Written in the Blood de Stephen Lloyd

Mulholland Books (26 mai 2015)
488 pages



Histoire de faire changement de tous ces polars sanglants et violents... je me suis laissée tenter par Written in the Blood, une histoire de fantasy à la mode "vampire", hémoglobine et horreur (ah bah, ça, c'est du vrai changement !)

Fait à savoir, ce livre est la suite d'un autre livre - paru également en français - L'ombre (pas lu). Alors, oui, il y a des mentions à ce qui s'est passé avant, mais les explications données suffisent à comprendre le contexte et permettent de lire l'histoire sans se sentir perdue.

Alors, je ne suis pas une habituée de ce genre de récit, mais j'ai trouvé la lecture agréable. Les personnages sont bien écrits, on les imagine très bien et on se prend d'affection pour Leah qui tente de sauver son monde et sa mère qui tente de la protéger. Petite note pour les mamans qui liront ce livre, les mamans ont la part belle dans ce roman, entre Hannah, la mère, qui s'inquiète pour sa fille qui prend des risques pour aider les siens et les mères qui se sacrifie pour leur progéniture.

Le monde imaginé par Stephen Lloyd est très bien fait et change des histoires de vampires habituels. En fait, il y a assez peu d'interaction avec les "humains" et il n'est jamais fait mention d'un besoin constant de boire du sang pour rester en vie. On parle ici d'êtres non pas immortels, puisqu'ils peuvent mourir, mais d'êtres à la longévité de vie exceptionnelle, pas vraiment des vampires au sens traditionnel. Lloyd créé une hiérarchie chez les "éternels", une histoire, une "police", des chasseurs d'éternels, d'une disparition de leur société... On a l'impression de se trouver de l'autre côté du miroir, du côté qui nous permet de comprendre le mode de fonctionnement des éternels.

Written in the Blood, ce n'est pas seulement une histoire de fuite, c'est aussi une histoire de lutte contre l'inexorable, de lutte pour le pouvoir, d'amour-haine, de vengeance, de conséquence d'histoires passées. Le tout raconté avec un talent certain. Alors, certes, les termes n'étaient pas toujours faciles à comprendre et le fait de n'avoir pas lu le premier livre n'a pas dû aider, mais si vous commencez ce livre en cherchant un certain dépaysement, vous ne serez pas déçu-e ! Written in the Blood fait passer Twilight pour le pays de Bisounours : ici, pas d'histoire d'amour de collégienne, mais une jeune fille qui veut sauver son clan de l'extinction, pas de querelles de cours d'école, mais des groupes politisés qui luttent l'un contre l'autre et des ennemis mortels. 

Mais quelle est l'histoire 

Leah Wilde a 24 ans, en fuite sur sa moto, elle cherche des réponses tout en changeant d'identité dans chaque nouvelle ville d'Europe. 

Un homme, devenu adulte suite à une tragédie du 19e siècle à Budapest, témoin de l'horreur, de l'amour, de la mort et de la colère d'un vrai monstre. Izsak vit encore, toujours dans la mi-trentaine. Il veut non seulement chasser cet esprit maléfique immortel, mais aussi retrouver sa fille, enlevée dans sa cabine perdue dans l'Arctique et devenue une chose qu'Izsak a juré de tué. 

Un montre, une magnifique jeune femme en apparence traque l'Amérique de l'ouest, cherchant le jeune et le fort pour s'en nourrir, voulant désespérément retourner en Europe où son clan l'appelle. 

Bref
Un roman de vampire vraiment différent, une intrigue bien menée, un dépaysement garanti, c'est un 4/5 pour moi. 

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Mrs. John Doe de Tom Savage

Random House Publishing Group - Alibi
6 octobre 2015



J'avais lu et apprécié A Penny for the Hangman de Tom, il y a quelques temps déjà. Tom est un auteur qui sait manier l'art du récit prenant et des personnages sympathiques. 

Il réussit encore une fois à nous faire passer un bon moment en compagnie de Nora, une femme intelligente et pleine de ressource (c'est par ici l'entrevue avec Tom qui nous explique, entre autres, l'inspiration de ses personnages féminins). 

Ce livre, c'est un mélange d'espionnage, de suspense, de course-poursuite avec des personnages bien écrits, fourbes à souhait, menteurs ou à l'inverse franc du collier et sympathiques. Mais comme il ne faut jamais se fier aux apparences, Nora va comprendre que dans ce jeu d'espion, il faut se méfier de tous...

On part des États-Unis, on arrive en Angleterre, on fini en France... et à chaque fois le pays est bien représenté et ça donne envie d'y aller. L'auteur sait également saupoudrer son intrigue de culture et de bonne bouffe, ce qui évite un roman trop sombre. Résultat ? On passe un très agréable moment avec un récit qui ne faiblit pas, une intrigue qui vous balance quelques retournement de situation bien sentis et pas prévus du tout en ce qui me concerne. 

Mais quelle est l'histoire ?

La vie de Nora Baron est parfaite. Elle vit à Long Island Sound, enseigne le métier d'acteur-trice dans l'université locale et a une famille aimante. Jusqu'à un appel qui va toujours changer. Elle apprend que son mari, Jeff, est mort dans un accident de voiture pendant un voyage d'affaire en Angleterre. Nora s'envole pour Londres pour identifier le corps que la police a nommé John Doe. Quand elle quitte la morgue, un homme tente de voler son sac qui contient les affaires personnelles de Jeff. Visiblement, il y a quelque chose de louche. 

Arrivée à l'hôtel, Nora reçois un message cryptique qui la laisse avec encore plus de questions que de réponses. Elle suit les instructions données jusqu'en France, où une rencontre fatale la transforme en fugitive. Recherchée pour meurtre, fuyant un monde de mensonges, secrets et violences, madame "John Doe" doit jouer le rôle de sa vie pour rester en avance sur l'ennemi implacable qui cherche à la tuer et pour le monde. 

Bref

Un excellent moment passé à la vitesse d'une course-poursuite, c'est un 4/5 pour moi. 


Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Broken Promise de Linwood Barclay

Publisher: Doubleday Canada (July 28 2015)
Sold by: Random House Canada, Incorp.


Ah Linwood ! Un très bon auteur bien de chez nous (mais chez nous où, te dis-tu, toi qui aime lire !)(bah au Canada pardi !) Et bah oui, on peut être un "New York Times Bestselling Author" et Canadien...

J'avais déjà lu Never Saw it Coming, que j'avait trouvé très bon. Et puis Linwood a une réputation sans tâche question polar, alors le risque n'était pas grand de lire son dernier roman Broken Promise.

Ce que j'aime chez Linwood, c'est qu'il plante une atmosphère, des personnages et un contexte rapidement et parfaitement. Ici, c'est David, veuf et père, qui retourne dans sa ville natale suite à une série de malchance et qui va se retrouver au coeur d'une enquête qui touche sa propre famille.

J'ai aimé David et sa famille, des gens bien. Ses parents forment un beau couple et s'occupe bien de leur petit-fils. J'ai aimé Marla, sa cousine qui a souffert l'impensable et est restée marquée. 

J'ai aimé les secrets de famille, révélés au fur et à mesure. On voit tout de suite à quel point ça empoisonne une famille et que les conséquences sont parfois dévastatrices. Dans Never Saw it Coming, Linwood nous faisait déjà réfléchir et nous amenait à nous poser la question de savoir ce que nous aurions fait à la place de Keisha. Ici, il nous amène à réfléchir au poids des secrets... ou des mensonges familiaux. L'amour des parents est-il toujours bienveillant ? Fait-il toujours pour le mieux pour ses enfants ? C'est du lourd dans ce roman !  

Quant à l'intrigue, ou plutôt les intrigues, elles se déroulent de façon logique et progressive, avec quelques tournants dramatiques et on se prend à dévorer les pages avec une facilité déconcertante, car c'est la force de Linwood : une écriture toute en fluidité avec des pointes d'humour bien dosées. 

Mais quelle est l'histoire ?

