Le bon, la brute et le juge Ti de Frédéric Lenormand

CreateSpace Independent Publishing Platform (6 novembre 2015)
160 pages




Ce livre m'a été offert par une professeure avec qui je travaille, qui, au lieu de m'offrir des chocolats comme à mes collègues (et mes cuisses lui sont éternellement reconnaissantes !), a eu l'excellente idée de m'offrir deux livres du juge Ti. J'avais déjà entendu parler de Frédéric Lenormand et m'étais promis de lire au moins un de ses romans. Ce cadeau était donc un heureux hasard issue d'une merveilleuse idée !

J'ai beaucoup aimé l'écriture très "Jules Verniene" de ce roman dans lequel on sent autant l'amour que la moquerie de l'auteur pour son personnage principal. Lire ce roman m'a fait penser au fameux Tour du monde en 80 jours de Jules Verne par son écriture, légèrement impertinente, toujours drôle, mais jamais méchante, même si certaines vérités sont balancées sous couvert d'humour. 

Pour vous donner une idée de l'écriture super agréable, tout en drôlesse et légèreté, voici un extrait dans lequel Ti vient d'apprendre que son lieutenant, Tao Gan, a la fâcheuse habitude d'emprunter des objets chez les personnes qu'il visite et le soupçonne d'avoir encore volé en sortant de chez un client. 
Ti retrouvera Tao Gan à la sortie et vit que son lieutenant jouait distraitement avec un éventail de jolie facture en bois léger qu'il ne lui avait jamais vu auparavant. Cela devenait contrariant. Où irait-on si les subordonnés cessaient de donner à leurs supérieurs l'exemple de la rigueur morale et de la retenue ?
L'auteur fait également preuve d'autodérision et ne manque pas de se moquer des écrivains. Ainsi, Ti juge que le métier d'écrivain n'est pas un métier très digne.
Après la représentation, Ti félicita l'auteur tout en lui rappelant les limites de son art.
- Pour ma part, je ne voudrais pas que l'on raconte un jour mes travaux dans des œuvres littéraires triviales, affirma-t-il avec fermeté.
Heureusement, ce n'était pas demain la veille qu'un écrivaillon se verrait autorisé à raconter les enquêtes de Ti Jen-tsié. 
Mais est-ce que le livre se contente d'être bien écrit ? Et bien non, c'est la beauté de  la chose. Le juge Ti se retrouve à enquêter plusieurs morts et un chantage odieux, sans parler du fantôme d'un ancien militaire qui lui demande de retrouver son corps. Les différentes affaires semblent être liées, mais en fait non, mais peut-être que oui... Ti va devoir démêler le tout, tout en faisant du ménage dans son personnel qui fait preuve d'une incompétence édifiante ou d'une malhonnêteté très caractérisée. 

Le juge finira bien sûr par administrer un jugement et tout rentrera dans l'ordre. L'histoire est bien mené, les preuves plus ou moins fournies et plus ou moins ésotériques, mais la logique est tout de même bien présente. Il faut savoir que Lenormand a déjà 19 livres de la série à son actif, ce n'est pas rien et c'est aussi une preuve de son talent de narrateur. Parce que franchement, écrire un polar parfois très sanglant qui vous fait sourire, c'est pas donné à tout le monde !

Mais quelle est l'histoire ?

Quel rapport entre l’assassinat d’un héros de guerre découpé en morceaux, les activités suspectes d’un célèbre calligraphe, la mystérieuse disparition d’une collection de jades et les problèmes conjugaux d’un marchand de théières ?

Tandis que tombent les têtes de ses administrés, le juge Ti se demande quel secret cache l’épouse du marchand de théières, la très belle Mme Kouen. Comme si ces meurtres ne suffisaient pas à occuper le mandarin, un fantôme le somme chaque nuit de lui procurer une sépulture décente. Pour démêler les fils de cette intrigue à la subtilité toute chinoise, l’honorable juge est assisté de son fidèle adjoint Tao Gan, indécrottable pickpocket incapable de quitter la maison d’un témoin sans remplir ses manches de petits souvenirs.

Bref

Un roman très agréable à lire, des personnages loufoques, une histoire d'une logique très théorique, un livre pour qui aiment les polars pas trop violents ou les histoires à la Jules Verne. C'est un 4/5 pour moi.

2 commentaires:

  1. Et quelle aisance à l'écrit manifeste la lectrice dans son évaluation du roman!

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    1. Merci Marie-Claude, ton commentaire est à ton image : tout en élégance et gentillesse !

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