage, The Owl, un peu gonflé à bloc sur les bords (et au milieu). Il est à fond dans le fait de toujours garder sa réputation intacte, au point parfois de faire des choses inutiles, mais on ne lui en tiendra pas rigueur. The Owl est l'antihéros qui tue les méchants comme on les aime dans les films. En plus, il est drôle ou cynique, ce qui revient au même parfois. J'avoue avoir été un peu déçue de lire qu'il ne se lave qu'une fois par semaine, quand il réussit à aller dans un hôtel... c'est le genre de détails inutiles et dommageable que l'auteur aurait pu éviter à mon sens. Malgré cela, j'ai aimé le point de vue de The Owl quand il raconte son quotidien et son histoire, tragique, ajoute une profondeur à sa situation.

Pour l'histoire, parce que ce qui semblait un cas assez simple : venger la fille d'un magnat, se transforme en chasse à L'Hiboux. Quelqu'un sait que The Owl a été recruté et n'est pas très content. L'Hiboux va devoir trouver le coupable qui se cache derrière toutes ces attaques, avant de pouvoir mener à bien sa mission, faire disparaitre ledit coupable. C'est ainsi que le chasseur devient chassé.

Bref

Ce roman, paru en 1984, est une réédition... ce qui donne déjà une idée de la qualité du livre, vu qu'il est rare qu'un éditeur réédite un navet. De l'action, un antihéros bien campé, une ambiance Los Angeles noir très noire, c'est un 4/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Blood Line de John J. Davis

Granger Spy Novel
Simon and Winter Inc. (14 octobre 2014)
253 pages - 19,95 $


J'ai été attirée par la couverture, sobre et efficace du livre. Je me suis dit que ce livre, c'était du sérieux. Ensuite, j'ai lu le synopsis. J'ai donc changé d'avis sur le fond du livre, mais l'histoire était tout de même intéressante et j'avais envie de voir comment l'auteur allait se débrouiller avec une famille d'espions. 

Mais quelle est l'histoire

Blood Line est le début de la série sur la famille Granger, une famille d'espion, dont les techniques létales vont être mises à l'épreuve  face à une bande de marchand d'armes. 

Quand votre famille est une cible, vous devez être une arme !

La famille Granger. Un père, ancien tueur de la CIA dans des missions où il était seul (c'est dire son talent !), une mère, ancienne tueuse du Mossad, et une fille dont les deux agences veulent recruter les talents. Les Granger sont très soudés, c'est ainsi qu'ils restent en vie. 

Quand une simple effraction armée dans leur maison n'est finalement pas aussi simple, Ron Granger doit mettre de côté sa vie tranquille et retourner travailler pour la CIA. 

Aidé de sa magnifique femme, Valérie, et leur fille pleine de ressources, Leecy, Ron doit rapidement décider qui croire - les opportunistes calculateurs, les criminels rusés, ou les agences avides de pouvoir. Tout allié peut être fatal - tous sont dans une course pour récupérer la dernière découverte technologique qui changera la face du monde à jamais. Mais quand Leecy est enlevée, Ron et Val doivent choisir entre la mission et le sauvetage de leur fille. 

Face à un impossible dilemme, avec le temps filant trop vite, Ron sait une chose: 

Quand tu ne peux faire confiance à personne, fait confiance à ta famille. 

Pourquoi lire ce livre ?

Quand j'ai vu ce livre sur Netgalley, il m'a fait penser au film Malavita (The Family) de Luc Besson... mais cette fois-ci, la famille est une bande d'espion et non de mafiosi. Vu le ton léger du film, j'avoue avoir espéré/pensé/cru que le livre serait dans le même genre. 

Et honnêtement ? C'est exactement ça ! Vous le lirez pour passer un bon moment pas prise de tête, pas de grosse réflexion à l'horizon, on se laisse porter par le flux du livre. Le ton est léger et agréable

Il n'y a pas tant d'action que ça, on est plus dans la découverte de la famille et plus particulièrement dans l'histoire des parents. La famille est poursuivie par de sinistres individus, mais trouve quand même le temps - tout en marchant pour fuir bien sûr - de tout raconter dans les moindres détails. On apprend ainsi à quel point le père et la mère sont de formidables espions (les meilleurs en fait) avec des capacités décuplés dans à peu près toutes les techniques utiles pour l'espion modèle. Tant de perfection est un peu limite, mais en partant du principe que ce livre ne se prend pas au sérieux, c'est tout à fait dans le ton et donc bienvenue !

Bon alors, il y a quelques petites choses qui, à mon sens, ne font pas trop de sens dans le livre: 
- j'ai du mal à imaginer que le gouvernement américain puisse donner comme mission de trouver les dernières technologies militaires à une famille très impliquée avec le Mossad...
- j'ai du mal à imaginer des parents accepter que leur fille encore à l'école, aussi géniale soit-elle, intègre la CIA en sortant de l'école de façon aussi légère.
- j'ai un peu trouvé facile la scène où le coupable est clairement désigné, alors qu'il est dans la pièce d'à côté et qu'il écoute tout ce qui se dit (vous l'aurez deviné, le coupable n'a pas attendu qu'on vienne le chercher une fois la longue conversation terminée. 

Mais, à part quelques petits détails un peu tirés par les cheveux, ce livre fait passer un bon moment. Je mettrais plus ce livre dans la catégorie Jeunes adultes ou dans un style comédie ou parodie, à cause du ton et du déroulement de l'histoire si/très/trop légers du livre. Ce livre plaira aux amateurs de personnages sans défaut, aux héros sans peur et sans reproche à qui tout réussi. 

Bref

Un bon livre, des personnages très très idéaux, une famille unie dans l'espionnage, c'est un 3.5./5 pour moi. 

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.