Après la mort de sa femme et la faillite de son journal, David Harwwood doit déraciner son fils de neuf ans et retourner vivre dans la maison de son enfance à Promise Falls, dans l'état de New York. David pense que sa vie est en chute libre et ne sait comment cesser cette descente aux enfers. 

À ce moment-là, il découvre un énorme secret de famille. Un an après une fausse couche catastrophique, sa cousine, Marla, est toujours en état de choc. Mais quand la mère de David lui demande d'aller prendre des nouvelles de sa cousine, il découvre, horrifié, qu'elle élève secrètement un enfant qui n'est pas le sien; un bébé qu'elle dit avoir eu parce qu'un ange lui a confié. 

Quand la vraie mère du bébé est retrouvée morte, David ne peut s'empêcher de vouloir découvrir la vérité, même si cela veut dire prouver la culpabilité de sa cousine. Mais au fur et à mesure de son enquête, David réalise que le bébé mystérieux de Marla n'est que la pointe de l'iceberg. 

D'autres choses étranges surviennent également. Des animaux sont retrouvés massacrés rituellement. Une grande roue abandonnée semble avertir que quelque chose de sombre a infecté Promise Falls. Et quelqu'un a décidé que la ville entière doit payer pour les péchés de son passé... en sang. 

Bref

On ne se trompe jamais avec un roman de Linwood. Les personnages sont très bien écrits et attachants, l'histoire est bien ficelée, le dénouement bien amené. C'est un 4/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Promesse de Jussi-Adler Olsen

PENGUIN GROUP Dutton - 8 septembre 2015

J'ai lu le premiers roman de Jussi-Adler Olsen, Miséricorde, en français et je l'avais adoré. Il m'avait suffit du trajet Québec-New-York pour le lire. La particularité de cet auteur, pour ce premier roman, était que j'avais deviné très vite le coupable, mais que la dynamique du duo Morck / Assad avait fait tout le charme du livre.

J'ai lu Promesse en anglais (The Hanging Girl), le 6e tome de la série "Département V" qui vient de sortir en français. J'étais donc super contente de pouvoir lire ce livre, même si je n'ai pas lu tous les livres sortis avant celui-ci.

Première remarque, il s'est visiblement passé beaucoup de choses entre le premier et le sixième tome. Deux personnes se sont jointes à l'équipe et je n'ai pas trop su pourquoi, ni comment, mais il y a beaucoup de non-dits ou sous-entendus entre eux. Alors, ce n'est certes pas bien grave, mais cela s'ajoute au fait que j'ai moins apprécié ce tome que l'autre. 

Je ne sais pas si c'est la traduction en anglais, mais j'ai eu beaucoup de mal à me plonger dans l'histoire. Entre autres, je n'ai pas retrouvé le ton drôle, ironique ou un brin cynique qui rendait la flemmardise de Morck sympatoche. Comme dans Miséricorde, on sait très trop rapidement qui a fait le coup et même pourquoi, sauf que si, dans le premier livre, le fameux duo, l'ambiance et le stress du dénouement ajoutaient beaucoup à l'histoire, cette fois-ci non. Les enquêteurs piétinent, Morck est limite gonflant à ne vouloir rien faire, le-la coupable continue de tuer sans gêne pendant que Morck et Assad enquêtent sur un vieux meurtre. Bref, parce que je connaissais l'auteur, j'attendais la montée en puissance du récit, le brin d’excitation, le plaisir des échanges entre les deux compères, mais c'est arrivé trop tard dans le livre. 

Cette fois-ci l'ambiance est à la secte, mais Adler évite les clichés et nous donne un-e coupable dont les motifs sont très humains. Et ça, j'avoue avoir apprécié. Les gens dans cette secte ne semblent pas tous des illuminés et ils sont libres de leur mouvement. Au final, ce sont les bons vieux motifs d'amour, haine et jalousie qui ressortent. Adler nous montre également très bien le fait que des personnes qui veulent croire, en quelque chose ou quelqu'un, savent ne pas voir la vérité en face d'elles, ce qui laisse le champ libre à une personne mal intentionnée. 

Mais quelle est l'histoire

En plein milieu de sa sieste durement gagnée dans son bureau au sol-sol de son commissariat, Carl Morck, le chef du département V, reçois un appel d'un collègue qui travaille sur l'île danoise de Bornholm. Carl essaie d'esquiver lorsqu'il se rend compte que son collègue veut lui passer son affaire, mais quelques heures plus tard, il reçoit une nouvelle qui rend son assistante, Rose, encore plus furieuse que d'habitude. Carl doit donc embarquer son département dans l'enquête sur une ancienne affaire tragique sur la mort d'une jeune fille de 17 ans qui a disparu de l'école pour être retrouvée morte suspendue dans un arbre. L'enquête les amènera depuis l'île isolée de Bornholm jusqu'à une secte qui glorifie le soleil et où Carl, Assad, Rose et le dernier arrivé, Gordon, vont tenter de trouver le lien avec une nouvelle vague de meurtres et un manipulateur qui refuse de laisser quoi que ce soit ou quiconque en travers de son chemin.

Bref

La fin récupère bien l'histoire, cela devient plus intéressant, mais je suis globalement un peu déçue par ce livre. C'est un 3/5 pour moi.




Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

L'entrevue de Tom Savage !

Aujourd'hui, j'accueille Tom Savage dont le livre Mme John Doe est sorti le 6 Octobre! Je vais juste vous dire pour le moment que j'ai lu son livre et qu'il est vraiment génial (chronique à venir prochainement)! Mrs John Doe, c'est de l'espionnage, de l'humour, un grand personnage féminin, un certain sens de la famille et beaucoup d'aventure !

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Salut Vanessa. Merci de me recevoir sur votre blog.
Tom

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Le coupable

Tom Savage est l'auteur de six romans à suspense: PrecipiceValentineThe InheritanceScavengerA Penny for the Hangman et Mrs. John Doe. Il a écrit deux romans policiers sous le nom de TJ Phillips, Dance of the Mongoose et Woman in the Dark.  Ses short stories ont paru dans Alfred Hitchcock Mystère Magazine, Ellery Queen Mystery Magazine, et des anthologies éditées par Lawrence Block, Harlan Coben, et Michael Connelly. Sa nouvelle, "The Method In Her Madness," a été nominée pour le Barry Award. Son best-seller, Valentine, a été adapté en un film de la Warner Bros. : Mortelle Saint-Valentin.  Dans sa jeunesse, il était acteur professionnel et a également écrit un spectacle de Broadway : Musical Chairs.

Tom est né à New York et a grandi à St. Thomas, dans les Îles Vierges. Il a suivi sa scolarité au Point Park College et à l'Université Hofstra, avec une spécialisation en théâtre et une mineure en anglais. Après sa carrière d'acteur et avoir écrit des pièces de théâtre, il a travaillé pendant de nombreuses années pour Murder Ink®, la première librairie mystère du monde. Il est membre de l'Actors Equity Association, ASCAP, the Authors Guild, Mystery Writers of America, l'International Association of Crime Writers et l'International Thriller Writers. Il a été directeur du conseil national de MWA et a été à plusieurs reprises sur les comités de meilleurs romans pour MWA (Edgar® Awards) et CIM (prix Hammett). Il est membre fondateur du Programme de mentorat de MWA qui évalue et encourage de nouveaux auteurs de romans policiers. Il vit à New York.

Il passe à table...

Voulez-vous nous en dire un peu plus sur votre livre Mme John Doe?

Une actrice américaine en séjour en Europe tombe sur une machination mortelle et doit s'enfuir pour sauver sa peau. C'est mon huitième roman publié, mais c'est mon premier roman d'espionnage. J'adore les histoires d'espionnage et de poursuites internationales. J'ai grandi en lisant Helen MacInnes, John le Carré et Robert Ludlum, entre autres, et Alfred Hitchcock est mon cinéaste préféré - notamment Les 39 marches, L'homme qui en savait trop et mon film préféré de tous les temps: La mort aux trousses. J'ai voulu écrire une histoire comme ça. J'ai créé ma protagoniste, Nora Baron, une actrice, parce que j'étais acteur avant de commencer à écrire. J'ai utilisé mes propres connaissances en théâtre pour donner à Nora un avantage, une défense contre ses ennemis. Elle fait face à certaines personnes très dangereuses qui ne reculeront devant rien pour obtenir ce qu'elles veulent et c'est une Américaine en fuite dans deux pays étrangers - l'Angleterre et la France - alors elle a besoin de toute l'aide qu'elle peut obtenir. J'ai aimé écrire Nora Baron parce qu'elle est vraiment ingénieuse et j'ai construit mon intrigue sur mes thrillers d'espionnage classiques préférés. J'espère que les lecteurs auront autant de plaisir à la lecture de Mme John Doe comme j'en ai eu à l'écrire !

