L'île des chasseurs d'oiseaux (The Black House) de Peter May - sortie le 5 août 2014

Quercus (Dec 3 2013) - Sortie US en 2014
432 pages - 9.99 $ Kindle édition



Encore une de ces fois où c'est la couverture qui a attirée mon œil... et ce n'est pas plus mal, vu que l'éditeur ne fournissait aucune description sur le site NetGalley. Il a fallu que je cherche pour trouver de quoi il s'agissait. Et là, j'ai découvert que cela se passait en Écosse, sur une île et qu'on y parlait d'Édimbourg dont je garde un souvenir impérissable après une semaine a écumer ses pubs, son château, ses rues... bref, une ville que j'aime beaucoup. 



Alors, ça raconte quoi ?

L'île de Lewis, d'une beauté sauvage, est l'endroit le plus isolé d'Écosse. Une île où, à la vie difficile, s'ajoute la peur de Dieu des habitants. Mais de vieilles traditions païennes se cachent sous le vernis de la foi : le désir primaire de sang et de revanche. Quand un meurtre brutal sur l'île ressemble à un crime similaire à Édimbourg, l'enquêteur Fin Mcleod est envoyé à Lewis pour enquêter. Pour avoir grandi sur l'île, l'enquête tourne vite à un voyage dans le temps. Chaque année les hommes partent chasser le fou de Bassan, une tradition sauvage qui n'est plus nécessaire pour la survie, mais à laquelle ils s'accrochent d'autant plus férocement face à la morale moderne. Pour Fin, la chasse rappelle une tragédie horrible qui, après tout ce temps, peut être l'origine d'un autre sacrifice. 

Pourquoi lire ce livre ?

Pour l'Écosse ! Mais pas que, bien sûr. 

Pour l'ambiance à la 50 nuances de... gris ! Mais ça, c'est à cause du temps, froid et humide, de la pluie, de l'austérité de l'île, de ses habitants, durs à la tâche, durs dans leur morale, durs dans leur foi. On a beau être sur une île, je n'ai pas réussi à me réchauffer durant tout le livre ! Pour ceux qui auront vu la série, une plongée dans l'ambiance du livre vous donnera l'impression d'être tombé tout droit dans la série Hinterland

Le livre suit Fin, l'inspecteur, et Fin le jeune garçon qui a grandi sur l'île. Les passages du passé sont écrit à la première personne, alors que le présent est écrit à la troisième. Au premier paragraphe de Fin le jeune, j'ai trouvé le passage à la première personne assez bizarre, mais finalement, c'est très bien pensé, puisque cela permet de faire la différence entre les deux époques sans doute possible. Les aller-retour dans le passé sont également très utiles pour mieux comprendre les enjeux, les malaises et les relations plus ou moins difficiles du présent. Au final, cela donne un récit à deux histoires, dont l'une permet de comprendre l'autre

Les relations entre les personnages sont typiques des petits villages - les non-dits, les secrets, les qu'en-dira-t-on - particulièrement sous le joug de l'église. Il est question des brutes qui font la loi à l'école et que l'on continue à craindre à l'âge adulte. Le microcosme villageois - et pire encore d'une île - est un vrai vivier à tyrans, alcoolos et pécheurs (dans tous les sens du terme) et il faut dire que ce livre dresse un portrait assez noire de la nature humaine. Il y a quand même quelques bonnes figures - je pense à Gigs, le chasseur de fous de Bassan ou Gunn, le jeune flic - et Fin, un personnage que l'on voit grandir et que l'on apprend à apprécier. The Black House est le premier livre d'une trilogie et Fin est un personnage que j'aurai plaisir à retrouver. 

On sent l'amour de l'auteur pour l'Écosse, pour Lewis, pour les personnages rustres de ces contrées, pour la chasse aux fous de Bassan. Les descriptions sont très trop réalistes, mais, pour autant, le défenseur des droits des animaux qui lutte contre la chasse annuelle n'est pas un personnage sympathique. Peter May a un talent certain pour la description, les paysages sont tous décrits et c'est peut-être là le côté moins plaisant pour moi (pour rappel, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé !) J'avoue avoir sauté plusieurs passages descriptifs, parce que je trouve que parfois trop de détails tue le détail ! (ou plutôt le récit

Bref

Un très bon livre, rude à souhait, une intrigue humaine, des personnages qu'on croit connaître depuis leur enfance. C'est un 4/5 pour moi.


Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

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