de Ryad Assani-Razaki
Littérature québécoise
Hexagon – 2011
325 pages – 26.95 $
Prix Robert-Cliche du premier roman
Je risque de perdre le peu de crédibilité que je peux avoir comme
lectrice-qui-maîtrise-le-choix-de-ses-lectures, mais j’ai choisi ce livre au
salon du livre de Québec 2012, parce que l’auteur – qui finissait de dédicacer
son livre – avait une bouille sympa. Oui, je sais, c’est complètement niaiseux,
mais sans doute pas plus que de choisir un livre pour sa couverture ! Et puis,
la couverture est beige, ce qui veut dire littérature, et le livre a gagné
le prix Robert-Cliche du premier roman, ce qui veut dire que ça devait être bon. Bref, l’auteur était aussi sympa que sa
bouille le présageait et son livre me donne un air intello (ça, c’est l’effet couverture
beige…).
Résumé
Je fais partie du petit, très
petit nombre de ceux qui pensent que l’histoire d’Iman était belle. Chacun vous
la racontera à sa manière, en y apportant ses propres détails, souvent purement
fictifs. C’est une façon de se l’approprier. En effet, comme la plupart des
choses d’une très grande beauté, elle inspire le désir de la posséder. Mais sa
beauté provient justement du fait qu’elle n’appartiendra jamais à personne.
Pour moi, l’histoire d’Iman est celle d’une main tendue. Une main que j’ai
immédiatement saisie, pour ne plus la lâcher, car ainsi que le reste du monde
j’avais la certitude – et je l’ai toujours – que ce geste, je devais le faire
ou alors je mourrais. TOUMANI
Plusieurs voix se succèdent pour raconter une histoire qui se déroule
sur trois générations. A travers les trajectoires des différents personnages,
c’est le drame de l’Afrique qui se dessine, ses forces, ses richesses, ses
prédateurs, sa violence et son désespoir.
C’est quoi l’histoire sans la dévoiler
Ce que j’en pense
Dès les premières pages, j’ai été emportée par l’écriture en
elle-même, riche, belle, poétique, fluide. Par l’histoire, poignante, prenante. C'est un roman dur, aussi beau que triste, on l'on se prend à espérer et à craindre pour Toumani, Alyssa et Iman. C'est un roman qui laisse un goût doux amer. Doux, parce qu'il est beau, amer parce qu'il relate une réalité peu attrayante. Je le recommande, à condition d'être bien dans ses baskets, mais je ne le recommande pas à qui a le moral en berne, car les personnages et l'histoire sont parfois démoralisants.
Un extrait
Il faut se méfier de la main qui donne tout, car, en se retirant, elle nous laisse démuni. Iman était sorti de ma vie. Ou plutôt ma honte l'en avait sorti. Je ne pouvais pas me représenter devant lui. Non, plus après ces mots. Mais sans lui, je n'avais plus rien.
Bref
Une lecture pas toujours facile, mais la vie ne l’est pas. Et pourtant
une lecture qui ouvre les yeux sur une réalité qu'on ignore très facilement, quand on a la chance de vivre en pays développé. J'ai aimé ce livre, même si je n'ai pas aimé l'histoire. Un roman à lire, ne serait-ce que pour l'écriture et la sagesse qu'on y retrouve par moment. Un prix Robert-Cliche amplement mérité.
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