Avez-vous encore besoin de travailler? Si oui, comment faites-vous pour concilier le travail et l'écriture (et le mentorat et les blogs...)

Je devrais encore travailler, mais malheureusement, je ne peux pas. J'étais acteur et compositeur de théâtre, et pendant vingt ans, j'ai été libraire au Murder Ink®. Je n'ai pas d'autres compétences monnayables! Je suis trop vieux pour revenir dans le théâtre et il n'y a plus beaucoup de librairies. Je ne serais pas en mesure de me trouver un emploi en ce moment, alors j'espère que les gens achèteront mes livres. Ils sont ma seule source de revenus maintenant. Le mentorat et les blogs sont mes passions, alors je prendre le temps pour eux. J'aime parler de romans policiers et maintenant que je ne suis plus dans une librairie tous les jours, tenir mon site est la deuxième meilleure façon de parler livres. Et le Programme de mentorat des Mystery Writers of America est un merveilleux moyen de rencontrer et d'encourager la nouvelle génération d'écrivains de mystère.

Comme homme, vous écrivez des personnages féminins intelligents et puissants (je pense à Nora Baron dans Mme John Doe ou Karen Tyler dans A Penny for the Hangman). Est-ce grâce à votre tante, Lesley, qui semble avoir été une femme forte et exceptionnelle?

Je ne l'ai jamais appelée tante Lesley - elle était juste maman. Maman était une actrice, réalisatrice et productrice de théâtre et plus tard, elle a possédé un centre commercial et une société immobilière dans les îles Vierges. Elle était pro-féministe, exigeant l'égalité pour les femmes bien avant que le mouvement ait officiellement commencé. Nora Baron repose en partie sur elle. Tous les personnages féminins dans mes histoires sont forts parce que toutes les femmes que je connais sont fortes. Je ne suis pas intéressé à lire des personnages faibles, hommes ou femmes, donc je n'écris pas ce genre de personnage.

À quels événements allez-vous assister dans les prochains mois?

Je ne prévois pas d'assister à quelque chose pendant un certain temps. J'écris deux nouvelles histoires, donc pas de manifestations.

Que lisez-vous en ce moment?

The Assassins par Gayle Lynds. C'est un thriller internationale fantastique.

Que recherchez-vous dans un bon livre? Y a-t-il quelque chose qui va vous faire lâcher un livre sans le finir ?

Je cherche une bonne écriture, bien sûr. C'est ce que je cherche d'abord et avant tout sur ma liste d'ingrédients. Je cherche à être transporté, à ne pas penser à la mécanique de la pièce tout en profitant de la balade. Il est souvent difficile pour les écrivains de lire d'autres écrivains, notamment ceux de mystère et de suspense, parce que nous savons tous les mêmes trucs. Mes auteurs de romans policiers préférés sont ceux qui réussissent chaque fois à me faire oublier que je suis un écrivain pendant que je lis. Ce qui me fait lâcher un livre? La prévisibilité, la prédication, la pornographie - appelons-les les trois P, OK? Tout ce qui rabaisse ou diminue l'esprit humain - je ne comprendrai jamais cette folie Nuances de Grey. Quelle femme dans un esprit sain serait d'accord avec l'idée dégoûtante que les femmes veulent secrètement être dominées par un homme, sans parler d'un riche insipide ? Et les histoires dystopiques: nous avons été inondés avec des scénarios de fin du monde catastrophiques ces derniers temps et ils ont tous le même scénario. C'est suffisant pour renvoyer les lecteurs sensés lire Le meilleur des mondes (ndlr: de Aldous Huxley) et Le dernier rivage (ndlr : de Nevil Shute) (ce qui ne serait pas une mauvaise chose). J'espère que ces tendances sont bientôt finies.

Si vous pouviez revivre un livre pour la première fois, lequel serait-il ?

À égalité, les deux livres que j'ai lu quand j'avais quinze ans et qui m'ont donné envie de devenir écrivain: Les grandes espérances (Charles Dickens) et Rebecca (Daphne du Maurier).

Qu'est-ce qui vous attend prochainement ?

Ces deux histoires que j'ai mentionnées. Une est au sujet d'escrocs américains en Europe et l'autre implique une usurpation d'identité mortelle. Et j'ai déjà des idées pour plusieurs romans, donc je devrais être occupé pendant un certain temps.

Dans la série à-bas-les-questions-trop-sérieuses

Si vous n'étiez pas un écrivain, que seriez-vous ?
Un acteur. Mon autre talent et mon autre grand amour.

Quelle est la pire habitude d’écrivain ?
La procrastination. Eh bien, sauf si l'auteur en question est un toxicomane ou un alcoolique, un truc dans le genre - que je nommerais substances contrôlées. Pour moi, c'est la procrastination.

Si vous étiez un héros de fiction ?

Oh Dieu, je serais ravi d'être Frodon Sacquet. Ou James Bond. Un ou l'autre, en fonction de mon humeur. Frodon est courageux et capable et loyal, le meilleur ami que vous pourriez jamais avoir. James Bond est tout ça, mais en plus tout le monde veut avoir des relations sexuelles avec lui.

Favori juron lors de l'écriture?

Zut. (Je ne suis pas un grand lâcheur de jurons.)

Une question que vous voulez poser votre héros?

Si vous voulez dire Nora Baron, je lui demanderais comment elle fait avec ses bottes de designer. Je devais l'habiller pour beaucoup de course et d'action dans différents types de temps et elle n'allait pas avoir beaucoup d'opportunités pour changer souvent de vêtements. Dans le même temps, elle est une professeure d'université dans la cinquantaine qui est apparemment en deuil, alors je me suis dit que les survêtements et les Nikes n'iraient pas. Qu'est-ce que les femmes portent quand elles veulent bien paraître et se déplacer librement en même temps ? Je suis un gars, alors je ne savais pas, vous comprenez ? J'ai consulté quelques femmes que je connais professionnelles et physiquement actives et elles m'ont recommandé les tailleurs-pantalons, un trench passe-partout et des bottes. Je suis sûr qu'elles ont raison, mais je me suis inquiété à son sujet avec ses bottes.

La façon la plus ridicule de mourir dans un livre?

J'ai lu un mystère une fois où la victime a été assommée alors qu'elle était assise à une table et son visage est tombé dans une tasse de café. Ou peut-être que c'était un bol de soupe. J'ai oublié. Mais imaginez une noyade comme ça ! Et le pauvre coupable - il voulait juste assommer le gars et maintenant c'est un meurtrier ! Voilà ce que j'appelle un mauvais karma.

Le repas préféré de votre personnage principal?

Considérant sa situation difficile, je dirais tout ce qu'elle peut saisir rapidement et engloutir tout en courant en bottes de designer (voir ci-dessus). Un sandwich serait une bonne idée.

A propos du livre
Titre: Mme John Doe
Auteur: Tom Savage
Genre: Thriller

Dans le nouveau roman bourré d'adrénaline et de suspense de Tom Savage - salué par Michael Connelly comme "un maître du thriller à grande vitesse» - une actrice américaine en fuite en Europe cherche la vérité derrière le mystérieux accident de son mari. Ce qu'elle découvre fait d'elle la cible d'un complot choquant.

