Train d'enfer pour ange rouge suivi de Deuils de miel de Franck Thilliez

Pocket (Nov. 4 2013)
832 pages - 17.95 $


Petit extra pour ce livre qui en compte deux, acheté au festival Quais du Polar à Lyon cette année et dédicacé par Franck... Le pied ! Ce livre est le premier de la série de Franck Sharko, celui qui nous explique le pourquoi de la présence d'Eugénie, ce qui m'avait un peu déboussolée en lisant Le syndrôme [E]. Dans l'idéal, il faudrait donc commencer par ce livre pour découvrir Sharko, dans l'absolu, ce n'est pas si grave que cela, parce que la découverte de l'histoire de Sharko après coup ne retire rien au plaisir de lire ses aventures. 

La quatrième de couverture annonce ça : 

Lancée à un train d'enfer ou s'approchant silencieusement, la mort chemine sur des rails sanglants. Vieux Lille, Paris, banlieue... Terminus. Aller simple pour folie criminelle. Le commissaire Sharko ne voyage pas léger. À chaque arrêt : la mort. Lente. Brutale. Barbare. Réunies ici pour la première fois, ses deux premières enquêtes au cœur des ténèbres, ou le miel et les larmes ont l'amertume du sang à jamais répandu.

Mais quelles sont les histoires ?

Train d'enfer pour ange rouge

Un cadavre est retrouvé par la police aux environs de Paris. La victime a été décapitée, les yeux arrachés et replacés dans leur orbite, les membres suspendus par des crochets... Le commissaire Franck Sharko est chargé de l'enquête. Ce meurtre l'intéresse d'autant plus que sa femme, Suzanne, a disparu depuis 6 mois et qu'elle pourrait être, en ce moment même, entre les mains d'un déséquilibré du même acabit. Bientôt des indices sont envoyés par le meurtrier directement à Sharko, par email et sur son portable... Le tueur est là, tout près. Il connaît Franck qui se fait aider d'une profileuse et d'un pro de l'informatique pour son enquête. Un autre cadavre de femme ayant succombé à ses blessures est retrouvé dans des abattoirs désaffectés, atrocement torturée et dont l'agonie a été filmée pendant des mois. De boîtes SM parisiennes au milieu très fermé du roi du porno français, Sharko suit la trace du tueur qui a toujours une longueur d'avance...


Deuils de miel

Un an après la mort tragique de sa femme et de sa fille, le commissaire Sharko reprend du service pour une affaire étrange : dans l'église d'Issy les Moulineaux, une femme intégralement rasée est retrouvée morte, des papillons sur le crâne. Un énigmatique message gravé dans la pierre guide le policier vers d'autres atrocités et des meurtres de plus en plus sauvages. Malgré sa plaie ouverte et une dépendance visible à diverses substances, Sharko se lance sur les traces de ce qui ressemble de plus en plus à un serial killer. Plus il avance dans l'enquête, plus il prend conscience qu'il faut endiguer le fléau au plus vite. À bout de force, il doit en plus composer avec les visites nocturnes d'une petite fille qui semble avoir des pouvoirs surnaturels...

Et pourquoi les lire ?

On l'a déjà dit "Thilliez, c'est du sûr". Vous en aurez pour votre frisson, voyage, horreur et j'en passe. Ces livres ne sont pas vraiment fait pour les âmes sensibles. On n'est loin du roman victorien ! Ici, il y a du sang, des corps déchirés, découpés, pourrissants, bref, c'est du lourd. L'horreur des meurtres est d'autant plus angoissante que la femme de Sharko a disparu (dans le premier livre) et qu'on ne peut s'empêcher, tout comme Sharko, de faire un parallèle entre les victimes et elle, craignant qu'il lui arrive la même chose. Franck est au prise avec un tueur particulièrement diabolique et proche de lui. 

Je ne gâcherais le suspense de personne en vous apprenant la mort de sa femme, puisque c'est écrit dans le synopsis de Deuils de miel. Le deuxième livre est encore plus torturé, Franck pète les plombs et pas à peu près. On l'accompagne dans sa descente (littérale) aux enfers avec, toujours, des crimes plus atroces les uns que les autres et l'arrivée de personnages aussi attachants qu'inquiétants. 

Une chose est sûre, vous serez aux prises avec ces deux livres dont le suspense ne s'arrête qu'au tout dernier acte, avec un flic hyper attachant que l'on apprend à connaître dans ses forces et surtout ses faiblesses. avec deux histoires très bien ficelées et rythmées et toujours, ce souci du détail bien expliqué, cette recherche poussée sur différents sujets que Thilliez nous sert sur un plateau d'argent, car, il faut le dire, il est le champion de la vulgarisation scientifique ! Ses romans ont comme base un sujet un peu plus compliqué ou méconnu et il nous rend le tout très facile à comprendre. J'apprécie particulièrement apprendre de nouvelles choses en lisant et avec lui, je suis toujours servie !

Deux petits soucis ont gêné ma lecture, ce qui m'a d'autant plus étonnée que je n'avais pas eu ce ressenti avec les autres livres de Thilliez, mais ce léger agacement disparaissait au fur et à mesure de la lecture (ou je m'y suis habituée de plus en plus... allez savoir!) Quasiment toutes les descriptions sont en métaphores et autres figures de style, ce que je trouve parfaitement adaptée au roman littéraire, mais un peu moins dans un polar, où j'attends une écriture un peu plus nerveuse en lien avec l'histoire. Mais là encore, il s'agit sans doute juste d'un cas de "trop de métaphores tue la métaphore" ou "trop c'est comme pas assez". Les points de suspension en série dans les dialogues, j'avoue que ça me plaît moyen-moyen. Il suffit de me dire que le personnage est essoufflé, épuisé, hésitant, etc., Je... je n'ai pas... besoin qu'on...mette des "..." tout le temps pour... m'obliger à faire une... pause... 

Bref

Deux excellents livres à dévorer, à ne pas mettre entre toutes les mains, pour une descente dans les enfers parisiens, le tout saupoudré de religion et vaudou, à la sauce arachnide, c'est un 4/5 pour moi. 

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