Des noeuds d'acier de Sandrine Collette

264 pages
Editeur : Le Livre de Poche (29 janvier 2014)
Collection : Policier / Thriller

Deuxième livre que je lis de cette auteure française au style bien à elle, sans trop d'espoir et pourtant très prenant. Après avoir lu Un vent de cendres, son deuxième roman, voici son premier livre qui a reçu le Grand prix de littérature policière 2013. 

Des noeuds d'acier, c'est une très très très lente descente aux enfers, lente comme un hiver sans fin, comme un huit-clos entre fous, comme le poids de chaînes aux chevilles, comme la soif, comme la violence à l'état pur, comme le désespoir. 
Tout un programme, hein ?

Et pourtant ! N'hésitez pas à plonger dans ce roman, ne serait-ce que pour l'écriture. J'adore le style de Collette qui est aussi sombre que nerveux, ironique, même cynique. On sent la colère, le dégoût, la rage, la haine, on sent l'espoir (vite déçu), on sent le besoin d'amour, l'amitié issue de la galère commune, la camaraderie face aux esclavagistes, la stupeur face à la folie. Honnêtement, juste pour ça, ce livre vaut la peine. 

Mais en plus, il y a les personnages, entre ceux haïssables au possible, ceux qui en l'espace de quelques lignes insufflent un espoir fou, ceux sans qui on ne tiendrait pas (parce que oui, on s'identifie au personnage principal, Théo qui a tenu en partie grâce à Luc). Chaque personnage est fou à sa façon et les relations entre eux sont très bien décrites. 

Et puis, il y a l'histoire. On ne peut s'empêcher de se dire que ça pourrait si facilement arriver... dans un de ces coins très reculés de France où si peu de gens passent, que ça peut si facilement arriver à un individu pommé, sans personne pour le réclamer, sans attaches profondes. Il y a toujours des gens qui disparaissent, qu'on ne revoie jamais. On a tous entendu parler des ces jeunes filles qu'on retrouve des années plus tard, alors qu'elles ont passé des années dans une cave et qu'on les a cherchées partout. C'est réaliste comme histoire, ça la rend encore plus glaçante

La force de ce roman, c'est quand même le fait que le rythme ne faillit pas, qu'on ne s'ennuie jamais et que l'on fini sur le bord de son fauteuil, stressé et nerveux, tout en étouffant dans cette ambiance viciée.


Mais quelle est l'histoire ?

Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers.

Bref

Ce livre est une pépite : il pue le désespoir et on se prend à se dire "c'est fou, mais ça pue bon !" et on en redemande ! C'est un 5/5 pour moi. 

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