La vie de Nora Baron est parfaite. Elle vit à Long Island Sound, enseigne dans une université locale et a une famille aimante. Puis, un coup de téléphone change tout. Elle est informée que son mari, Jeff, est mort dans un accident de voiture lors d'un voyage d'affaires en Angleterre. Nora vole à Londres pour identifier le corps, que la police a classé comme "John Doe". Quand elle quitte la morgue, un homme essaie de voler son sac à main contenant les effets personnels de Jeff. De toute évidence, tout ne va pas comme il semble.

À son hôtel, Nora reçoit un message cryptique que la laisse avec plus de questions que de réponses. Elle suit les instructions du message qui la mène en France, où une rencontre fatale la transforme en fugitive. Recherchée pour meurtre, en fuite dans un paysage sombre fait de mensonges, de secrets, et de soudaine violence, Mme «John Doe» doit jouer le rôle de sa vie pour rester une longueur d'avance  sur un ennemi impitoyable avec des plans mortels pour elle et pour le monde.


Vous pouvez suivre Tom ici: Son site ou sur Facebook

Vous trouverez son livre sur Goodreads aussi !

Et vous pouvez (devriez) acheter le livre ici:



Fractures de Franck Thilliez

POCKET (14 octobre 2010)
441 pages


Allez, il faut bien le dire, j'achète les livres de Thilliez sans hésitation, parce qu'avec lui, on est sûr de passer un bon moment et d'apprendre des tas de choses scientifiques qui en jettent dans les soirées (héhéhé). 

Alors, me voilà avec Fractures, une histoire qui touche un sujet que je ne peux citer ici pour ne pas vous gâcher l'histoire, mais que vous devriez trop très vite trouver par vous-même. Je ne sais pas si c'est fait exprès par l'auteur, mais j'avoue que j'apprécie généralement (et uniquement quand je lis, hein !), être menée en bateau. Bon, là, ce n'est pas le cas, mais ça ne retire rien à la qualité du récit, des personnages et des explications de Franck Thilliez. 

Parlons personnages, il y en a une flopée ici. Entre Alice et sa soeur jumelle morte - mais pas morte, mais si elle est morte, mais pourtant elle est là - très différentes l'une de l'autre. Le père qui a un passé très très lourd et qui a choisi de vivre tranquillement à la campagne parce qu'il ne supporte plus le stress. Le psy qui s'occupe d'Alice, un peu mystérieux dans ses démarches, j'avais du mal à le cerner. Le médecin de famille qui a tu certaines choses qu'il aurait dû dénoncer il y a longtemps. Le jeune qui aide les clandestins, bien sympathique et ouvert et qui fera tout pour aider Alice. Thilliez sait toujours nous faire apprécier un personnage... ou pas. Il est même capable de nous faire apprécier un personnage qu'il ne faudrait pas aimer ! Imaginer la déception : Quoi ! Intel n'est pas dans la gang des gentils finalement ? Arghh!

L'histoire, bien trop compliquée, et si simple à la fois, pour que je puisse en parler sans dévoiler l'intrigue saura vous tenir en haleine tout du long. À savoir cependant, même si une partie de l'intrigue est facilement et rapidement trouvée, cela n'empêche pas l'histoire de réserver quelques surprises et quelques retournements de situation (et ça, j'aime beaucoup !)

Quant au thème du livre, qu'on y croit ou non, il est tout de même très intrigant. On a tous entendu parler de cas dans ce genre, il y a des tas de films ou livres qui utilisent ce thème pour expliquer des événements, de façon plus ou moins plausible. Mais que l'on trouve les ficelles un peu grosses ou que l'on plonge dans ce thème avec délectation (et un peu de frissons, il faut le dire), une chose est sûre, Thilliez a su, encore une fois, rendre ce thème abordable et très crédible. 

Mais quelle est l'histoire ?

Alice sait que quelque chose ne tourne pas rond dans sa tête et les événements étranges qui se multiplient autour d'elle ne vont rien arranger : cette photo récente de sa soeur jumelle, pourtant morte dix ans auparavant, qu'elle récupère des mains d'un immigré clandestin ; son père, agressé chez lui à l'arme blanche, et qui prétend avoir tenté de se suicider ; ce chemiser ensanglanté qu'elle découvre dans sa douche et dont elle n'a pas le moindre souvenir.
Alice vient de prendre un aller simple vers la folie...

Bref
Ce n'est pas mon préféré, mais Fractures vous fera passer un agréable moment grâce à une histoire prenante, des personnages toujours aussi bien écrits et un sujet qui passionne ou du moins intrigue tout le monde. C'est un 4/5 pour moi. 

Des noeuds d'acier de Sandrine Collette

264 pages
Editeur : Le Livre de Poche (29 janvier 2014)
Collection : Policier / Thriller

Deuxième livre que je lis de cette auteure française au style bien à elle, sans trop d'espoir et pourtant très prenant. Après avoir lu Un vent de cendres, son deuxième roman, voici son premier livre qui a reçu le Grand prix de littérature policière 2013. 

Des noeuds d'acier, c'est une très très très lente descente aux enfers, lente comme un hiver sans fin, comme un huit-clos entre fous, comme le poids de chaînes aux chevilles, comme la soif, comme la violence à l'état pur, comme le désespoir. 
Tout un programme, hein ?

Et pourtant ! N'hésitez pas à plonger dans ce roman, ne serait-ce que pour l'écriture. J'adore le style de Collette qui est aussi sombre que nerveux, ironique, même cynique. On sent la colère, le dégoût, la rage, la haine, on sent l'espoir (vite déçu), on sent le besoin d'amour, l'amitié issue de la galère commune, la camaraderie face aux esclavagistes, la stupeur face à la folie. Honnêtement, juste pour ça, ce livre vaut la peine. 

Mais en plus, il y a les personnages, entre ceux haïssables au possible, ceux qui en l'espace de quelques lignes insufflent un espoir fou, ceux sans qui on ne tiendrait pas (parce que oui, on s'identifie au personnage principal, Théo qui a tenu en partie grâce à Luc). Chaque personnage est fou à sa façon et les relations entre eux sont très bien décrites. 

Et puis, il y a l'histoire. On ne peut s'empêcher de se dire que ça pourrait si facilement arriver... dans un de ces coins très reculés de France où si peu de gens passent, que ça peut si facilement arriver à un individu pommé, sans personne pour le réclamer, sans attaches profondes. Il y a toujours des gens qui disparaissent, qu'on ne revoie jamais. On a tous entendu parler des ces jeunes filles qu'on retrouve des années plus tard, alors qu'elles ont passé des années dans une cave et qu'on les a cherchées partout. C'est réaliste comme histoire, ça la rend encore plus glaçante

La force de ce roman, c'est quand même le fait que le rythme ne faillit pas, qu'on ne s'ennuie jamais et que l'on fini sur le bord de son fauteuil, stressé et nerveux, tout en étouffant dans cette ambiance viciée.


Mais quelle est l'histoire ?

Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers.

Bref

Ce livre est une pépite : il pue le désespoir et on se prend à se dire "c'est fou, mais ça pue bon !" et on en redemande ! C'est un 5/5 pour moi. 

Enzan : The Far Moutain de John Donohue

A Connor Burke Martial Arts Thriller
Publié le 7 juillet 2014 par YMAA Publication Center
296 pages



En choisissant ce livre, je me suis dit que je ne prenais pas trop de risque, vu que c'est le cinquième livre de la série... Si cela n'avait pas été bon, la série n'aurait pas été si loin ! J'ai également aimé la couverture qui va très bien avec le thème des arts martiaux japonais. 


Alors, forcément, quand on attaque une série au 5e tome, il y a toujours le souci de savoir si on ne va pas avoir l'impression de passer à côté de certaines choses importantes pour la compréhension du livre. Et pour ce livre, j'ai le goût de vous dire : oui, mais non... Parce que oui, il y a certaines allusions aux aventures passées, une certaine compréhension que les lecteurs assidus apprécieront, mais pour les novices comme moi, ça se passe très bien quand même !

J'ai bien aimé en apprendre plus sur les arts martiaux, on comprend très vite que l'auteur s'y connait vraiment et qu'il sait expliquer les concepts et contexte de son art en le rendant intéressant. Je n'ai jamais eu le sentiment de lire un essai sur l'art martial japonais, mais au contraire les explications sur le "chemin du guerrier" apportaient une touche très zen à une histoire très violente. C'est un contraste qui apporte une note particulière à ce livre.

