L'armée furieuse

de Fred Vargas
J'ai lu - 2011
440 pages - 13,95 $

J'ai découvert Fred Vargas - une auteure française connue un peu partout dans le monde qui vient de recevoir le prix International Dagger Award 2013 pour ce roman - après avoir lu plusieurs livres de Patricia Cornwell... Vargas, on aime ou pas (j'ai rarement entendu des commentaires mitigés à son égard !) et personnellement, le style décalé, parfois loufoque, d'Adamsberg après la rigueur scientifique de Scarpetta, c'était du pur bonheur ! J'apprécie également que ses histoires soient bien bien souvent en lien avec des peurs ou des histoires anciennes (la peur du loup dans L'homme à l'envers, de la peste dans Pars vite et revient tard). Cette fois-ci, il est question d'une légende concernant l'armée furieuse...

Quatrième de couverture 

Avec sa petite blouse à fleurs et son air timide, Valentine Vendernot et son histoire de fantômes ne sont pas de taille à mobiliser une brigade parisienne. Pourtant, le commissaire Adamsberg a très envie de s'intéresser à cette chevauchée nocturne dans le bocage normand. Il délègue l'enquête en cours et se rend sur les lieux : Ordebec, son église, son bistrot, son chemin de Bonneval, ses crimes atroces. 

Ce que j'en pense

On retrouve dans ce roman la brigade menée (ou pas trop menée en fait) par Adamsberg. Vargas sait créer des personnages tous aussi crédibles les uns que les autres malgré leurs travers caricaturaux. On a ainsi le commandant lui-même, un genre d'OVNI évanescent dans le monde de la police, mais également Danglard l'intello, Veyrenc qui parle en alexandrin, Retancourt une flic hors norme y compris en taille ou la Boule, autrement dit le chat qui passe son temps à dormir et se fait porter pour aller manger, et tous les autres. Leurs défauts les rend attachants et humains, ce ne sont pas des supers flics, ce ne sont pas non plus des flics qui trainent leur passé comme des boulets. On sent que Vargas aiment tous ses personnages, ce qui fait que malgré leurs défauts ou sans doute à cause de leurs défauts, on les apprécie.

L'histoire est également bien menée. Adamsberg mène trois enquêtes en parallèle dont une qui l'entraîne en Normandie sur les traces du seigneur d'Hellequin et sa chevauchée mortelle qui désigne qui va mourir. Les désignés tombent les uns après les autres et Adamsberg ne trouve le coupable qu'à un détail sur lequel il butte tout au long sans le comprendre. J'avoue que jusqu'à la fin, je ne savais pas qui était le tueur, parce que Vargas, l'air de rien, nous mène par le bout du nez, nous jetant à la face les suspects les plus probables et laissant dans l'ombre l'identité du meurtrier jusqu'au dénouement.

Ce que j'aime également dans ce livre, c'est l'ambiance et les dialogues complètement décalés bien souvent dû au fait qu'Adamsberg parle comme il pense et qu'il pense différemment, laissant ses collègues - et nous - dans le brouillard total, mais suivant une logique très personnelle et efficace au final. Un extrait dans lequel Adamsberg mêle le suspect Christian Clermont à Paris et le mort Mortembot en Normandie :

- Costume bleu rayé pour Christian. vous le voyez ? Pas brun.
- Non.
- Alors pourquoi ai-je pensé que la veste de Mortembot était bleue ?
- Par erreur.
- Parce qu'il s'est changé, Danglard. Vous voyez le lien à présent ?
- Franchement non.
- Parce que je savais, au fond, que Christian s'était changé. Comme l'a fait Mortembot.
- Et pourquoi Mortembot s'est-il changé ?
- Mais on se fout de Mortembot, s'énerva Adamsberg. On croirait que vous faites exprès de ne pas comprendre.
- N'oubliez pas que je suis quand même passé sous un train.
- C'est vrai, reconnut brièvement Adamsberg.

Bref

Un bon roman qui se lit vite, pas compliqué, mais beaucoup moins simple qu'il n'y paraît. On se laisse porter par l'ambiance loufoque du livre et on fini par se faire avoir au dénouement ! Je lui donne 4/5.

Ma pensée en refermant le livre : Il est quand même sympa cet Adamsberg !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

C'est ici que vous pouvez laisser votre bafouille. Au plaisir de vous lire !