La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker

Broché: 672 pages
Editeur : Editions de Fallois (19 septembre 2012)


Le souci quand on lit principalement des livres de poche, c'est qu'on arrive après la bataille et qu'on loupe des pépites comme celle-ci. (En même temps, le bon côté des choses, c'est qu'on évite d'acheter le dernier roman à la mode, parce qu'il est à la mode et de se coltiner une platitude des plus foireuses au marketing réussi...)

Au final, ça m'a pris du temps à acheter ce livre, parce que : 
- la mention Goncourt n'a été sauvée que par le fait que ce soit le prix des lycéens (j'ai eu l'espoir récompensé qu'ils cherchaient vraiment la qualité)(mouahaha
- ce livre est étiqueté roman, or j'ai une très légère tendance à ne lire que des polars
Au final, il a fallu que des amies s'étonnent que je n'ai pas encore lu ce livre "super bon, vraiment, tu vas voir" et je dois dire qu'elles avaient raison et que je ne regrette pas du tout d'avoir miser une partie de mes vacances à Cuba avec ce livre (dont j'ai finalement lu la moitié durant le trajet aller).

Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi agréablement étonnée par la construction d'un roman. Quelle originalité ! On a l'impression que ça part dans tous les sens (et c'est un peu le cas avec les multiples changements de point de vue), mais cela créée une dynamique et un rythme qui font qu'on ne s'ennuie pas. Ça parle de boxe, on y trouve des conseils d'écriture, des échanges de lettres, des récits, de l'action, bref, un beau mélange qui donne un tout très sympa.

Alors, certes, certains critiquent l'histoire d'amour entre Nola et Harry, la trouvant trop mièvre, d'autres critiquent l'écriture, la trouvant trop facile pour un prix de l'Académie. Et oui, c'est vrai que l'histoire d'amour est gentillette et que les mots d'amours entre les deux tourtereaux font plus penser à une histoire d'amour à la Jane Austen qu'à une relation entre une ado et un trentenaire en 1975, mais c'est chouette pareil. Oui, le langage n'est pas réaliste, mais c'est romantique et ça apporte un charme un peu vieillot à un polar pas comme les autres.

En ce qui me concerne, j'ai aimé connaitre les habitants de cette petite ville, j'ai vraiment eu le goût d'aller en vacance dans cette maison de bord de mer, d'aller dîner en ville à côté de la table réservée d'Harry. Les mots sont simples, mais une chose est sûre, ils nous intègrent à l'histoire. On fait partie des habitants, on les connait, ce sont nos voisins, avec leurs défauts et leurs qualités.

Et puis, l'histoire, tordue à souhait. On pense avoir découvert le coupable, mais c'était trop facile, on s'est fait berner, puis on en trouve un autre, moins évident, mais c'est encore raté et à la fin on se dit que "ben voyons donc, je ne l'ai pas vu venir !" Et à chaque chapitre, un élément nouveau apparaît, une révélation se dévoile, un mystère s'éclaircit et à chaque fois, ce qu'on pense de Nola et d'Harry change et on fini à côté de la plaque. Ça aussi, c'est sympa dans un roman : être mené-e en bateau !

Ce roman, c'est le langage de Jane Austen qui rencontre l'enquête policière à la Agatha Christie qui reçoit des conseils d'écriture à la Mohamed Ali. Sacré cocktail, hein ? Un petit bijou qui devrait plaire au plus grand nombre

Mais quelle est l'histoire ?

À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Bref

Une vraie pépite ce livre ! Il mérite amplement les prix reçus et les critiques élogieuses. J'ai adoré le style d'écriture, les rebondissements, les relations entre les différents personnages. C'est un 5/5 pour moi !

The Killing Kind de Chris Holm

Publisher: Mulholland Books (Sept. 15 2015)
Sold by: Hachette Book Group Digital, Inc.
Format: Kindle Edition
Print Length: 320 pages



Encore une fois, cet excellent auteur nous offre un roman que vous ne pourrez pas lâcher ! 

Le petit plus avec Holm : ses couvertures sont toujours très belles, que ce soit dans le style rétro de sa trilogie The Collector (Dead Harvest, The Wrong Goodbye and The Big Reap) ou dans celle-ci, très James Bond-esque. Perso, c'est niaiseux, mais une belle couverture fait beaucoup dans mes choix de lecture. 

Avec Holm, en plus, le contenu est toujours à la hauteur de la couverture. Quatrième livre lu de cet auteur et je ne suis jamais déçue. Holm est pile dans la lignée des auteurs de polars noirs, avec, toujours, cet humour qu'il sait parfaitement doser au bon moment. 

Holm a le chic également pour rendre des personnages totalement haïssables sous tout rapport, super sympathiques. Parce qu'il faut le dire, un tueur à gages qui devient la cible d'un autre tueur à gages, on aurait une légère envie de lui dire : "bien fait pour toi vieille branche, fallait choisir une autre carrière !" Mais finalement, bah non, on a plutôt tendance à trouver Hendricks des qualités qui font de lui le gars qu'on aimerait avoir comme pote.  

L'auteur dresse en peu de mot les portraits des différents personnages, les bons comme les méchants, et on arrive ainsi à se faire une image très réaliste des protagonistes. Et dans The Killing Kind, on ne manque pas de protagonistes ! Dans la série le chasseur chassé, Hendricks poursuit différents tueurs à gages eux-mêmes traqués par un tueur à gage pour débusquer Hendricks... ça en fait du monde, il y aurait de quoi en perdre la tête, mais la qualité de l'écriture, le rythme qui ne faillit pas et les répliques mordantes font de ce livre un régal.

Et puis, à un moment, sur une seule page, j'ai crié "NOOONNN", puis "PFIOU !!" pour finir par "Oh non...." Parce qu'il est comme ça Holm, il joue avec vos nerfs. Et le plus fort ? On en redemande !

Mais quelle est l'histoire ?

Un tueur à gages qui ne tue que des tueurs à gages devient lui-même une cible. 

Michael Hendricks tue les gens pour de l'argent. Mis à part ça, c'est un assez bon gars. 

Agent secret pour une unité sous fausse bannière de l'armée des États-Unis, Hendricks est présumé mort après une mission foireuse en Afghanistan. Il laisse derrière lui son ancienne vie - et sa fiancée - et se lance dans un chemin de rédemption... ou peut-être d'auto-destruction volontaire. 

Maintenant, Hendrick fait sa vie comme un genre d'entrepreneur tueur à gages : il ne tue que d'autres tueurs à gages. Pour dix fois le prix sur votre tête, il fait en sorte que la personne venue vous tuer finisse sous terre à votre place. C'est pas une mauvaise façon pour un type avec ses qualités pour faire sa vie, mais c'est une excellente façon pour faire de soi une cible. 

Bref

Je suis vendue, j'adore l'écriture de cet auteur que j'espère voir traduit un jour en français ! C'est un 4.5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.