Les personnages, principalement Burke et son Sensei, sont très bien écrit, on sent le respect de l'élève pour le maître et la tendresse amusée de Yamashita pour son élève. J'ai apprécié qu'il n'y ait dans ce livre, ni super-héros, ni super-vilains capables de se relever après avoir mangé une ration très élevé de mitraille, c'est bien plus réaliste.

Et l'histoire ? Burke se débrouille seul, avec les moyens du bord et l'aide de quelques acolytes parfois louches, ce qui n'amène pas toujours des résultats heureux, mais qui ont le mérite de rendre l'histoire bien rythmé. On passe d'aventure en mésaventure dans une ambiance parfois zen, parfois rock n'roll.

Mais quelle est l'histoire ?

Chie Miyazaki est une jeune fille gâtée-pourrie d'une famille d'une branche pas trop importante, mais impériale pareille. Quand elle disparaît aux États-Unis avec son petit-ami louche et Coréen, les gars de la sécurité japonaise s'interrogent.

Les Japonais veulent que le problème soit résolu sans brouhaha, ils demandent donc à Connor Burke, l'élève du maître d'épée Yamashita de les aider. Mais l'opération de sauvetage échoue mortellement. Burke comprend qu'on se sert de lui, mais il accepte de les aider en honneur de son Sensei.

L'opération de recherche et sauvetage se termine en confrontation avec une cellule dormeuse nord-coréenne et Burke découvre le secret qui a amené Yamashita du Japon il y a tant d'années et qui les met maintenant tous deux en danger. 

Bref

Un bon roman, bien écrit, une histoire rythmée, une zénitude parfois troublée, bref, un livre qui se lit vite, vous fait passer un bon moment et donne le goût d'aller fouler un tatami. C'est un 4/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Reflex de Maud Mayeras

Pocket (27 avril 2015)
480 pages



J'avoue qu'entre la couverture dérangeante à souhait, le fait que ce soit une auteure encore inconnue pour moi et le sceau d'approbation de Gérard Collard - qui qualifie le livre d'"Exceptionnel. Absolument diabolique." - il ne m'en fallait pas plus pour vouloir lire ce livre ! (Nan, je plaisante, l'histoire en elle-même suffisait !)

J'ai adoré les débuts de chapitre, en particulier ceux d'Iris. Les chapitres alternent entre une histoire qui a commencé des années plus tôt et dans lesquels on suit l'histoire tragique d'une famille pas comme les autres et les chapitres écrits à la première personne qui concerne Iris. Et Iris, elle n'aime pas grand chose, ce qui fait que la très grande majorité de ses chapitres commencent par "Je n'aime pas" et ce qu'elle n'aime pas fait partie de la suite de son histoire et permet d'introduire la suite du chapitre et de l'histoire en général. C'est très bien fait et c'est original. À noter, après une flopée de "je n'aime pas", arrive un "J'aime", aussi surprenant que bienvenu. 

J'ai beaucoup aimé l'écriture de cette auteure qui n'est ni linéaire, ni académique, mais pleine de poésie... sanglante ! Et comme Maud Mayeras sait mieux l'exprimer que moi, voici un aperçu de son talent : 
" Je n'aime pas être réveillée aux aurores. Les appels matinaux sont ceux que je redoute le plus, les victimes de l'aube en se loupent pas, elles sont déterminées. Elles s'exposent à la vue du plus grand nombre, en pleine lumière, dans les parcs, les parkings, les rues vides. Les plus frais choquent les yeux, et ceux qui traînent encore chatouillent les narines de leurs voisins. Le soleil fait courir la puanteur sous les portes et dans les couloirs. Ses rayons font tourner votre petit déjeuner. Le soleil est la pire des rumeurs."
J'ai aimé l'histoire elle-même qui raconte les heures sombres d'un couvent pour jeunes filles supposément perdues - ça m'a fait penser aux "blanchisseries de la Madeleine" d'Irlande - tout en suivant le parcours d'une femme qui a vécu l'horreur de perdre son enfant. Deux histoires familiales tristes à pleurer, noires à faire peur, mais ô combien prenantes. On découvre la vérité au fur et à mesure et avant la fin, mais la fin vous réservera quand même une horrible surprise.

J'aime être surprise par l'identité du coupable et là , j'ai été épatée, dans le style "ouah, trop fort ! C'est donc (nom que je ne donnerais pas) !!!" Pour me rendre compte que oui... mais non ! Et la vérité est encore plus terrible que je le pensais. Ça n'en finit plus d'être sombre, terrible et pourtant on ne peut s'arrêter de lire. On espère un brin d'espoir, on fini par comprendre que les rôles ne sont pas clairement définis, que l'amour peut être tordu, destructeur ou plein de compassion. Vraiment, c'est un livre fort en émotions.

Reflex de Maud Mayeras, un roman très sombre, fort, à l'écriture originale et aux personnages torturés. Attention, ici, les enfants sont victimes de la violence des hommes, ce n'est donc pas pour tout le monde.
Perso, j'ai vraiment aimé cette plongée dans la noirceur des sentiments et les conséquences qu'ils génèrent.

Mais quelle est l'histoire ?

Photographe de l'identité judiciaire, Iris Baudry est discrète, obsessionnelle, déterminée. Disponible nuit et jour, elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant. 
Mais une nouvelle affaire va la ramener au cœur de son cauchemar : dans la ville maudite où son enfant à disparu, un tueur en série s'est mis à sévir. 
Et sa façon d'écorcher ses victimes en rappelle une autre...
La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu'Iris croyait éteint va s'enflammer à nouveau dans l'objectif de son reflex. 

Bref

Un livre coup de poing émotionnel, une histoire bien ficelée, dérangeante et des personnages que l'on aime ou hait au fil des pages. C'est un 4.5/5 pour moi. 

La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker

Broché: 672 pages
Editeur : Editions de Fallois (19 septembre 2012)


Le souci quand on lit principalement des livres de poche, c'est qu'on arrive après la bataille et qu'on loupe des pépites comme celle-ci. (En même temps, le bon côté des choses, c'est qu'on évite d'acheter le dernier roman à la mode, parce qu'il est à la mode et de se coltiner une platitude des plus foireuses au marketing réussi...)

Au final, ça m'a pris du temps à acheter ce livre, parce que : 
- la mention Goncourt n'a été sauvée que par le fait que ce soit le prix des lycéens (j'ai eu l'espoir récompensé qu'ils cherchaient vraiment la qualité)(mouahaha
- ce livre est étiqueté roman, or j'ai une très légère tendance à ne lire que des polars
Au final, il a fallu que des amies s'étonnent que je n'ai pas encore lu ce livre "super bon, vraiment, tu vas voir" et je dois dire qu'elles avaient raison et que je ne regrette pas du tout d'avoir miser une partie de mes vacances à Cuba avec ce livre (dont j'ai finalement lu la moitié durant le trajet aller).

Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi agréablement étonnée par la construction d'un roman. Quelle originalité ! On a l'impression que ça part dans tous les sens (et c'est un peu le cas avec les multiples changements de point de vue), mais cela créée une dynamique et un rythme qui font qu'on ne s'ennuie pas. Ça parle de boxe, on y trouve des conseils d'écriture, des échanges de lettres, des récits, de l'action, bref, un beau mélange qui donne un tout très sympa.

Alors, certes, certains critiquent l'histoire d'amour entre Nola et Harry, la trouvant trop mièvre, d'autres critiquent l'écriture, la trouvant trop facile pour un prix de l'Académie. Et oui, c'est vrai que l'histoire d'amour est gentillette et que les mots d'amours entre les deux tourtereaux font plus penser à une histoire d'amour à la Jane Austen qu'à une relation entre une ado et un trentenaire en 1975, mais c'est chouette pareil. Oui, le langage n'est pas réaliste, mais c'est romantique et ça apporte un charme un peu vieillot à un polar pas comme les autres.

En ce qui me concerne, j'ai aimé connaitre les habitants de cette petite ville, j'ai vraiment eu le goût d'aller en vacance dans cette maison de bord de mer, d'aller dîner en ville à côté de la table réservée d'Harry. Les mots sont simples, mais une chose est sûre, ils nous intègrent à l'histoire. On fait partie des habitants, on les connait, ce sont nos voisins, avec leurs défauts et leurs qualités.

Et puis, l'histoire, tordue à souhait. On pense avoir découvert le coupable, mais c'était trop facile, on s'est fait berner, puis on en trouve un autre, moins évident, mais c'est encore raté et à la fin on se dit que "ben voyons donc, je ne l'ai pas vu venir !" Et à chaque chapitre, un élément nouveau apparaît, une révélation se dévoile, un mystère s'éclaircit et à chaque fois, ce qu'on pense de Nola et d'Harry change et on fini à côté de la plaque. Ça aussi, c'est sympa dans un roman : être mené-e en bateau !

Ce roman, c'est le langage de Jane Austen qui rencontre l'enquête policière à la Agatha Christie qui reçoit des conseils d'écriture à la Mohamed Ali. Sacré cocktail, hein ? Un petit bijou qui devrait plaire au plus grand nombre

Mais quelle est l'histoire ?

À New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois. Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d’écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ? Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Bref

Une vraie pépite ce livre ! Il mérite amplement les prix reçus et les critiques élogieuses. J'ai adoré le style d'écriture, les rebondissements, les relations entre les différents personnages. C'est un 5/5 pour moi !

The Killing Kind de Chris Holm

Publisher: Mulholland Books (Sept. 15 2015)
Sold by: Hachette Book Group Digital, Inc.
Format: Kindle Edition
Print Length: 320 pages



Encore une fois, cet excellent auteur nous offre un roman que vous ne pourrez pas lâcher ! 

Le petit plus avec Holm : ses couvertures sont toujours très belles, que ce soit dans le style rétro de sa trilogie The Collector (Dead Harvest, The Wrong Goodbye and The Big Reap) ou dans celle-ci, très James Bond-esque. Perso, c'est niaiseux, mais une belle couverture fait beaucoup dans mes choix de lecture. 

Avec Holm, en plus, le contenu est toujours à la hauteur de la couverture. Quatrième livre lu de cet auteur et je ne suis jamais déçue. Holm est pile dans la lignée des auteurs de polars noirs, avec, toujours, cet humour qu'il sait parfaitement doser au bon moment. 

Holm a le chic également pour rendre des personnages totalement haïssables sous tout rapport, super sympathiques. Parce qu'il faut le dire, un tueur à gages qui devient la cible d'un autre tueur à gages, on aurait une légère envie de lui dire : "bien fait pour toi vieille branche, fallait choisir une autre carrière !" Mais finalement, bah non, on a plutôt tendance à trouver Hendricks des qualités qui font de lui le gars qu'on aimerait avoir comme pote.  

L'auteur dresse en peu de mot les portraits des différents personnages, les bons comme les méchants, et on arrive ainsi à se faire une image très réaliste des protagonistes. Et dans The Killing Kind, on ne manque pas de protagonistes ! Dans la série le chasseur chassé, Hendricks poursuit différents tueurs à gages eux-mêmes traqués par un tueur à gage pour débusquer Hendricks... ça en fait du monde, il y aurait de quoi en perdre la tête, mais la qualité de l'écriture, le rythme qui ne faillit pas et les répliques mordantes font de ce livre un régal.

Et puis, à un moment, sur une seule page, j'ai crié "NOOONNN", puis "PFIOU !!" pour finir par "Oh non...." Parce qu'il est comme ça Holm, il joue avec vos nerfs. Et le plus fort ? On en redemande !

Mais quelle est l'histoire ?

Un tueur à gages qui ne tue que des tueurs à gages devient lui-même une cible. 

Michael Hendricks tue les gens pour de l'argent. Mis à part ça, c'est un assez bon gars. 

Agent secret pour une unité sous fausse bannière de l'armée des États-Unis, Hendricks est présumé mort après une mission foireuse en Afghanistan. Il laisse derrière lui son ancienne vie - et sa fiancée - et se lance dans un chemin de rédemption... ou peut-être d'auto-destruction volontaire. 

Maintenant, Hendrick fait sa vie comme un genre d'entrepreneur tueur à gages : il ne tue que d'autres tueurs à gages. Pour dix fois le prix sur votre tête, il fait en sorte que la personne venue vous tuer finisse sous terre à votre place. C'est pas une mauvaise façon pour un type avec ses qualités pour faire sa vie, mais c'est une excellente façon pour faire de soi une cible. 

Bref

Je suis vendue, j'adore l'écriture de cet auteur que j'espère voir traduit un jour en français ! C'est un 4.5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Les impliqués de Zygmunt Miłoszewski

Une enquête du procureur Szacki
480 pages
Pocket (Feb. 23 2015)


J'essaie régulièrement de découvrir de nouveaux auteurs, issus de différents coins géographiques... et je rate régulièrement un des objectifs, à savoir les coins géographiques. Je me rends compte que même si je prends des auteurs inconnus ou du moins jamais lus, ils viennent un peu tous des mêmes zones (de confort ?) : France, États-Unis, Canada, Grande-Bretagne et voilà... J'étais donc très fière de moi quand j'ai choisi ce roman de Zygmunt Miloszewski, Polonais d'origine (même si je dois avouer que c'est moins l'origine géographique que la couverture qui m'a incitée à l'acheter).

Une chose est sûre, je ne regrette pas du tout d'avoir choisi cette couverture ce livre ! Certains y trouveront avec plaisir une certaine référence à Agatha Christie : un meurtre à huis clos, des personnages interrogés un par un, mais un dévoilement fait en groupe ou auront l'impression d'être dans un Cluedo géant (parce que cette fois, le crime a bien lieu dans la cuisine !) D'autres seront ravis par les personnages parfois décalés, parfois torturés, mais toujours bien écrits. On suit d'ailleurs de près le procureur Téodore Szacki et ses réflexions tant sur les enquêtes en cours que sur sa vie personnelle.

J'ai apprécié de découvrir le système judiciaire polonais qui ressemble un peu au système français. C'est le procureur qui mène l'enquête, aidé par la police. Enquête que Téodore aura du mal à faire, d'ailleurs, car il met le pied dans une machination visant à l'empêcher de trop fouiller dans le passé de la victime. Alors, certes, l'histoire mêle beaucoup de trames différentes, mais chacune a le mérite de lever le voile sur des sujets différents, que ce soit l'histoire sombre et politique de la Pologne ou les thérapies à la mode du jour.

J'ai aimé participer aux coulisses du monde judiciaire : ici pas de résolution en grandes pompes de chaque affaire, mais des bureaux qui croulent sous les dossiers, des procureurs qui passent plus de temps à remplir de la paperasse qu'à enquêter, des enquêtes bâclées par manque de moyens ou par désillusion sur la justice rendue.

J'ai trouvé original les extraits de journaux en début de chapitre qui donne une idée de l'actualité du jour concerné. Cela permet de revisiter l'histoire vu de l'angle polonais. On découvre ainsi tout autant la température du jour que les magouilles politiques des élections en cours. Ça donne un contexte à l'histoire et nous donne l'impression de faire partie de ce pays, à ce moment-là.

Petite difficulté dans la lecture avec les noms parfois imprononçable pour les francophones, donc difficiles à retenir et très facile à mélanger. Il faut se concentrer au départ pour ne pas confondre les personnages et comprendre le déroulement de l'histoire. Petit bémol pour certains peut-être : ce n'est pas un thriller haletant, l'enquête prend son temps. En ce qui me concerne, j'ai trouvé que cela servait parfaitement à souligner la lourdeur du système judiciaire, les difficultés dues au contexte historique et sociétal de la Pologne de 2005.

Mais quelle est l'histoire ?


Varsovie, 2005. Sous la houlette du docteur Rudzki, quatre patients ont investi l'ancien monastère de la Vierge Marie de Czestochowa. Entre huis clos et jeux de rôles, cette nouvelle méthode de thérapie de groupe, dite "Constellation familiale", ne manque pas d'intensité. Au point qu'un matin, l'un d'entre eux est retrouvé mort au réfectoire, une broche à rôtir dans l'oeil...

Pour le procureur Teodore Szacki, l'expérience est allée trop loin. À moins qu'elle n'ait éveillé un passé enfoui, que la Pologne se tue à essayer d'étouffer...

Bref


Un très bon premier polar pour cet écrivain polonais qu'il faut suivre, car il semble que le deuxième tome de la série soit encore meilleur ! C'est un 4/5 pour moi.

Yeruldelgger de Ian Manook

Le livre de poche - 02/01/2015
630 pages





Honnêtement, ce qui m'a d'abord attiré dans ce roman, c'est la mention Quais du Polar, parce qu'en général, c'est du lourd ! Et puis, le nom improbable pour un héro de polar français : Yeruldelgger (Ian Manook nous offre d'ailleurs une vidéo dans laquelle il explique comment le prononcer. C'est par ici

Et est-ce que le livre a été à la hauteur de mes attentes ? Oh, que oui ! Dans la lignée des polars ethnologiques que j'apprécie de plus en plus, Ian Manook fait très fort. Il réussit à créer une histoire prenante, parfois dérangeante (c'est qu'il est assez violent ce Yeruldelgger!), tout en nous faisant voyager dans une contrée qu'on voit très peu dans les romans. 

Un des personnages phares de ce roman est... la Mongolie ! L'auteur a beaucoup voyagé dans sa vie et a fait un tour par ce pays dont il a visiblement gardé un souvenir très cher. On sent l'amour de Ian Manook pour ce pays, dont il dresse un portait grandiose, sauvage, rude et d'une beauté incroyable. J'ai d'ailleurs adoré tous les détails sur la façon de vivre en Mongolie. Comment entrer dans une yourte, dans quel sens s'y déplacer, que faire lorsqu'une personne part, etc. (oui, bah non, je ne vais pas vous donner les solutions ! Il vous faudra lire le livre, mouahaha), toutes ces informations que l'on retrouve, sans jamais alourdir le récit, sans jamais donner l'impression de lire un essai sur la Mongolie, font le charme du roman. 

De la même façon, les personnages, très bien écrits, se font le miroir de ce pays. Yeruldelgger est aussi sauvage et rude que son pays, mais il sait aussi fait preuve de compassion et de respect pour les traditions. Yeruldelgger, c'est le cow-boy des temps modernes qui chevauche aussi aisément les chevaux que les quads. Un flic qui ne s'embarrasse pas des principes et des lois et fait souvent sa propre loi, n'hésitant pas à tuer à l'aide de complices vraiment pas ordinaires (comme un ours, par exemple. Oui, je sais, je donne rarement des infos sur les histoires, c'est cadeau). Et puis, Ian Manook donne une belle part aux personnages féminins. Des femmes fortes et courageuses qui protègent Yeruldelgger, je pense à Solongo la médecin légiste et Oyum sa partenaire. 

À savoir, ce livre est très violent. Alors, oui, c'est un roman rude et sauvage, comme les paysages, comme les personnages, mais la violence s'inscrit bien dans le récit. Cependant, je préfère lancer l'info que de vous laisser la surprise : il y a une scène de viol qui n'est pas facile à lire. Je sais que ce genre de scène gâche irrémédiablement la lecture de certaines personnes, c'est donc mieux de le savoir d'avance. 

Un petit mot sur l'écriture de Ian Manook que j'ai beaucoup aimé. Une écriture dense, nerveuse et fluide. Des chapitres court au suspense renouvelé. Les chapitres sont très nombreux et parfois très courts (1 à 2 pages) et les titres sont composés de la dernière ligne de chaque chapitre. Le tout donne une impression de nervosité et d'anticipation, puisqu'on se demande parfois ce que signifie cette dernière ligne. J'ai trouvé ça très intelligent et original.

Mais quelle est l'histoire ?

Le corps enfoui d'une enfant, découvert dans la steppe par des nomades mongols, réveille chez le commissaire Yeruldelgger le cauchemar de l'assassinat jamais élucidé de sa propre fille. Peu à peu, ce qui pourrait lier ces deux crimes avec d'autres plus atroces encore, va le forcer à affronter la terrible vérité. Il n'y a pas que les tombes qui soient sauvages en Mongolie. Pour certains hommes, le trafic des précieuses « terres rares » vaut largement le prix de plusieurs vies. Innocentes ou pas. Dans ce thriller d'une maîtrise époustouflante, Ian Manook nous entraine sur un rythme effréné des déserts balayés par les vents de l'Asie Centrale jusqu'à l'enfer des bas-fonds d'Oulan-Bator.

Bref

Un vrai régal de roman ethnologique, une écriture très prenante, des personnages qu'on aime. J'ai hâte de lire la suite ! C'est un 4.5/5 pour moi !

Un vent de cendres de Sandrine Collette

LIVREPOCHE (Jan. 28 2015)
262 pages




Premier roman que je lis de cette auteure que j'ai eu l'occasion de découvrir l'année dernière aux Quais du Polar. Son premier livre, Noeuds d'acier a reçu le Grand prix de littérature policière 2013. Je me doutais donc que cette jeune auteure avait du talent ! 



Et je n'ai pas été déçue. Un vent de cendres est un roman sombre, qui mélange les rires des jeunes vendangeurs aux crimes les plus odieux. C'est un livre qui se lit vite, 262 pages qui filent à toute allure et dans lequel on passe d'un accident mortel et horriblement bien décrit (honnêtement, ça vaut toutes les pubs anti-alcool et vitesse que l'on voit actuellement !) à une bande de joyeux lurons à des personnages inquiétants et déchirés. 

Les personnages sont bien écrits, la légèreté de Malo, les doutes de Camille (même si les sentiments viennent un peu vite à mon goût, mais ça ne gâche rien), les deux propriétaires, l'un grand absent qui peint à longueur de journée, l'autre balafré, boiteux et mystérieux. Joli coup de Sandrine Collette avec ses personnages : il y a un retournement de situation que je n'avais pas vu venir et qui change toute la donne, c'est bien fait. 

L'histoire est une histoire classique de folie, de souvenirs trop douloureux pour aller de l'avant, pour accepter le bonheur. Le tout étant de savoir jusqu'où les gens sont capables d'aller dans leur acceptation de cette folie ? Très loin visiblement, vu ce qu'il se passe et c'est ainsi que se construisent les légendes urbaines ou les histoires (la belle et la bête, ça vous dit quelque chose ?) 

Ce roman, bien que court, laisse une impression assez forte, surtout que l'histoire est très sombre et qu'elle finit assez mal pour certains personnages. C'est donc une véritable douche écossaise que ce livre qui, d'un côté, nous charme avec les histoires de vendanges, où l'on se prend à vouloir intégrer cette équipe qui travaille dur la journée et festoie aussi fort la soirée, et d'un autre côté, nous glace aux sangs avec les deux personnages inquiétants Octave le balafré et Andreas le fou dans sa tour. Malo a eu un mauvais pressentiment en arrivant au domaine et l'on se prend à se questionner : j'aurais fait quoi à sa place ? 

Mais quelle est l'histoire ?

Malo a un mauvais pressentiment. Depuis leur arrivée au domaine de Vaux pour faire les vendanges, Octave, le maître des lieux, regarde sa soeur Camille d'un oeil insistant. Le jeune homme voudrait quitter l'endroit au plus vite. Camille trouve ses inquiétudes ridicules, mais l'étrange fascination d'Octave met son frère mal à l'aise. Camille, elle, oscille entre attirance et répulsion envers cet homme au visage lacéré par une vieille blessure. Ils se disputent et, le troisième jour, Malo n'est plus là. Alors que personne ne semble s'en soucier, Camille sent aussitôt qu'il s'est passé quelque chose. Leur reste-t-il une chance de sortir vivants de ce lieu ou le piège est-il déjà refermé ? 

En bonus, une interview exclusive de Sandrine Collette & le premier chapitre de sa nouveauté, Six fourmis blanches, à paraître chez Denoël.

Bref 

Un bon roman, bien mené, noir à souhait, aux personnages attachants ou repoussants, bref, c'est un 4/5 pour moi. 

Day Shift de Charlaine Harris

(A Novel of Midnight, Texas Book 2)
308 pages
Ace (May 5 2015)
Sci-fy et fantasy

Histoire d'avoir un petit changement après plusieurs polars, j'ai décidé d'essayer la nouvelle série de Charlaine Harris qui s'est fait connaître avec la série à succès mettant en scène Sookie Stackhouse (True Blood pour les amateurs de la série TV). Day Shift est le deuxième opus de la série qui a commencé avec Midnight Crossroads. 

Encore une fois, Charlaine Harris a réussi à créer un monde à elle, dont les personnages ont tous en commun un amour du secret et de la discrétion. Ils ont tous quelque chose à cacher, que ce soit un don particulier ou un passé un peu rock'n roll. Or, dans la petite ville de Midnight, il ne devrait pas se passer grand chose, mais des événements extérieurs vont bientôt troubler la tranquillité des habitants. 

J'ai apprécié le fait que l'auteure choisisse de faire un clin d’œil à sa série à succès en citant Sookie et certains événements qui ont eu lieu dans la série (mais cela ne gêne aucunement la lecture de cette série si vous n'avez jamais lu Charlaine Harris avant). J'ai également aimé retrouver la plume de cette auteure qui a un don pour rendre les personnages sympathiques ou patibulaires, mais tout en restant dans un contexte bien à elle. L'ambiance n'est jamais très noire, même lorsque les événements sont horribles. Il y a toujours un fond féerique, un je ne sais quoi de très sympathique. Avec Harris, on s'étripe, on risque sa vie, on se retrouve face à une tueuse, un vampire, un ange, un tigre du Bengal, mais sous couvert de bonne éducation sudiste.

Il reste quelques questions non répondues à la fin du livre, ce qui n'est pas pour me plaire, mais ce qui laisse présager la suite de la série. Le tout étant de savoir si vous serez prêts à plonger dans une nouvelle série qui peut potentiellement durer très longtemps. Pour ma part, j'aime les séries en autant que chaque histoire livre ses réponses.

Mais quelle est l'histoire ?

Olivia, l'énigmatique, vit avec Lemuel, le vampire. Personne ne sait ce qu'elle fait, mais tout le monde la reconnait pour ce qu'elle est : belle et dangereuse.

Manfred Bernardo s'en rend parfaitement compte lorsqu'il part pour un week-end de travail à Dallas et qu'il voit Olivia avec un couple retrouvé mort le lendemain. Comble de malchance, une des clientes régulières, et très riche, de Manfred meurt pendant leur séance.

Manfred revient de Dallas entraîné dans un scandale et pourchassé par la presse. Il se tourne vers  la mystérieuse Olivia pour l'aider, sachant qu'elle est capable de retourner les choses à la normale. Ou du moins, aussi normal que cela se peut à Midnight.

Bref

Un bon roman pour passer le temps qui se lit très vite. Une ambiance très sympathique à l'étripage poli et pas mal de questions sans réponses, c'est un 3.5/5 pour moi.

Avertissement : Un e-galley de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.

Sur ses gardes de Stéphane Ledien

Les phalanges d'eddy barcot t01
Courte échelle - 1 avril 2015


Aussi incroyable que cela puisse paraître, je viens de me rendre compte que j'ai failli acheter son premier livre Un Parisien au pays des pingouins à sa sortie en 2012 ! Mais, finalement, ce n'était pas un polar, alors, je ne l'ai pas fait (ah bah oui, mais vu le nombre de livre et le peu de temps qu'on a, faut faire des choix ma p'tite dame... ben, c'est choisi : je lis des polars.) Alors forcément, ça me fait doublement plaisir de voir que j'ai quand même eu l'occasion de lire cet auteur ET quand plus, c'est un polar !

Et est-ce que la conversion au polar est réussie pour cet écrivain littéraire et journaliste ? Assurément oui. J'ai beaucoup apprécié la recherche sur le sujet (et là on sent le journaliste qui pointe le bout de sa plume). À partir de faits avérés et d'une histoire on ne peut plus actuelle - bien que ce soit des faits historiques - Ledien nous concocte une histoire prenante et intéressante. Son personnage principal, Eddy, ancien champion de boxe et poseur de bonnes ou mauvaises questions (ça dépend de quel côté vous vous situez, bien sûr...) se retrouve entraîné dans les bas-fonds des cités parisiennes, mais aussi londoniennes et allemandes. 

Le récit est écrit à la première personne - c'est Eddy qui parle - et Eddy, il ne fait pas toujours dans la dentelle
" Je m'abaisse avec agilité et je le cueille d'un uppercut au menton. Ses yeux virent au blanc, il crache l'une de ses incisives pourries et s'effondre au sol. Fais dodo, t'auras pas de lolo, connard !"
Eddy recèle plusieurs talents, il s'y connait sévère en cinéma, surtout les vieux films et il a une excellente connaissance géopolitique, ce qui laisse place à quelques dialogues bien sympas, ma foi. L'avantage, c'est qu'Eddy n'est pas le héro sans peur et sans reproche et qu'il lui arrive de tomber - avant de se relever (et ça, j'aime ! Je déteste les héros imbattables, c'est trop irréaliste !)

L'ambiance du livre est noire à souhait. Ledien dresse un portrait très sombre des cités et ses déviances, de la misère humaine, des groupuscules extrémistes, des gangs de cité. C'est pas très réjouissant, ni très optimiste, mais c'est du concret, c'est factuel et c'est sans doute pour cela que c'est si prenant. C'est toute une fresque sociale que nous offre Ledien et elle touche plusieurs régions du monde.

Quant à l'histoire, elle rappellera de douloureux souvenirs à certains et permettra aux plus jeunes de mieux comprendre le monde actuel. L'histoire se situe en 1999, mais pourrait être écrite au présent, car, malheureusement, l'histoire tend à se répéter et ce vit Eddy, ce que vit le monde au moment du livre est très (trop !) actuel. Eddy cherche à retrouver Jalil et trouve les ennuis. Il découvre tout un monde à part auquel il ne croit pas trop au départ, jusqu'au moment où il lui faut bien se rendre à l'évidence : le monde tel qu'il l'a connu a changé (et là, pour les vieilles croûtes comme moi, on se prend à regretter la période d'avant ce monde fou et où le plus grand danger pour la population, finalement, c'était le sida !)(et oui, ça parait dingue !) Pour les curieux et toujours dans le souci de ne rien raconter du livre pour ne pas vous gâcher la lecture, je dirais quand même qu'il y a une ouverture à la fin du livre. C'est bien amené et cela nous permet de comprendre qu'il y aura une suite. 

Mais quelle est l'histoire ?

Automne 1999, en banlieue parisienne. L'ancien champion de boxe Eddy Barcot exerce sans conviction la profession d'agent de sécurité dans un grand magasin. Un soir, à l'heure où "les ennuis ne font que commencer", sa meilleure amie Malika vient lui demander de l'aide : son frère Jalil a disparu depuis quatre jours. Il est sa seule famille ; Barcot, son seul recours...
Très vite, l'ex-roi des poids moyens se heurte à l'hostilité des jeunes du quartier et au mystère d'un cadavre retrouvé avec les papiers de Jalil. Dans quelle histoire douteuse ce dernier a-t-il été entraîné ?
En dénouant les fils d'une intrigue qui le porte bien au-delà de la cité, Barcot n'a pas fini d'être frappé d'étonnement.

Bref

Un excellent premier polar pour cet auteur. C'est sombre, dur, réaliste, le personnage principal très sympathique. C'est un 4,5/5 pour moi.

Avertissement : Une copie de ce titre m'a été fourni par l'éditeur. Aucune critique n'a été promise et la chronique ci-dessus est une critique non biaisée du roman.